Le seul dossier retenu ce vendredi matin en audience correctionnelle concernait un accident mortel datant du 15 mars 2018, rue Labourdonnais à Sant-Denis.
Ce jour là, à 19h, Armand D., pilote émérite bien connu dans le monde confiné des motards de la Réunion, a perdu la vie, percuté par une voiture.
Commercial à la concession Ducati, il avait reçu la charge de roder le dernier fleuron de la marque italienne. Il circulait paisiblement sur la rue Labourdonnais, suivi en voiture par sa femme et ses deux enfants, quand il a été percuté par un chauffard qui changeait brusquement de voie.
Éric P., 44 ans, circulait à bord d'une Peugeot 308 avec son fils de 4 ans et allait récupérer sa femme qui travaillait à la chambre de commerce. Plusieurs témoins raconteront à la police qu'il circulait à vive allure et qu'il avait un comportement dangereux. C'est d'ailleurs un brusque écart sur sa droite qui provoque l'accident qui causera la mort d'un père de famille.
Éric P. percute la moto et la bloque sur le côté droit de la chaussée, empêchant toute manoeuvre du pilote. Armand D. est éjecté de la moto. Il succombera à ses blessures en raison d'une perforation profonde au niveau du cou qui a sectionné l'artère carotide. La victime sera testée négatif à l'alcool et aux stupéfiants.
Contrôlé positif au cannabis et positif au test d'alcoolémie
Controlé positif au cannabis et positif au test d'alcoolémie avec un taux de 0,38 mg/l, Éric P. est placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention. Ce vendredi 20 mars 2020, Eric P. reconnaît à la barre qu'il a un problème avec l'alcool et le cannabis. S'il jure ne plus boire une seule goutte, il reconnaît prendre encore une tafe ou deux sur un joint de temps en temps. Mis en examen pour homicide involontaire aggravé, il semble se rendre compte des conséquences irréversibles de son comportement au volant ce jour-là, il sait qu'il risque une peine maximale de 10 ans de prison.
"Je revenais du Port de Sainte-Marie, il pleuvait un peu. Pour moi il y avait de l'espace, je suis assez pointilleux sur le code de la route, je me suis rabattu un peu vite - il a effectué un premier dépassement par la droite et s'est rabattu brusquement avant de tourner rue Labourdonnais - je l'ai dépassé par la droite. Au début, j'étais sûr que je n'avais pas fait d'écart mais peut-être, avec du recul, que je circulais à cheval sur les deux voies, j'étais sûrement à cheval sur les deux voies. Je n'ai jamais vu la moto, c'est mon fils qui m'a dit "moto Papa", explique t-il à la présidente.
Dans un premier temps, elle affirme aux policiers que c'était elle qui conduisait
Si la procédure n'a pas retenu le délit de fuite, c'est parce que plusieurs témoins affirment qu'il s'est bien arrêté, qu'il est allé voir le motard et qu'il est reparti avant de revenir sur les lieux de l'accident : "Quand j'ai vu ce qu'il s'était passé, j'ai regardé la voiture, j'ai vu mon fils tout seul, j'ai vu noir. Je suis retourné à la voiture, je ne suis pas resté sur place", ajoute le prévenu.
Il est parti récupérer sa compagne à la CCIR et lui a expliqué ce qu'il venait de se produire. Ils sont revenus ensemble sur les lieux de l'accident. Dans un premier temps, elle affirme aux policiers que c'était elle qui conduisait. Elle revient sur ses déclarations dès qu'elle apprend le décès du motard comprenant la gravité de la situation.
Lors de l'enquête, une vidéo récupérée par la police permettra de voir ce qu'il s'est passé à 200 mètres de l'accident. Il s'avère qu'une 308 roulait dangereusement à vive allure, voie de gauche, alors qu'une moto rouge remontait paisiblement la rue, voie de droite, à allure normale. La suite est malheureusement connue. L'expert conclura que la voiture a percuté la moto à deux reprises. Le deuxième impact a bloqué la moto, empêchant toute manoeuvre de dégagement. "Mr (...) connaissait particulièrement bien les motos. Les rodages lui étaient confiés", dira son responsable chez Ducati lors de son audition.
Des vies brisées pour la famille et le poids de la culpabilité à porter pour lui
"Ce sont des faits dramatiques aux conséquences irréparables. Des vies brisées pour la famille et le poids de la culpabilité à porter pour lui. Son premier réflexe est de fuir mais il a, par la suite, accepté sa responsabilité mais pas jusqu'au bout. Il a 8 mentions sur son casier, exclusivement pour des délits routiers, c'est quand même compliqué de se dire pointilleux du code de la route ! Les explications sont assez claires, il avait un comportement dangereux avant et après l'accident !
Un homicide involontaire avec deux circonstances aggravantes, c'est 10 ans de prison. il a été averti pendant de nombreuses années et condamné à plusieurs reprises. Quand je l'entends dire aujourd'hui qu'il consomme encore du cannabis, les bras m'en tombent ! Je vous demande une peine de 4 ans de prison dont 18 mois avec sursis, une obligation de soins, l'annulation de son permis et l'interdiction de le repasser pendant 5 ans. Pour la partie ferme de la peine, je demande à ce qu'elle ne soit pas aménageable. Je m'en rapporte sur la nécessité d'un mandât de dépôt", requiert la procureur de la république.
Invité à s'exprimer avant le délibéré, Éric P. s'adresse essentiellement à la femme et aux soeurs de la victime présentes à l'audience : "Je m'excuse après de la famille, je n'ai jamais voulu ça. Je suis prêt à travailler pour rembourser, je suis désolé".
Le tribunal déclare le prévenu coupable et le condamne à une peine de 5 ans de prison ferme dont 2 ans avec sursis, une obligation de soins, annule son permis et lui interdit de le repasser pendant 5 ans, confisque la Peugeot 308 et ne prononce pas de mandat de dépôt. Le tribunal accepte la constitution de partie civile de la famille et renvoie l'audience sur interêts civils au 28 septembre 2020 à 14h.
Ce jour là, à 19h, Armand D., pilote émérite bien connu dans le monde confiné des motards de la Réunion, a perdu la vie, percuté par une voiture.
Commercial à la concession Ducati, il avait reçu la charge de roder le dernier fleuron de la marque italienne. Il circulait paisiblement sur la rue Labourdonnais, suivi en voiture par sa femme et ses deux enfants, quand il a été percuté par un chauffard qui changeait brusquement de voie.
Éric P., 44 ans, circulait à bord d'une Peugeot 308 avec son fils de 4 ans et allait récupérer sa femme qui travaillait à la chambre de commerce. Plusieurs témoins raconteront à la police qu'il circulait à vive allure et qu'il avait un comportement dangereux. C'est d'ailleurs un brusque écart sur sa droite qui provoque l'accident qui causera la mort d'un père de famille.
Éric P. percute la moto et la bloque sur le côté droit de la chaussée, empêchant toute manoeuvre du pilote. Armand D. est éjecté de la moto. Il succombera à ses blessures en raison d'une perforation profonde au niveau du cou qui a sectionné l'artère carotide. La victime sera testée négatif à l'alcool et aux stupéfiants.
Contrôlé positif au cannabis et positif au test d'alcoolémie
Controlé positif au cannabis et positif au test d'alcoolémie avec un taux de 0,38 mg/l, Éric P. est placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention. Ce vendredi 20 mars 2020, Eric P. reconnaît à la barre qu'il a un problème avec l'alcool et le cannabis. S'il jure ne plus boire une seule goutte, il reconnaît prendre encore une tafe ou deux sur un joint de temps en temps. Mis en examen pour homicide involontaire aggravé, il semble se rendre compte des conséquences irréversibles de son comportement au volant ce jour-là, il sait qu'il risque une peine maximale de 10 ans de prison.
"Je revenais du Port de Sainte-Marie, il pleuvait un peu. Pour moi il y avait de l'espace, je suis assez pointilleux sur le code de la route, je me suis rabattu un peu vite - il a effectué un premier dépassement par la droite et s'est rabattu brusquement avant de tourner rue Labourdonnais - je l'ai dépassé par la droite. Au début, j'étais sûr que je n'avais pas fait d'écart mais peut-être, avec du recul, que je circulais à cheval sur les deux voies, j'étais sûrement à cheval sur les deux voies. Je n'ai jamais vu la moto, c'est mon fils qui m'a dit "moto Papa", explique t-il à la présidente.
Dans un premier temps, elle affirme aux policiers que c'était elle qui conduisait
Si la procédure n'a pas retenu le délit de fuite, c'est parce que plusieurs témoins affirment qu'il s'est bien arrêté, qu'il est allé voir le motard et qu'il est reparti avant de revenir sur les lieux de l'accident : "Quand j'ai vu ce qu'il s'était passé, j'ai regardé la voiture, j'ai vu mon fils tout seul, j'ai vu noir. Je suis retourné à la voiture, je ne suis pas resté sur place", ajoute le prévenu.
Il est parti récupérer sa compagne à la CCIR et lui a expliqué ce qu'il venait de se produire. Ils sont revenus ensemble sur les lieux de l'accident. Dans un premier temps, elle affirme aux policiers que c'était elle qui conduisait. Elle revient sur ses déclarations dès qu'elle apprend le décès du motard comprenant la gravité de la situation.
Lors de l'enquête, une vidéo récupérée par la police permettra de voir ce qu'il s'est passé à 200 mètres de l'accident. Il s'avère qu'une 308 roulait dangereusement à vive allure, voie de gauche, alors qu'une moto rouge remontait paisiblement la rue, voie de droite, à allure normale. La suite est malheureusement connue. L'expert conclura que la voiture a percuté la moto à deux reprises. Le deuxième impact a bloqué la moto, empêchant toute manoeuvre de dégagement. "Mr (...) connaissait particulièrement bien les motos. Les rodages lui étaient confiés", dira son responsable chez Ducati lors de son audition.
Des vies brisées pour la famille et le poids de la culpabilité à porter pour lui
"Ce sont des faits dramatiques aux conséquences irréparables. Des vies brisées pour la famille et le poids de la culpabilité à porter pour lui. Son premier réflexe est de fuir mais il a, par la suite, accepté sa responsabilité mais pas jusqu'au bout. Il a 8 mentions sur son casier, exclusivement pour des délits routiers, c'est quand même compliqué de se dire pointilleux du code de la route ! Les explications sont assez claires, il avait un comportement dangereux avant et après l'accident !
Un homicide involontaire avec deux circonstances aggravantes, c'est 10 ans de prison. il a été averti pendant de nombreuses années et condamné à plusieurs reprises. Quand je l'entends dire aujourd'hui qu'il consomme encore du cannabis, les bras m'en tombent ! Je vous demande une peine de 4 ans de prison dont 18 mois avec sursis, une obligation de soins, l'annulation de son permis et l'interdiction de le repasser pendant 5 ans. Pour la partie ferme de la peine, je demande à ce qu'elle ne soit pas aménageable. Je m'en rapporte sur la nécessité d'un mandât de dépôt", requiert la procureur de la république.
Invité à s'exprimer avant le délibéré, Éric P. s'adresse essentiellement à la femme et aux soeurs de la victime présentes à l'audience : "Je m'excuse après de la famille, je n'ai jamais voulu ça. Je suis prêt à travailler pour rembourser, je suis désolé".
Le tribunal déclare le prévenu coupable et le condamne à une peine de 5 ans de prison ferme dont 2 ans avec sursis, une obligation de soins, annule son permis et lui interdit de le repasser pendant 5 ans, confisque la Peugeot 308 et ne prononce pas de mandat de dépôt. Le tribunal accepte la constitution de partie civile de la famille et renvoie l'audience sur interêts civils au 28 septembre 2020 à 14h.