François Hollande pensait avoir fait un bon mot dont il est coutumier, en évoquant une « boite à outils » pour parler des différentes mesures que son gouvernement a mis en place depuis 10 mois qu’il est arrivé au pouvoir pour redresser la France.
Malheureusement pour lui, les Français, et les commentateurs de la vie politique, n’ont retenu que l’impression de bricolage qui s’attache à cette expression.
Comment l’équipe de communicants qui entoure le président de la République ne l’a pas dissuadé d’utiliser cette expression?
Comment n’a-t-il pas réalisé qu’il allait donner l’image d’un bricoleur du week-end, armé de son tournevis et de son marteau, pour s’attaquer à la montagne de problèmes auxquels la France est confrontée?
Et décidément, ce président de la République n’a vraiment pas de chance ! On se souvient de son défilé sur les Champs Elysées sous la pluie, ou encore de son avion frappé par la foudre. Cette fois, c’est l’INSEE qui lui torpille ses effets et qui vient mettre à mal le peu de positif que les Français avaient retenu de sa prestation d’hier soir.
Les Français se sont endormis sur l’image d’un président qui peut peu, mais qui a au moins une volonté de fer. Ce matin, ils se réveillent en découvrant que la situation est encore bien plus grave que ce qu’on leur avait présenté la veille : le déficit public a atteint 4,8% en 2012 alors que les engagements de la France auprès de ses partenaires européens prévoyaient 4,5%.
La croissance, restée à zéro en 2012 alors que le gouvernement tablait sur une hausse de 0,3% du PIB, a pesé négativement sur les recettes de TVA. Mais les dépenses ont également échappé à la maîtrise des pouvoirs publics, passant de 55,9% du PIB en 2011 à 56,6% en 2012, soit une augmentation de 2,9 %, davantage que le PIB, notamment à cause d’une augmentation des prestations sociales de 3,5%, après +3,1% en 2011.
A noter que le déficit des administrations publiques locales a doublé de 1,5 à 3,1 milliards.
La dette publique augmente elle aussi de 116,9 milliards d’euros, à 1.833,8 milliards, et monte à 90,2% du PIB par rapport aux 85,8 % de la fin 2011.
Y a-t-il encore un pilote dans l’avion ?