« L’autorité qui vient du haut, la discipline qui s’impose à tous, les revendications encadrées et, pour cimenter le tout, la pensée unique et la langue de bois, je ne vous étonnerai pas, je crois, si je vous dis que tout ça n’est pas mon genre, que tout ça n’est pas mon style, que tout ça, on connaît, que tout ça, on n’en veut plus, que tout ça, on rejette ». Voilà le contre-exemple qu’Huguette Bello compte bien éviter dans ce « mouvement » qui, selon elle, « n’enferme pas, ne distingue pas, ne classe pas, mais au contraire rassemble ».
« Un mouvement donc. Et comme tout nouveau-né, il faut le nommer. Nous avons voulu un nom qui reflète la logique que nous venons de présenter et qui soit aussi une invitation. Notre mouvement s’appellera tout simplement : Pour La Réunion », dit-elle.
C’est sous cette bannière que ce tout nouveau mouvement présentera aux élections législatives du mois prochain deux candidatures dans les circonscriptions 2 et 7, celles de la discorde. « Ce sera notre baptême des urnes. »
Une blessure vive
« Par leur décision, les dirigeants du PCR ont provoqué des divisions partout, dans toute l’île. Mais cette blessure est encore plus vive dans la 2ème circonscription, et dans la 7ème . Là où, précisément, les sections ont été amenées à prendre position publiquement à coups de communiqués et parfois de pétitions. »
Lasse des attaques, la députée sortante met les choses au clair. « Avec Jean-Marc Gamarus dans la 7ème circonscription, nous voulons aussi apporter un démenti catégorique à ceux (ce sont les mêmes) qui, les yeux rivés sur 2014, parlent de l’abandon dont seraient victimes les électeurs qui votent dans les cantons 4 et 5 de Saint-Paul. Assumez, assumez jusqu’au bout les conséquences de vos actes, Messieurs les dirigeants du PCR ! »
Une anecdote conclura l’intervention d’Huguette Bello ce dimanche matin. « Un candidat aux législatives, déjà maire du Port et président du TCO, déclarait récemment qu’un parlementaire qui n’aurait pas donné son nom à une loi aurait échoué. Cela m’a rappelé l’histoire de la Rolex qu’on doit exhiber à son poignet à partir de 50 ans… Plus sérieusement, quelle étrange conception de l’action publique ! Quelle inquiétante personnalisation d’un mandat confié par les citoyens ! Quelle hasardeuse mesure du travail parlementaire ! » évoque-t-elle avant de proposer de laisser grandir ce « mouvement Pour La Réunion ». « Il est jeune, c’est un enfant, un nourrisson. Il a besoin de toute notre affection. C’est notre enfant à tous. Il est un peu pauvre, bien sûr. Mais les moyens pauvres, mes chers amis, sont souvent supérieurs aux moyens riches. »