« J’ai rencontré une jeune femme qui, à l’âge de 21 ans, a vécu un traumatisme, bouleversant toute sa vie. […] Cette jeune femme, c’est moi. Helen, artiste tatoueuse de 36 ans. »
Face à la caméra de son téléphone, Helen Sea Ung fait preuve d’un courage immense. L’artiste tatoueuse de Saint-Pierre lit un texte qu’elle a écrit pour évoquer le viol dont elle a été victime alors qu’elle avait 21 ans.
Si elle choisit de publier cette vidéo sur internet aujourd’hui, c’est parce que 15 ans après les faits, elle a réussi à trouver la force de porter plainte.
« J’ai enfin réussi à surmonter ma peur, en portant plainte le vendredi 31 juillet 2020, sur l’Île de La Réunion, et à dénoncer celui qui avait détruit mon innocence », explique-t-elle.« Porter plainte et être reconnue comme victime de viol […] symbolisait la seule pièce manquante à mon bonheur ».
Helen raconte comment cette démarche l’a libérée de la honte et de la culpabilité qu’elle a portées pendant toutes ces années.
C’est pourquoi elle encourage aujourd’hui ses followers victimes de violences sexuelles à faire de même. Elle s’engage également à les soutenir dans leurs démarches, car c’est « grâce à des rencontres humaines formidables » que Helen a trouvé le courage de dénoncer son bourreau.
On estime que seulement un cinquième des femmes victimes de viol en France portent plainte. Seules 10% de ces plaintes aboutissent en cour d’assises. La culpabilité, la honte, la peur, et la crainte de ne pas être entendues ou d’obtenir justice poussent les victimes à garder le silence, comme l’explique la psychiatre Muriel Salmona dans une interview au Figaro.