Les salles d’attente des médecins généralistes n’ont pas connu d’affluence particulière ce matin. Les patients étaient surtout là pour des renouvellements d’ordonnance ou des consultations ordinaires, mais pas de patient grippé à l’horizon. Au premier jour de la mise en place du dispositif contre la grippe A, rares sont donc ceux qui se sont rendus chez leur médecin, inquiétés par leur grippe.
« Nous auront peut-être un rush d’ici la rentrée, quand les gens rentreront de vacances et qu’ils auront – peut-être – ramené le virus avec eux », émet le docteur Berchame, généraliste à Saint-Denis.
Quant au dispositif lui-même, il n’était pas encore tout à fait au point ce matin dans les cabinets médicaux. Certains docteurs n’avaient toujours pas reçu les masques ni la fiche d’information devant être remise au patient. D’autres n’étaient toujours pas au courant des réunions d’information et d’échanges organisées par la DRASS afin de coordonner le nouveau dispositif et donner la marche à suivre aux généralistes qui sont maintenant censés accueillir les cas de grippe.
« Pas reçu de consignes particulières »
Le docteur Bechame lui, s’avoue peu informé du fameux dispositif : « Je n’ai pas reçu de consignes particulières jusqu’à maintenant concernant le passage de la prise en charge des hôpitaux vers la médecine de ville ». Il est toutefois convié à assister à la réunion d’information de la DRASS, la semaine prochaine. En attendant, il explique : « On ne peut pas distinguer un cas de grippe A d’un cas de grippe B par simple interrogatoire, à moins de savoir qu’elle ait voyagé ou ait pu être en contact avec le virus ».
Par ailleurs, pas de Tamiflu pour tout le monde. « Le Tamiflu ne sera délivré qu’en cas de suspicion forte, en cas contraire, c’est le traitement standard qui sera prescrit », poursuit-il. « Cette grippe n’est dangereuse que pour les personnes aux extrémités de la vie, et celles victimes de pathologies invalidantes, les personnes fragiles, immuno-déficientes », explique-t-il. Pas d’affolement à avoir, donc.
« Rester chez soi c’est rendre service »
Pour lui, le passage des hôpitaux vers les cabinets de ville n’est pas une mauvaise chose : « D’un point de vue technique et médical, engorger les services hospitaliers serait faire courir un risque à des personnes souffrant de pathologies plus sévères; le dispositif peut ralentir l’expansion rapide du virus si chacun se tient aux mesures ».
Il préconise d’ailleurs le port du masque et le confinement : « Rester chez soi en ce moment, si on est grippé, c’est rendre service à la population ».