
Pendant que les syndicats et le gouvernement font mine de négocier, les barrages continuent sur les routes (capture d'écran vidéo Twitter)
Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu n'a rencontré que pendant une dizaine de minutes l'intersyndicale en Guadeloupe.
Se disant choqué par l'une des revendications des syndicats demandant l’arrêt des poursuites contre les manifestants arrêtés, le ministre avait posé comme préalable que les syndicats condamnent tous les actes de violence survenus depuis le début des manifestations, "et plus précisément les tentatives de meurtre sur les policiers et les gendarmes". Condition à laquelle les syndicats ont refusé de souscrire.
Tout comme ils ont refusé d'obéir à la limite d'une dizaine d'interlocuteurs qu'avait voulu imposer le ministre. Ils étaient trente. Ou le ministre recevait les trente représentants ou il n'y aurait pas de négociations.
Finalement, une délégation d'une dizaine de syndicalistes a rencontré le ministre, mais s'est contentée de déposer un cahier de revendications avant de ressortir.
La véritable raison de cet échec est peut-être cependant à chercher ailleurs. Parmi les 32 revendications avancées par l'intersyndicale, rebaptisé Collectif des organisations en lutte, et regroupant syndicats et partis politiques, une seule était de la responsabilité de l'Etat : l'abrogation de l'obligation vaccinale. Impossible, avait par avance répondu le ministre : la République est une et indivisible et les lois doivent s'appliquer de la même façon partout le territoire.
D'où l'explication de la proposition d'ouverture de négociations sur l'autonomie. Le ministre ne l'a pas dit mais il l'a pensé tellement fort que tout le monde l'a entendu : "Si vous ne voulez pas appliquer les lois de la République, vous n'avez qu'à demander votre autonomie"...
La revendication concernant les coupures d'eau récurrentes en Guadeloupe est assez symptomatique, à cet égard. Les compétences eau et assainissement, jusqu'ici dévolues aux communes, ont été transférées par la loi NOTRe aux communautés d'agglomération depuis le 1er janvier 2020. Il est de notoriété publique que les communes, que ce soit en Guadeloupe ou en Martinique, sont très mal gérées et les maires en ont notamment fait la démonstration en n'effectuant pas les investissements nécessaires pour refaire les canalisations ou pour mettre en place les infrastructures nécessaires. Résultat : les canalisations sont de véritables passoires et l'eau est coupée parfois plusieurs heures, chaque jour. Que font les syndicats? Au lieu de demander des comptes à leurs élus incompétents, ils demandent à l'Etat de passer à la caisse...
Souvenez-vous. La situation était à peu près identique à La Réunion, il y a quelques années, dans le domaine de l'assainissement. Les maires refusaient de construire des stations d'épuration et les égouts se déversaient dans la mer. Il a suffi que le préfet porte plainte et que deux ou trois maires soient mis en examen pour que, comme par miracle, les stations d'épuration se sont mises à fleurir dans l'ensemble des communes. Pour le plus grand bonheur des vacanciers qui pouvaient enfin faire trempette dans une eau saine.
On comprend mieux dès lors l'échec des négociations. Le ministre, représentant de l'Etat, n'était concerné que par une revendication sur 32 et n'avait nulle intention de céder sur ce point. Et en face, les syndicats et les partis n'avaient aucune véritable intention de négocier, sachant pertinemment que le ministre n'était pas le bon interlocuteur.
Chaque camp a donc obtenu ce qu'il était venu chercher : Sébastien Lecornu a pu apporter la preuve de la fermeté de l'Etat face aux revendications irresponsables des syndicats. Et en face, les syndicats ont obtenu quelques arguments supplémentaires pour chauffer encore plus une population déjà acquise à leur cause contre un Etat sourd aux légitimes revendications des Guadeloupéens.
Pendant ce temps-là, les élus, véritables responsables de la catastrophe sociale et économique de leur ile, continuent à tirer les ficelles en coulisses, faisant tout pour éviter qu'on ne vienne leur demander des comptes. Et les Guadeloupéens continuent à souffrir et les entreprises à mourir du fait des barrages qui paralysent la vie économique...
Se disant choqué par l'une des revendications des syndicats demandant l’arrêt des poursuites contre les manifestants arrêtés, le ministre avait posé comme préalable que les syndicats condamnent tous les actes de violence survenus depuis le début des manifestations, "et plus précisément les tentatives de meurtre sur les policiers et les gendarmes". Condition à laquelle les syndicats ont refusé de souscrire.
Tout comme ils ont refusé d'obéir à la limite d'une dizaine d'interlocuteurs qu'avait voulu imposer le ministre. Ils étaient trente. Ou le ministre recevait les trente représentants ou il n'y aurait pas de négociations.
Finalement, une délégation d'une dizaine de syndicalistes a rencontré le ministre, mais s'est contentée de déposer un cahier de revendications avant de ressortir.
La véritable raison de cet échec est peut-être cependant à chercher ailleurs. Parmi les 32 revendications avancées par l'intersyndicale, rebaptisé Collectif des organisations en lutte, et regroupant syndicats et partis politiques, une seule était de la responsabilité de l'Etat : l'abrogation de l'obligation vaccinale. Impossible, avait par avance répondu le ministre : la République est une et indivisible et les lois doivent s'appliquer de la même façon partout le territoire.
D'où l'explication de la proposition d'ouverture de négociations sur l'autonomie. Le ministre ne l'a pas dit mais il l'a pensé tellement fort que tout le monde l'a entendu : "Si vous ne voulez pas appliquer les lois de la République, vous n'avez qu'à demander votre autonomie"...
La revendication concernant les coupures d'eau récurrentes en Guadeloupe est assez symptomatique, à cet égard. Les compétences eau et assainissement, jusqu'ici dévolues aux communes, ont été transférées par la loi NOTRe aux communautés d'agglomération depuis le 1er janvier 2020. Il est de notoriété publique que les communes, que ce soit en Guadeloupe ou en Martinique, sont très mal gérées et les maires en ont notamment fait la démonstration en n'effectuant pas les investissements nécessaires pour refaire les canalisations ou pour mettre en place les infrastructures nécessaires. Résultat : les canalisations sont de véritables passoires et l'eau est coupée parfois plusieurs heures, chaque jour. Que font les syndicats? Au lieu de demander des comptes à leurs élus incompétents, ils demandent à l'Etat de passer à la caisse...
Souvenez-vous. La situation était à peu près identique à La Réunion, il y a quelques années, dans le domaine de l'assainissement. Les maires refusaient de construire des stations d'épuration et les égouts se déversaient dans la mer. Il a suffi que le préfet porte plainte et que deux ou trois maires soient mis en examen pour que, comme par miracle, les stations d'épuration se sont mises à fleurir dans l'ensemble des communes. Pour le plus grand bonheur des vacanciers qui pouvaient enfin faire trempette dans une eau saine.
On comprend mieux dès lors l'échec des négociations. Le ministre, représentant de l'Etat, n'était concerné que par une revendication sur 32 et n'avait nulle intention de céder sur ce point. Et en face, les syndicats et les partis n'avaient aucune véritable intention de négocier, sachant pertinemment que le ministre n'était pas le bon interlocuteur.
Chaque camp a donc obtenu ce qu'il était venu chercher : Sébastien Lecornu a pu apporter la preuve de la fermeté de l'Etat face aux revendications irresponsables des syndicats. Et en face, les syndicats ont obtenu quelques arguments supplémentaires pour chauffer encore plus une population déjà acquise à leur cause contre un Etat sourd aux légitimes revendications des Guadeloupéens.
Pendant ce temps-là, les élus, véritables responsables de la catastrophe sociale et économique de leur ile, continuent à tirer les ficelles en coulisses, faisant tout pour éviter qu'on ne vienne leur demander des comptes. Et les Guadeloupéens continuent à souffrir et les entreprises à mourir du fait des barrages qui paralysent la vie économique...