Une nouvelle série de procès débute ce lundi sur la base de Guantanamo, afin de préparer le procès des accusés des attentats du 11 septembre. Ces audiences préliminaires, destinées à préparer au mieux le procès, se dérouleront, sauf imprévu, toute cette semaine.
A la barre, le présumé cerveau de ces attentats, le Pakistanais Khaled Cheikh Mohamed, et ses quatre co-accusés, qui comparaissent pour la deuxième fois devant le tribunal militaire d’exception de la base américaine.
Pour James Connell, avocat d’un des prisonniers, l’une des questions majeures durant toute cette semaine est « si la Constitution américaine qui gouverne toutes les affaires judiciaires aux Etats-Unis s’applique aussi à Guantanamo ou si Guantanamo est une sorte de trou noir juridique ».
De son côté, le gouvernement américain souhaite une protection des informations relatives « à la sécurité nationale et des éléments dont la publication serait préjudiciable à l’intérêt du public ».
Face à cette volonté de masquer certains renseignements de la part du gouvernement, la défense réclame la transparence. « Cela doit être une procédure ouverte, juste transparente. Le gouvernement ne doit pas pouvoir empêcher nos clients de dire ce qu’ils ont vécu, ne doit pas être en droit de cacher ce qui leur a été fait », a ajouté Cheryl Bormann, avocate du Yéménite Wallid ben Attach.
Avant leur incarcération à Guantanamo, les accusés, par la voix de Khaled Cheikh Mohamed, affirment en effet avoir été torturés par l’armée américaine.
La défense, soutenue par 14 médias et l’ACLU, une organisation de défense des libertés, protestent également contre le différé de 40 secondes imposé à Guantanamo. Ce gadget permet à un censeur de brouiller les informations sensibles, y compris vis-à-vis du public et des journalistes.
Autre point abordé durant ces audiences préliminaires, la possibilité ou pas pour les accusés de pouvoir comparaître dans les habits de leur choix.
Ces cinq jours de débats serviront à préparer le procès, qui ne devrait pas débuter avant un an.