Premier aspect pointé du doigt comme étant la cause d’une telle augmentation, les dépenses de salaires. « Depuis 2 ans, on a mis en garde sur cette politique d’embauches électoralistes et la majorité a toujours affirmé qu’il n’y aurait pas d’augmentation des impôts » commence Emmanuel Séraphin (PLR), taxant Joseph Sinimalé de menteur. « La masse salariale a augmenté de 14 millions entre 2013 et 2015, on sait où sont passé les excédents qui restaient dans les caisses » indique-t-il pour appuyer ses propos.
Aucun investissement dans des projets d’envergure
Tout comme les deux autres élus de l’opposition, il trouve ces embauches d’autant plus anormales que leur nécessité n’est pas démontrée et que, parallèlement, les agents en place ne sont pas titularisés. Évoquant le cas des contrats aidés, Mélissa Cousin avance en outre : « ça doit être une aide, mais aussi un emploi. Mettre cinq personnes sur la même portion d’herbe est totalement dévalorisant pour les travailleurs et irrespectueux ».
Pour l’élue, la situation de la commune entraînera non seulement des retards de développement « puisqu’il n’y a pas d’investissements dans des projets d’envergure », mais cela se traduira aussi par une baisse du pouvoir d’achat, un risque de fracture sociale, ainsi que des conséquences sur le rayonnement de la ville.
De manière générale, les élus de l’opposition reprochent au maire un comportement opportuniste, désinvesti et un manque d’honnêteté. « La majorité à un mépris de l’opinion publique et de la participation citoyenne », juge d’ailleurs Charles Moyac.
La chambre régionale des comptes alertée
Pour le conseiller municipal, la vente de la médiathèque et la suppression du journal municipal en sont la parfaite illustration. « La mairie détruit ce qui peut ouvrir au savoir et à la connaissance, ça laisse penser qu’elle à des choses à cacher », affirme-t-il, reprochant dans le même temps à Joseph Sinimalé de ne jamais fournir de réponse claire lors des débats.
Un avis totalement partagé par sa collègue Mélissa Cousin, pour qui le maire n’a « aucune vision politique » et « dit une chose et fait son contraire ». Elle s’indigne : « Il dit qu’il est contre la carrière de Bellevue et accepte de vendre le terrain que la Région destine à son ouverture, il dit qu’il veut faire de l’éducation une priorité et vend la médiathèque sans rien proposer à la place, il dit qu’il est contre l’incinérateur et vote le plan de gestion des déchets proposé avec incinérateur ».
Particulièrement inquiets, les élus de l’opposition ont alerté la chambre régionale des comptes (CRC). Craignant « le naufrage » de la commune, ils attendent désormais l’examen de la juridiction de contrôle.