Le couple a réservé une suite à 400 euros pour un moment détente qui n’a pas eu l’effet escompté. À son arrivée, vendredi dernier, le couple aurait reçu un cocktail de bienvenue n’ayant pas l’air frais. “Un jus de fruit qui devient gazeux, signifie qu’il a tourné”, estime la cliente.
Ils le signalent alors à un membre de l’hôtel qui leur propose un second cocktail, qu’ils refusent par peur de tomber malades. Venu prendre du bon temps, le couple n’a “pas pu profiter de la piscine, car elle était sale”, toujours selon la cliente de l’hôtel.
“Les gens ici ne sont pas éduqués”
“Le soir nous décidons de nous faire livrer à manger à l’hôtel car il ne propose qu’un repas unique qui ne nous plaisait pas, et au vu de la mésaventure des cocktails de bienvenue, nous n’avions pas envie de nous faire empoisonner”, relatent-ils.
Lorsqu’ils récupèrent leur commande sur le parking de l’hôtel, les choses se gâtent. “Nous nous sommes fait littéralement et verbalement agressés par le propriétaire de l’hôtel”, s’insurge la jeune femme. Selon, elle, le propriétaire de l’hôtel leur aurait indiqué l’interdiction de consommer des denrées provenant de l’extérieur de l’hôtel.
“Il se permet de nous balancer que quand on réserve une suite, ce n’est pas classe de ne pas manger au restaurant de l’hôtel”, rapporte-t-elle.
Le gérant de l’hôtel serait alors entré dans une colère noire et aurait déclaré que : « les gens ici ne sont pas éduqués”. Une phrase qui ne passe pas pour la cliente et son compagnon réunionnais, jugeant qu’il s’agit là “d’un comportement odieux et honteux » et que le propriétaire cherchait « la bagarre », qui bien heureusement n’a pas eu lieu.
L’homme s’en serait également pris au livreur venu déposer la commande sur le parking, lui signifiant de façon virulente qu’il était sur une propriété privée et qu’il était interdit de livrer à manger dans un hôtel. Le propriétaire de l’hôtel l’a également pris en photo et menacé de s’adresser aux forces de l’ordre.
Pour le président de l’UMIH, “il n’y a pas de raison d’interdire aux clients de consommer dans leur chambre des mets provenant de l’extérieur de l’hôtel”.
Le livreur affirme par ailleurs effectuer des livraisons sans aucun inconvénient dans les autres établissements de l’île.
Sollicité par la rédaction, le propriétaire nous a transmis sa réponse adressée aux clients mécontents : « Je ne vous ai pas agressée verbalement, ainsi que votre conjoint, qui n’était d’ailleurs pas avec vous, du moins à l’instant où nous avons fait … connaissance ! », affirme-t-il.
« Oui, je me suis énervé ce soir-là. À tel point que j’ai eu du mal à m’endormir un peu plus tard. Et vous savez que ce n’était pas après vous, mais après la personne de l’entreprise [de restauration] prise en flagrant délit d’acte de commerce déloyal (…) . Je n’ai eu de cesse de vous dire que je n’en avais pas après vous – ceci doit être aussi dans votre enregistrement – avant que vous ne vous calmiez à votre tour, me laissant enfin la possibilité de vous donner les raisons de ma colère, vous donner les raisons de ma colère, incluant, pêle-mêle, le manque de savoir-vivre de certains clients, dont effectivement des clients locaux, et leur mépris envers l’établissement et son personnel chargé d’enlever les restes et de nettoyer, la faute professionnelle du restaurateur concerné, enfin, et surtout, le risque sanitaire que présente une livraison de nourriture extérieure, avec les responsabilités qui pourraient en résulter. »
Le directeur de l’hôtel poursuit sa missive : « Ceci dans un contexte somme toute plutôt cocasse, quoique très courant ici : vous, « zoreille » avec votre conjoint-homme de main réunionnais, moi, « zoreil », avec ma compagne réunionnaise, qui était là elle aussi. Mais je vous rassure, elle n’a rien enregistré à votre insu, n’ayant ni l’esprit mal tourné, ni la lâcheté pour agir en déformant les propos avant de les vendre en professionnelle en se faisant de la pub sur l’internet et les médias. Alors, vos insinuations de racisme, je vous invite à les garder pour vous, car sur ce point, je ne passerai pas l’éponge. »
Assurant que « l’hôtel ainsi que ses bassins sont évidemment nettoyés en permanence« , le propriétaire explique en outre que le restaurant de l’hôtel a dû réduire sa carte « en raison notamment de la difficulté à nous faire livrer, et à trouver des aliments à des prix abordables. Nous nous limitons aux produits frais que nous trouvons sur place. Très exigeant moi-même dans ce domaine, je préfère qu’il y ait moins de plats mais que ceux-ci soient impeccables et savoureux. Ce que nous vérifions, à plusieurs, au quotidien ».
Il revient sur le choix unique du menu, assurant que« c’est faux« , avant de poursuivre : « Après enquête, il apparaît bien que vous avez demandé au jeune barman ‘de la plage’, tout récemment intégré à notre équipe, de vous dire ce qu’il y avait à manger. En vous adressant directement au restaurant, vous auriez été mieux renseignée. Il y a certes actuellement un menu unique le soir, mais avec la possibilité de changer les plats, qu’il s’agisse des entrées, du plat principal et des desserts, figurant à la carte ».
Et d’ajouter: « Vous m’avez déclaré que vous ne vouliez pas manger du poisson. C’est sans doute pour cela que vous vous êtes fait livrer … des sushis ! »