Je quête souvent sur ta ligne,
Un rêve, un récit, un signe.
Un nuage qui se pose, cotonneux,
Sur le bord de l’Océan fougueux
Et me voici transporté, emporté
Comme un fétu de paille, balloté
Sur ton image colorée d’imaginaire,
En un voyage aux pays des mystères.
Tu t’arrêtes, ô ligne intense
Là où mon infini commence.
J’ai essayé de t’emprisonner
Dans ma cage aux barreaux dorées,
Hélas! je n’ai même pas pu te saisir.
Plus je m’avançais, plus je te voyais partir.
Alors, j’ai lâché avec rage, sur toi,
La meute de mes mots toujours aux abois,
J’ai écrit sur ta page, Horizon!
Libérés, enfin, de leur prison,
Mes mots ont joué à saute-moutons
Par dessus la marge de mon imagination.
J’ai volé, tel le goéland,
Porté par tous les vents
Jusqu’aux confins de mon inconscience,
Faisant fi de toutes poétiques licences.
Toujours plus loin, toujours plus haut,
J’ai voulu imprimer mon sceau,
Me prenant pour Verlaine ou Boileau,
Enflé que j’étais de mon arrogance,
Gonflé comme baudruche, de ma suffisance,
Alors que je ne suis qu’un ramasseur de mots
Qui tente à travers eux, de panser ses maux.
La vision de ton éternel mirage
Dans le désert de mes « rimaillages »,
M’a fait avancer, suivre ma voie,
Celle qui me conduit vers toi
Tout en restant un humble moi,
Simple et discret cueilleur d’émois,
Car, tu es sans fin, mon Horizon,
Comme le feu de ma passion.