Et si la réhabilitation de logements était une porte de secours pour le BTP réunionnais ? C’est l’impression dégagée par le dernier HCCP qui s’est tenu cet après-midi à la Chambre de commerce de Saint-Denis.
Sous la présidence du Préfet de la Réunion, Jean-Luc Marx – Margie Sudre était excusée car hors département – les acteurs professionnels ont fait un premier point sur l’année 2014 dans le secteur du BTP. Si elle ne s’annonce guère reluisante pour les affaires, la réhabilitation des logements existants pourrait être une bouffée d’oxygène en matière d’emploi dans le secteur.
La programmation 2014 table sur 5.228 logements mis en chantier (logement neuf, accession et amélioration de l’habitat). Sur ce total, 1.154 logements vont faire l’objet d’une réhabilitation. Encore faut-il qu’une véritable filière existe pour répondre à la demande. « Le besoin existe, mais il doit passer par le développement d’une filière pour répondre à ce type de chantier« , rappelle un responsable de la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement).
Le besoin est là. Récemment, la SIDR a lancé ses appels d’offres pour l’année 2014. En tout 120 millions d’euros résolument orientés vers la réhabilitation de son parc locatif. Une manne financière qui ne laisse pas indifférentes les entreprises de BTP réunionnaises.
Un chantier de réhabilitation : 5,5 emplois par logement
« Avec la cellule économique du BTP nous avons lancé une étude pour connaitre l’ensemble des métiers de la rénovation. Car plusieurs métiers ont aujourd’hui disparu. Une étude nécessaire car nos entreprises ne sont pas formées à ce genre de travaux« , explique le président de la FRBTP (Fédération réunionnaise du BTP), Bernard Siriex. Et le patron de la FRBTP insiste sur la création d’emplois. Là où un chantier de construction génère 2,5 emplois par logement, celui de la réhabilitation en produit 5,5. Une aubaine au regard du taux de chômage à la Réunion.
Pour le préfet de la Réunion, cette filière de réhabilitation est « essentielle« . D’autant qu’un sujet récurrent apparait lors de la réhabilitation des anciens logements, l’amiante. « Il serait judicieux de se rapprocher et travailler ensemble sur cette filière. Faire qu’à l’avenir, les entreprises réunionnaises soient confrontées à ce type de chantier« , poursuit-il.
Comment financer ?
Reste un sujet délicat, celui du financement de la réhabilitation. « Comment procède-t-on ?« , s’interroge Jean-François Moser, vice-président de l’Armos (Association régionale des maitres d’ouvrages sociaux). Les financements ne sont pas assez présents aujourd’hui, la LBU (Ligne budgétaire unique) ne suffit pas à elle seule. « Il faut identifier les leviers de financements. Le parc locatif de la Réunion est conséquent. Il peut y avoir une mobilisation du FEDER (fonds structurels), la Région ou encore la dette comme mode de financement« , souligne-t-il.
La réhabilitation pourrait bien être la porte de secours du BTP dans les années à venir. L’année 2014 s’annonce aussi terne que 2013. Seule l’année 2015 redonne un peu de couleurs au secteur du BTP avec le lancement des grands travaux de la nouvelle route du littoral.