
L’audience correctionnelle du jeudi 26 juin à Saint-Pierre a été reportée, exception faite de trois prévenus acceptant d’être jugés sans avocat.
Il revint au bâtonnier Chane Teng d’expliquer les raisons de l’affaire.
Le barreau de Saint-Pierre ne fait que suivre le mouvement national lancé par l’ensemble des 60.000 avocats de France en protestation contre les projets gouvernementaux : aucune augmentation de l’aide juridictionnelle (ce que l’on appelle les avocats commis d’office) et taxation du chiffre d’affaires des cabinets d’avocats.
L’aide juridictionnelle est la possibilité offerte aux justiciables démunis d’être assistés gratuitement devant les Cours et tribunaux. Elle permet aux jeunes praticiens de tenir le coup en attendant des jours meilleurs. Cette pratique, qui prend autant de temps que les autres dossiers (les "payants") si on veut qu’elle soit de qualité, augmente avec l’augmentation de la population.
Le chiffre global de l’allocation budgétaire ne devant pas augmenter, il va en résulter des difficultés pour les avocats… et le public le plus démuni. En outre, dans sa chasse débridée aux rentrées d’argent, le gouvernement se propose de taxer le chiffre d’affaires des cabinets d’avocats.
"Le gouvernement refuse obstinément les mesures alternatives que nous proposons depuis 2013", explique le bâtonnier.
Le métier d’avocat conserve tout son prestige et sa noblesse, et attire toujours les jeunes juristes. Qu’en sera-t-il à l’avenir ? Qu’adviendra-t-il des justiciables pauvres ?
La Cour et le Parquet de Saint-Pierre ont tenu à dire leur solidarité.