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« Heureusement que j’avais pas un vrai pistolet, parce-que moi je vise la tête »

Les trois individus interpellés pour le braquage des deux épiceries portoises samedi dernier ont été jugés ce matin en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Saint-Denis.

Ecrit par Andry Morgane – le mardi 23 janvier 2018 à 18H02

Un samedi mouvementé

Les faits ont alors été rappelés. L’histoire commence le samedi 20 janvier lorsque Monsieur S. déambule dans son quartier au Port torse nu avec son sabre apparent. Il est accusé d’avoir menacé un commerçant avec un sabre et d’avoir volé une boisson dans une épicerie avant d’être interpellé par la police et placé en garde à vue.

Lors de l’audience, il justifie son port d’arme. « J’avais un sabre sur moi parce-que j’ai pas envie qu’on m’embête », a-t-il notamment déclaré. Il nie cependant avoir volé la boisson et être entré dans la boutique. Il accuse un autre compagnon mais décide de taire son nom.

Solidarité entre dalons

Après qu’il soit mis en garde à vue, les dalons de Monsieur S. décident de régler leurs comptes avec le commerçant. Cependant, ils ne vont pas dans la bonne épicerie. S’en est suivie une altercation avec le cousin de l’épicier qui était à l’extérieur et assurait la sécurité des lieux. Absent durant l’audience, il avait témoigné : « j’étais tétanisé. Mon cousin était par terre. Il a tiré alors qu’on était au sol mais il m’a raté. »

Lorsque la présidente demande « combien de coup avez-vous tiré? » Monsieur P. répond « mi conné pas, mi voulé défend à moins, deux monsieur contre un jeune comme moins, lé pas juste. Heureusement que mon camarade la venu aide à moins. » 

Le camarade en question, Monsieur H., parle peu pendant l’audience. Il nie seulement le fait d’avoir envoyé un parpaing sur la victime et affirme qu’il n’avait pas d’arme.

Monsieur P. continue de clamer son innocence : « ma changé depuis ma la sorte prison, ma la gagne permis, travail, un ti bébé « . Mais cela ne correspond pas à ce que les policiers ont entendu sur place: « heureusement que je n’avais pas un vrai pistolet, parce-que j’aurai tiré dans la tête. »

De plus, la version de l’individu selon laquelle il aurait sorti son arme pour se défendre n’est pas valable car sur les lieux, la police technique et scientifique a retrouvé du plomb dans la boutique et le commerçant a reçu huit projectiles, rappelle la procureure.

Un camarade des trois hommes a confirmé les dires des victimes. Face à cet argument, Monsieur P. ne répond que « lu voulé sauve à li, en sorte à li. »

Conclusion de l’affaire

Les trois hommes n’en étaient pas à leur première histoire, depuis 2012 alors qu’ils étaient encore mineurs, ils commettaient des délits successivement: vols avec violence, effractions, dégradations de biens d’autrui. Pour Monsieur S. on compte également une tentative d’évasion.

La procureure explique qu’ils essaient « d’imposer leur loi dans le quartier en exhibant leurs armes, qu’ils intimident des commerçant pour grappiller des cigarettes, des boissons ou des friandises » et ajoute « qu’ils font régner un climat permanent de violence, de vols et de tentatives d’extorsions. » Elle demande alors 18 mois de prison pour Monsieur S. et 2 ans pour Messieurs P. et H.

Au terme de l’audience, Monsieur S. est condamné à 8 mois de prison, l’interdiction de détention d’arme durant 5 ans. Tandis que Messieurs P. et H. sont condamnés à 12 mois de prison, l’interdiction de détention d’arme durant 10 ans.

 

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