Dans deux récents courriers lecteurs, il est question d’une demande de la Maire de Saint-Paul au préfet en vue d’obtenir « une mission touristique » pour coordonner les actions sur le territoire saint-paulois.
Si tant est que cette demande soit officielle, il n’y a pas lieu d’y voir une négligence quant à l’apport de « personnalités capables de se mettre autour d’une table pour analyser et élaborer des solutions » pour la mise en valeur du potentiel touristique de cette commune. Cela n’intéresse pas Huguette Bello.
Elle n’évolue ni dans sa conception de la démocratie ni sur la décentralisation. Elle reste calée dans la ligne du PCR. Tout est alors la faute de l’État, les décideurs locaux quant à eux ne portent aucune responsabilité dans la situation des Réunionnais.
L’ambivalence est toujours de mise : Taper sur « Paris » quand le parti peut engranger des retombées dans l’opinion ; flatter « Paris » pour négocier et faire passer que les communistes sont les seuls vrais interlocuteurs de l’État central.
Le PCR a accepté la décentralisation par pure raison tactique. Mais avec Huguette Bello, on n’en est pas seulement à un hiatus entre le faire et le dire, le déroulement de sa communication fait apparaître des contradictions sur le fond. Quand elle demande assistance sur place à l’État, c’est de la défausse pour échapper au jugement de l’opinion.
En fait, elle n’est acquise qu’à l’immédiateté de la démocratie, qui écarte toute interface, tout travail d’interaction entre le pouvoir des élus et les structures de citoyens qui contribuent à former l’expression collective. Par choix idéologique, mais aussi par peur de se dévoiler. Au point qu’il convient de douter de l’épaisseur de sa culture ! Elle parraine devant micros et caméras le discours du président de l’UNL sur la jeunesse. Mais quand ce dernier attaque la Région en disant qu’il faut laisser aux jeunes la préparation des projets, par eux et pour eux-mêmes, et leur donner des moyens de les réaliser, personne ne doit croire qu’elle accorde quelque importance à une nécessaire réflexivité dans la pratique démocratique. Ce n’est pas dans son ADN politique.
Elle ne pourra pas échapper au débat sur les contenus et à la clarté dans les processus recherche de l’intérêt général. Ses tergiversations quant à savoir s’il fallait inhumer Bernard Marek au cimetière marin ont pris à contre-pied sa majorité, et c’est son discours sur la non-présence de La Buse à Saint-Paul qui a montré une fois de plus sa légèreté sur l’histoire : elle a fait fuiter la nouvelle et ciblé des historiens qui veulent soi-disant réécrire l’histoire, alors qu’elle-même se dit prête à marquer à sa façon le patrimoine historique de la ville, cherchant tristement à diviser les historiens sur une soi-disant ligne entre le partage des connaissances et l’individualisme des chercheurs. Saisit-elle seulement que la vérité historique ne peut être approchée que par la confrontation des différentes thèses et non pas par des arrangements de circonstance ? Et les plus croustillantes sont à venir !
Mike Martin, Saint-Gilles