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Hommage à Yves Drouhet: le « monsieur Hoareau » de Belmondo et Truffaut

Yves Drouhet restera à jamais de ces grands intellectuels humanistes créoles qui nous font honneur. Directeur de la Bibliothèque départementale de prêt, toujours à l’écoute et à la disposition de ceux qui le sollicitaient, il ne fut jamais avare de renseignements ni de conseils. « Vax » et moi nous portâmes fort bien de son aide à […]

Ecrit par – le samedi 28 janvier 2017 à 14H13

Yves Drouhet restera à jamais de ces grands intellectuels humanistes créoles qui nous font honneur. Directeur de la Bibliothèque départementale de prêt, toujours à l’écoute et à la disposition de ceux qui le sollicitaient, il ne fut jamais avare de renseignements ni de conseils.

« Vax » et moi nous portâmes fort bien de son aide à l’époque glorieuse du Mémorial. Mais c’est à une tout autre occasion que j’eus le plaisir de faire sa connaissance. C’était en 1968 je crois, j’étais étudiant en Droit et le soir, comme beaucoup de badauds, plutôt que de réviser des cours barbants, j’allais assister au tournage de « La Sirène du Mississippi » de François Truffaut. Pas son meilleur film mais pas non plus son plus mauvais comme trop souvent dit
.
Nous étions tous fous de ciné; Truffaut et Bébel étaient nos idoles; nous rêvions de les approcher. Ce fut chose faite, un soir devant l’ancien Conseil régional de la rue Rontaunay.

Nous savions que Yves Drouhet était plus ou moins le factotum de Truffaut, tentant de tout son possible de faciliter la tâche du grand cinéaste. Belmondo avait garé sa 403 cabriolet le long des grilles du Palais-Rontonay. Me reconnaissant car ami de mamie Françia, M. Drouhet me conduisit jusqu’à Belmondo qui attendait sans impatience. Il nous présenta mais plutôt que d’avoir les yeux fixés sur le sourire de l’acteur, je les avais plutôt braqués sur la généreuse poitrine de sa compagne d’alors, Ursula Andress. Ce dont Bébel se rendit compte et au lieu de me foutre un pain dans la tronche, éclata franchement de rire.

Grâce à M. Drouhet, je pus bavarder à loisir avec Bébel, très sympa, pendant que « monsieur Hoareau » (Yves) allait s’installer car choisi lui aussi comme acteur. Il incarnait un « monsieur Hoareau », directeur de la BR. Un nom qui semblait amuser fort le grand acteur, lequel ne cessait de le répéter en ricanant, « monsieur Ouaro… monsieur Ouaro… »
La prise dut être refaite plusieurs fois, Belmondo oubliant régulièrement de tirer le frein  à main de la 403…

Grâce à Yves Drouhet, une autre figure locale, homme que j’estime plus que tout autre, Albert Ramassamy, devint acteur le temps de quelques secondes, en incarnant le curé de Sainte-Anne, curé plus vrai que nature. C’est à lui que revint d’unir Belmondo et Deneuve, surtout pour le pire.

Je me souviens, pour avoir osé discuter littérature avec lui quelques fois, que M. Yves Drouhet était d’une culture fabuleuse… sans ostentation aucune ! Parlant toujours à voix feutrée, il était d’une modestie, d’une discrétion sans égales. Une image de l’honnête homme comme on n’en fait plus.

Salut, « monsieur Ouaro ! »

Jules Bénard

 

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