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Gros succès pour les 350 élèves et 11 artistes des rencontres chorales

L’affiche était alléchante, la soirée s’annonçait exceptionnelle et elle a tenu toutes ses promesses. Il y avait le public des grands soirs au Téat plein air le vendredi 15 juin dernier pour les rencontres chorales 2012: « Not chanté ». Le menu s’annonçait certes très relevé, le pari osé, mais il a été relevé et de fort […]

Ecrit par . – le mardi 19 juin 2012 à 09H45

L’affiche était alléchante, la soirée s’annonçait exceptionnelle et elle a tenu toutes ses promesses. Il y avait le public des grands soirs au Téat plein air le vendredi 15 juin dernier pour les rencontres chorales 2012: « Not chanté ». Le menu s’annonçait certes très relevé, le pari osé, mais il a été relevé et de fort belle manière. 350 élèves, 11 artistes invités, 1000 spectateurs : tous les ingrédients d’une soirée haut en couleur.

Après un rapide discours d’introduction de Suzelle Boucher représentant la mairie de Saint-Paul, ces rencontres chorales académiques 2012 ont été ouvertes par Thierry Boyer, conseiller pédagogique en charge de ce projet : 3 heures de spectacle qui se veulent résolument de haute volée. Prestation d’enfants certes, mais avec une volonté affichée d’une prestation de qualité.

 

Le « professionnalisme » était au rendez-vous dans cette première partie : un opéra d’Isabelle Aboulker, « Les enfants du Levant ». Une atmosphère, remplie d’émotion, gagne tout de suite le théâtre : des thèmes douloureux sont ici abordés –  les bagnes d’enfants, la souffrance, la mal-traitance…- mais toujours avec beaucoup de pudeur et de sensibilité.

Les enfants, ne chantent plus, ne jouent plus, ne dansent plus : ils sont les acteurs de la scène, habités par leurs personnages. La qualité de le prestation offerte par ces petits d’école primaire fait oublier le fait qu’il s’agit de classes ayant abordé le chant uniquement lors de cette année scolaire et sans sélection aucune. Le fruit du travail des enfants, des enseignants, des intervenants et surtout de leur engagement total dans un projet d’excellence.

 

Lorsque l’opéra s’achève, le public interpelé et secoué par ce thème faisant écho à une page d’histoire refoulée de La Réunion, a du mal à dissiper son émotion. Mais cela serait sans compter sur les multiples facettes de ces artistes en herbe.

S’ouvre alors la deuxième phase de la soirée, beaucoup plus festive : un véritable kabar, un hymne à la musique réunionnaise, « Not chanté ». Ce travail mené dans les écoles depuis 3 ans à d’ailleurs donné lieu à l’enregistrement d’un répertoire de musiques réunionnaises, « Not chanté », véritable outil pédagogique, avec versions chantées, versions instrumentales, textes et partitions, présentés dans un livret avec CD de très belle facture. Séga et maloya sont alors mis à l’honneur : les chorales se succèdent et entonnent les plus grands succès de notre répertoire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela démarre sur les chapeaux de roue.

Dès les premières notes, Frédéric Joron, fondateur du groupe mythique Ousanousava, rejoint les enfants sur scène et chante « N’a dé milyon d’ané » puis l’inoubliable « Grand mère ». Jacqueline Farreyrol prend le relais pour un « Tant que n’aura soleil » endiablé suivi d’un « ça sent la banane » repris en coeur par tout le public.

Une deuxième chorale entre alors en scène et attaque un « Romance pou un zézère » du regretté Alain Péters, suivi de « Ker Maron » de Davy Sicard. De joyeux drilles sortent alors de leur boîte :  les Pat Jaunes, avec tout l’humour et l’entrain qui les caractérisent, font bouger le public avec « Ti catoune » et « Polka Angélo ».

 

La 3ème chorale interprète ensuite une nouvelle chanson de Davy Sicard « Mariannes » hymne extrêmement poignant à notre île de La Réunion. Mais l’émotion laisse très vite la place au festif avec un des tubes de l’année 2012 : Meddy Gerville vient rejoindre les enfants pour « Rèss la minm », suivi d’un morceau dédié à sa fille « Camilla ».

Tous les élèves se retrouvent alors dans les travées du théâtre pour des chants, communs à ces 250 enfants. Ils attaquent tout en douceur et en émotion avec « An partan » un morceau issu du nouvel opus d’Iza qui chante avec eux sur scène.

C’est alors que la soirée tourne au véritable Kabar, la musique montant de la scène mais aussi de ce théâtre à ciel ouvert : Marie-Armande et Henry-Claude Moutou, font bouger le public avec un séga piqué « La case en bardeaux ». Et il n’est plus l’heure de reprendre son souffle, alors le public s’enflamme sur « Alon dansé » de Thierry Gauliris , le fondateur de Baster et il se met définitivement debout sur un maloya très enlevé « Bat la min » de Danyèl Waro.

Solistes et danseuses ne se laissent pas tétaniser par l’enjeu et mettent l’ambiance sur la scène. Comme à son habitude, Gilbert Pounia entre alors en scène pour le final de ce Kabar géant : il fait sauter tous les enfants et le public sur son titre « Patri », dont les sonorités rappellent à elles seules, toutes les origines du peuplement de l’île.

Le public pensait peut être assister à une prestation un peu scolaire : il est ressorti des étoiles plein les yeux d’artistes en herbe qui ne s’en sont pas laissés compter, dopés par la présence et le soutien de tant d’artistes de renom. Un engagement des plus grands artistes, un passage de relais aux plus jeunes, un véritable devoir de mémoire.

 

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