C’est cependant en fanfare qu’il abandonne son siège, même s’il aurait sans doute préféré que ce fût dans de plus glorieuses circonstances : le tribunal correctionnel de Saint-Pierre vient de le taxer très lourdement pour harcèlement moral.
Dès les premiers jours de sa mandature, aiguillonné par ses nervis, et alors qu’il n’a rien contre eux, il prend en ligne de mire deux des employés les mieux notés de son personnel; qui plus est, des fonctionnaires territoriaux qui ont plutôt fait évoluer les choses (en bien) dans leurs services respectifs.
Leur seul tort réel ? Ils n’ont pas fait campagne en sa faveur… lui qui s’est pourtant retrouvé dans son fauteuil magistral par le plus grand des hasards. « A cause bon Dieu lé farceur », aurait ironisé ma sainte grand-mère.
Rétrogradations, affectations bidons, containers surchauffés en guise de bureaux, brimades et vexations diverses pleuvent sur les épaules des deux fonctionnaires. Qui finissent quand même par porter plainte.
L’affaire était en or pour l’accusateur public car le harcèlement moral devenait, avec Guito Ramoune, quasiment un cas d’école ; et le talent de Me Rapady n’y pouvait mais.
Six mois avec sursis contre le futur ex-maire et… près de 30 000 euros en indemnisations, amendes et taxes diverses. Sans doute à inscrire en pertes et profits au prochain budget communal ? Mais… ceux qui ont manigancé toute l’affaire en sous-main ?
Jules Bénard