Haliba en aura fait des dégâts. Rues inondées, maisons effondrées, voitures emportées… La pluie incessante coûtera cher aux Réunionnais. Et comme à chaque fois, les agriculteurs ont bien été touchés. Et pas qu’un peu…
Selon Jean-Bernard Gonthier, président de la Chambre d’Agriculture à La Réunion, le montant des dégâts s’élèverait à 6 millions d’euros. « Difficile de calculer précisément pour le moment et d’obtenir un chiffre global exact », explique-t-il. Difficile aussi de déterminer un montant au cas par cas et de déterminer qui aura droit aux indemnités et qui n’aura rien.
Car en cas d’arrêté de catastrophe naturelle, les agriculteurs ne sont pas concernés et ne reçoivent aucune aide. C’est un arrêté de calamité agricole qui leur permettrait de toucher des indemnités. « Nous sommes en discussion avec la préfecture pour voir ce qui peut être fait. Elle doit trouver dans quel fonds de secours puiser, calculer la perte de ces agriculteurs et la comparer à leur chiffre d’affaires annuel », explique Jean-Bernard Gonthier.
Seuls les agriculteurs ayant perdu plus de 25% de leur chiffre d’affaires auront droit à des aides. Si les éleveurs ont été affectés, comme à l’élevage de poulet à Salazie ou celui de lapins à Sainte-Anne, « ce sont les maraichers plein champ (salade, tomate, chou, brèdes, mangues, etc, ndlr) qui ont été les plus touchés, beaucoup ayant perdu jusqu’à 80% de leur récolte, précise-t-il, et il y aura aussi un impact sur la production à venir ».
Prédire les dégâts, calculer l’impact et se baser sur leur chiffre d’affaires calculé, les agriculteurs du maraichage de plein champ vont devoir attendre… et prier pour qu’ils soient au-dessus des 25%. « Il n’y a aucune assurance pour les maraichers plein champs, termine Jean-Bernard Gonthier, il n’y a pas d’autre solution ». Conclusion: même avec l’arrêté de calamité agricole, certains n’auront malheureusement rien.