Deux points de rendez-vous ce matin, la Zac Canabady à Saint-Pierre et l’ancienne gare routière de Saint-Denis. Le rassemblement est prévu dès 8h30. Les organisateurs annoncent avec prudence 5.000 personnes dans le Sud et le Nord. “En tout cas, il y aura du monde…”
“C’est normal que la population réclame des mesures exceptionnelles dans cette crise d’une ampleur exceptionnelle”, a dit hier soir Yves Jégo sur Télé Réunion. Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer a aussi dépolitisé le débat lorsqu’il a indiqué que ce mouvement n’est ni de droite, ni de gauche, et qu’il n’a ni à critiquer, ni à encourager la participation de Didier Robert, député-maire UMP et des élus de droite.
Quelques heures avant, un fax d’Agir pou nout tout rappelait que “le 5 mars n’appartient à aucun parti politique”. L’association de Jean-Hugues Ratenon répondait ainsi aux critiques formulées la veille par Jean-Jacques Vlody, conseiller municipal socialiste et conseiller général du Tampon. Il avait affirmé que “Didier Robert n’est pas le bienvenu à la mobilisation générale”.
“Il faut s’attendre à voir plusieurs élus de droite dans le cortège, ce matin”, se réjouissent les membres du Collectif”. Selon une rumeur, il y aurait eu des consignes de Paris. Consignes ou pas, la polémique sur la récupération politique semble s’être quelque peu atténuée, ce qui ravit le Collectif.
“Nous allons enfin revenir aux vrais problèmes de La Réunion. Pourquoi, les prix sont si chers ici? Nous savons tous que les raisons ne sont pas économiques. Pourquoi le prix du litre de carburant est si élevé? Pourquoi existe-t’il tant de monopoles issus des colonies?”, se demande Jean-Hugues Ratenon.
“Ce n’est plus de l’abus, c’est du vol organisé surtout dans le contexte de crise actuel”, assène un consommateur en colère. C’était le samedi 14 février dans une grande surface de Saint-Denis.
“C’est pour toutes ces raisons que nous sommes dans la rue. Nous aurons aussi une pensée pour nos frères de La Guadeloupe en grève depuis une quarantaine de jours, et aussi pour ceux de La Martinique et de La Guyane qui souffrent autant que nous”, conclut Jean-Hugues Ratenon.