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Huguette Bello, St Gilles-les-Bains/Boucan, les requins bouledogues… et « la note de 2008 » : un autre décryptage du premier tour des municipales 2014

Plage de Boucan-Canot, commune de St Paul, 19 septembre 2011. Mathieu Schiller vient juste de se faire dévorer par un requin (bouledogue vraisemblablement), Mme Bello, députée-maire de St Paul se rend sur place. Voilà ce que l'on retint de sa venue : "c'est MON pays, monsieur, je connais MON pays"... Tout le monde ou presque a entendu ou lu cette phrase lancée par la députée-maire à la figure d'un proche de Mathieu Schiller, zoréol (personne née à la Réunion de parents d'origine métropolitaine), anéanti par la douleur et la colère et prenant à partie la politicienne quant à sa responsabilité éventuelle dans cet évènement tragique.

Ecrit par Réseau Sentinelle – le vendredi 28 mars 2014 à 10H00

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Mme Bello, toute de rouge vêtue comme à son habitude, semble désemparée et ne trouve pas les mots pour apaiser la colère ambiante en cette triste fin d’après-midi. Mathieu, respecté voire adulé de tous (champion de bodyboard et moniteur de surf très populaire), a été happé par un voire plusieurs requins bouledogues sous les yeux de ses amis, à quelques mètres du sable de la plage la plus courue de toute l’île. Un contexte de tension extrême, propice aux « dérapages » de toutes parts, donc.

Mais il semble bien que l’indulgence quant aux emportements verbaux divers ait été plus forte à l’endroit de la mairesse (elle a été insultée par une personne dans la foule : « assassin ») que du côté des amis de la victime ayant assisté quelques instants auparavant à une scène d’une atrocité rare… et qui ne sont pas les auteurs de l’insulte « assassin »… Difficile tout de même de mettre en balance la colère et l’effroi de personnes venant juste de vivre un drame horrible avec le courroux passager d’une politicienne aux prises avec une foule hostile, mais non menaçante. On a l’indulgence que l’on peut.

Quoiqu’il en soit, si l’on fait abstraction de tout ce que l’on a appris depuis trois ans que dure cette « crise requins », il est possible de trouver des circonstances atténuantes à Huguette Bello : personne n’aime se faire traiter d’assassin, encore moins une politicienne connue pour son autoritarisme et un certain complexe de supériorité. Et il ne fait aucun doute que cette dame n’a certainement pas souhaité la survenance d’un évènement aussi dramatique, sur sa commune qui plus est.

D’aucuns pourront ont pu rétorquer que ces « propos malheureux » étaient le fruit d’une sortie de route passagère de la députée-maire, elle-même choquée par la violence inouïe de cette attaque de requins et prise à partie par une foule en colère. Certes.

Mais voilà, cette phrase -qu’il n’est pas inconcevable de considérer comme xénophobe- résonne encore dans la tête de tous ceux qui ont pu se sentir visés par l’invective. Et ils sont sans doute plus nombreux qu’une poignée d’oisifs bien nés, à moitié drogués et blonds, amateurs de glissades aquatiques futiles, c’est-à-dire « les surfers », pour Madame Bello…

Outre le fait que cette dernière traînait déjà comme un boulet une solide réputation » d’anti-zoreys », qu’elle assimilerait à des colons venus asservir les créoles « natifs » (dialectique communiste post-coloniale), il est intéressant pour la compréhension de l’affaire de mettre en parallèle ce « dérapage » verbal du 19 septembre 2011 avec d’autres faits, comme notamment la note interne de décembre 2008, dont le signataire n’est autre que le fameux Alain Payet, directeur général des services de la mairie de St Paul.

A qui s’adresse cette note ? Cette note est une sorte de réponse conjointe de la municipalité de St Paul et de la Sous-Préfecture de St Paul aux inquiétudes de Maîtres Nageurs Sauveteurs de St Gilles/Boucan à propos de la recrudescence d’observations de requins bouledogues aux abords immédiats des zones de baignade, dont ils ont la surveillance et la responsabilité.

Que dit cette note ? Qu’à la suite de l’interpellation par courrier en date du 22 septembre 2008 par les maîtres-nageurs sauveteurs de la commune, il leur a été demandé de taire autant que faire se peut la présence accrue depuis quelques années de requins bouledogues à proximité immédiate des zones de baignade. A l’époque aucune signalétique requins n’existait sur les plages, encore moins de flamme « requins ». Les drapeaux vert/orange/rouge ne concernant que le risque de noyade dû aux vagues et courants, ainsi que le risque lié à d’éventuelles pollutions de l’eau.

Dans ce contexte, il était possible qu’un nageur se fasse attaquer par un squale alors même que le drapeau vert (baignade sans danger) était hissé. Ainsi, la responsabilité des MNS aurait pu être engagée (comme le rappelle la note)… mais également celle de la commune employant ces MNS, ce « qu’oublie » de dire ladite note.

Extrait : « Nous avons, à cette occasion, saisi de cette question, Monsieur le Sous-Préfet de St Paul qui nous a répondu que la mise en œuvre d’un plan d’alerte départemental serait susceptible d’entretenir une psychose (sic : une psychose est une peur irrationnelle et injustifiée, ndlr) du danger requin alors que le risque demeure faible (re-sic, surtout après avoir vu l’étude de l’IFREMER de 1997 et après avoir été alerté moult fois du maraudage de bouledogues aux abords des zones de baignade par les MNS ! ndlr) et qu’il appartient au maire de prendre les mesures adéquates de police dans sa zone de responsabilité. Compte tenu de ce qui précède, nous vous informons que nous n’envisageons pas de prendre des mesures permanentes d’information du public face au risque requin. —> C’est ainsi qu’en l’absence d’information sur la présence de requin (sic) aux abords ou dans une zone de baignade surveillée à un moment donné, votre responsabilité (et comprenez bien, celle de la municipalité de St Paul ! ndlr) ne pourra pas être engagée si la flamme verte est hissée. Dans l’hypothèse où la présence de squales vous serait signalée par un usager ou en cas de doute sérieux ou enfin en présence avérée de requins, il vous revient de hisser le drapeau rouge (…). Nous vous remercions de veiller à la stricte application de la présente note*. »

Si l’on peut comprendre la volonté de la sous-préfecture, relayée par cette municipalité, de ne pas céder à la panique et partant, de créer des troubles à l’ordre public, on comprend en revanche moins bien ces curieux développements au sujet de la responsabilité des MNS et par ricochet de celle de la commune. L’aveu de cynisme est patent, traduisons le « raisonnement » produit dans cette note : « si nous (municipalité, État) informons d’un danger requins (pourtant réel), nous ne pourrons pas dire en cas d’attaque que nous ne savions pas et, de ce fait, notre responsabilité pourrait être mise en jeu devant les tribunaux administratifs et pénaux. Il n’est pas besoin de lire entre les lignes, l’aveu est là, il saute aux yeux. Pourtant il semble qu’il ait échappé à un grand nombre d’observateurs avisés de la vie politique locale…

Revenons maintenant à ce sordide 19 septembre 2011, pour comprendre à qui nous avons affaire. Mettons-nous dans la tête d’Huguette Bello et analysons ses propos et réactions outrés à l’aune de cette note de 2008 dont elle avait forcément eu connaissance. Comment cette femme a-t-elle pu oser regarder droit dans les yeux les proches de Mathieu Schiller en leur signifiant leur qualité « d’étranger » ou de « semi-étranger » ? En sachant ce qu’elle savait ? Sans tomber dans une analyse approximative de sa personnalité, on peut dire que cette politicienne est une personne d’un rare cynisme, en tout cas à l’endroit des étrangers..

Entre sauver des vies et sauver les apparences cette mairesse et l’État avaient fait leur choix. Tout ceci est inqualifiable et justifie pleinement le sentiment de colère voire de détestation à l’endroit de cette députée-maire par une grande partie de la population réunionnaise. Dimanche dernier, Mme Bello a commencé à payer cela, politiquement. On verra plus tard, au terme de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet (plaintes pénales pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui déposée par l’association Protégez Nos Enfants et pour homicide involontaire par des proches d’une des victimes, recours divers devant le tribunal administratif en cours) si l’État voire cette municipalité voient leurs attentisme et leur cynisme condamnés, par la justice cette fois.

En conclusion, on pourrait aussi rappeler l’incohérence les déclarations de Mme Bello, affirmant, à la suite du décès tragique de Mathieu, que dans sa jeunesse les gramouns lui disaient qu’il ne fallait pas mettre un pied dans l’eau « à koz nena rokins ».

D’une part, il est étonnant pour une femme qui « connaît son pays » de ne pas savoir faire la différence entre la côte Sud (près de laquelle elle a grandi), qui a toujours été réputée dangereuse et la côte Ouest, jusqu’il y a peu sûre du point de vue du risque requins. Elle connaît son pays, certes, mais lequel, le pays de la Ravine des Cabris (d’où elle vient), celui de la Possession, du Port (ses véritables réservoirs d’électeurs) etc.?

D’autre part, comment peut-on être en charge d’une station balnéaire très touristique et penser qu’il est impossible de s’y baigner ou d’y surfer, tout en refusant d’informer le public du danger lié aux requins ? Tout ceci interroge profondément sur la connaissance qu’a cette dame de « son pays », son honnêteté intellectuelle, sa moralité élémentaire, sa cohérence.

Encore, comment qualifier les mensonges et/ou erreurs de Mme Huguette Bello au sujet des circonstances des dernières attaques de requins ? A la limite, qu’elle ne connaisse PAS bien SON pays (la Réunion) passe encore, mais quid de sa méconnaissance du littoral de SA commune : en effet, à la suite de l’attaque horrible de la petite Sarah qui se baignait dans moins d’un mètre d’eau en Baie de St Paul devant une base nautique, cette dame n’avait pas hésité, tout en vantant sa « compassion » (ce qui ne mange pas de pain), à déclarer, en insistant lourdement, que la jeune fille (**)se baignait malgré « une interdiction de baignade » par « arrêté municipal » en Baie de St Paul… Or, aucune interdiction ni même de panneaux avertissant du danger n’étaient en cours à ce moment-là. Mme Bello a donc délibérément menti, à moins qu’elle ne connaisse pas bien, voire pas du tout, SA commune.

On passera sur les mensonges entourant l’attaque mortelle de Stéphane Bérhamel à St Gilles en mai 2013, par exemple, auquel cas la présente lettre prendrait des allures d’inventaire à la Prévert. La crise requins pour Huguette B. ? Un festival de mensonges et d’approximations.

Enfin, il faut savoir que les EELV de son équipe, dont ce bon Erpeldinger -le « zorey de service » grâce à qui elle croit pouvoir échapper à sa tenace réputation de « métrophobe » ?- semblent plus préoccupés par le sort des requins bouledogues mangeurs de gens que par la crasse ahurissante de St Paul en général et de St Gilles-les-bains en particulier. Le Jeannot Erpeldinger est d’ailleurs un grand fan de l’ONG éco-terroriste Sea Shepherd Conservation Society (voir leurs amitiés/amabilités sur facebook et les pétitions mythomanes co-signées avec ces animalistes dégénérés). Une sinistre organisation à imagerie gothique en grande partie responsable de l’enlisement de la crise requin chez nous, campagne de calomnie et de diffamation oblige, et dont le gourou Paul Watson est l’heureux bénéficiaire d’un mandat d’arrêt international. Voter Bello c’est donc quelque part voter Sea Shepherd, c’est voter pour ceux qui n’ont pas hésité à créer un buzz de toute pièce sur le dos des réunionnais, présentés comme des barbares au monde entier, à traiter de « connards » (sic) les surfers réunionnais par voie d’affiche choc balancée dans le monde entier .

Dimanche prochain, les amoureux de l’Océan et du vivre ensemble réunionnais voterons en conscience. TOUT SAUF BELLO.

*des sanctions (rétrogradations et brimades diverses) ont été prises par la municipalité de St Paul contre un MNS s’étant insurgé contre cette note, ainsi que sur un parent de ce dernier également employé par cette commune. Belle façon de remercier ceux qui risquent leurs vies pour celle des autres et qui ont informé cette municipalité d’un danger grave, sans que cette dernière ne l’ait pris en compte.

**(et en insistant non pas sur le fait que c’était la première victime non surfeuse de cette crise mais plutôt la première victime de sexe féminin, ce qui peut une fois encore interroger sur les lubies de Mme Bello, ici la condition féminine convoquée de façon plus que déplacée)

Réseau Sentinelle

 

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