À regarder la prise en compte de la volonté générale de la population saint-pauloise dans la gouvernance d’Huguette Bello, on ne peut y voir qu’une réplique de la concentration du pouvoir municipal de la droite. En plus accentuée ! La centralisation correspond bien à son idéologie et met encore plus en avant les limites du système représentatif. Le document sur le site de la mairie concernant le fonctionnement des Conseils Locaux de Citoyens illustre bien le verrouillage.
Huguette Bello essaie de s’en sortir en cultivant une image de femme-peuple, dans une posture de campagne électorale permanente mais uniquement sur des dossiers nationaux. Bien que ses positionnements soient parfois justes dans le constat quant à la politique de l’État, sans qu’elle se préoccupe cependant de donner du contenu à ses propositions, c’est le manque d’éclairage sur sa gouvernance à Saint-Paul qui pose problème. Il ne peut pas y avoir de démocratie vivante si le débat sur sa gestion est écarté, comme sur celle de l’eau, sur la préparation du PLU, sur la somnolence du Tco, etc.
Ce système, qui a peut-être fait ses preuves dans la conquête du pouvoir, est à l’opposé d’une société ouverte qui elle se caractérise par la démultiplication des pouvoirs afin de mieux cerner la volonté générale et de trouver de meilleures solutions.
Il est clair qu’elle ne veut pas entamer une expérimentation qui conduit à plus de démocratie sur place. À rester scotchée à cette identification, c’est le développement du territoire qui en pâtit, parce que trop bridée, trop décalée par rapport aux attentes. Pour sortir de cette vieille politique, il faut savoir organiser autrement la séparation entre gouvernants et gouvernés, en mettant en place des structures indépendantes. Pour « dessiner un nouvel horizon de la vie démocratique », à Saint-Paul, il y a lieu d’encourager des pratiques permanentes de débat, de contrôle, de surveillance, dans le but de « faire valoir des exigences plus fortes de service de l’intérêt général et d’inclusion de tous ». Il faut donner du sens et du concret à « une réappropriation sociale effective du pouvoir municipal ». Qu’est devenu le projet d’une maison des associations ? La députée-maire, dans son investissement médiatique lors de l’incendie des forêts du Maïdo, ne se devait-elle pas au départ de poser une question qui se murmure et qui s’attache à la responsabilité des élus locaux ? En effet, n’y avait-il pas des financements disponibles qui n’ont pas été utilisés pour la protection de cette zone, par manque d’initiatives de tout le monde ?
La démocratie, au niveau national comme ici même, ne tient pas à la seule liberté de décision de la majorité élue, mais doit aussi s’appuyer sur une organisation d’activités civiques qui révèlent une nouvelle gouvernance. Ce sont ces considérations, pour sortir de l’ordre de l’impolitique dans lequel on veut maintenir la population locale, qui donnent un peu de sens à l’idée de femme-peuple.
Mike Martin, Saint-Gilles