La transmission virale modérée identifiée depuis le début février s’est poursuivie avec l’apparition de deux nouveaux cas. Par ailleurs, la circulation de deux sérotypes distincts a été mise en évidence. L’épisode reste pour le moment très limité et touche un secteur géographique restreint. Néanmoins, la circulation virale pourrait s’intensifier dans les semaines à venir. Le niveau d’alerte 2A* est maintenu : « Identification d’un regroupement de cas autochtones ».
Au cours des deux dernières semaines, deux nouveaux cas probables de dengue ont été signalés. Au total, depuis le 1er février 2013, huit cas autochtones de dengue ont été détectés dans l’île. Par ailleurs, deux cas importés sont également survenus, l’un en provenance des Philippines et l’autre de Guadeloupe.
Les six cas autochtones sont tous des adultes âgés entre 31 et 85 ans (moyenne : 54 ans). Plus de la moitié (5/8) sont des femmes. Aucun de ces patients n’a été hospitalisé ou n’a présenté de forme sévère de la maladie.
Les cas autochtones sont tous survenus dans le sud de l’île. Six d’entre eux résident sur la commune du Tampon, dans la partie basse du centre ville. Les deux autres sont domiciliés aux Avirons et à Saint Pierre mais se sont rendus dans le secteur du Tampon touché par la circulation du virus dans les 15 jours précédant le début des signes.
Les typages réalisés ont permis de mettre en évidence la co-circulation de deux sérotypes différents sur l’île.
En effet, le DENV-1 a été retrouvé chez deux cas confirmés résidant au Tampon, suggérant que le foyer de transmission mis en évidence
dans cette commune est dû à ce sérotype qui a récemment été mis en évidence dans d’autres territoires de l’océan Indien.
Une infection par le sérotype DENV-3 a également été mise en évidence chez le patient résidant aux Avirons. La survenu de ce cas n’aurait donc pas de lien avec le foyer identifié au Tampon. Par ailleurs, ce même sérotype DENV-3 a été retrouvé chez le cas confirmé importé, mais étant donné la chronologie observée entre les cas, celui-ci ne peut pas être à l’origine de la contamination autochtone identifiée.
Malgré une recherche active répétée de personnes symptomatiques dans l’entourage géographique de chaque patient, le nombre de cas reste pour le moment très limité. Ainsi la circulation virale semble faible et concerne des secteurs très restreints du sud de l’île.
Néanmoins, la co-circulation de deux sérotypes distincts révèle la survenue récente d’au moins deux chaînes de transmission du virus sur l’île. Par ailleurs, la densité de moustiques actuellement observée est favorable à une intensification de la transmission virale. Aussi, la vigilance le la population doit être maintenue pour combattre le vecteur, et les professionnels doivent rester attentifs à la survenue éventuelle de nouveaux cas.