Le ton est monté ce mardi à la cour d’Appel. Magistrats et avocats généraux ont exprimé leur mécontentement face à une action des avocats en grève. Dans le couloir séparant la salle d’audience des bureaux, une vingtaine d’avocats ont sorti les sifflets, faisant résonner le bruit dans toute la cour. « Le seul moyen de communication qui nous reste », justifie une avocate.
La nuisance de trop pour les magistrats peut-être qui sont venus voir ce qu’il se passait. Si le premier président, Alain Chateauneuf, a tenté de calmer les choses en rappelant que les échanges devaient rester « sereins et respectueux » dans un lieu judiciaire, tous n’ont pas su garder leur calme. Accusés de « prendre les gens en otage », les avocats ont répondu que leurs clients acceptaient la décision de grève. « Quand ils sont seuls face à vous dans une cellule », a répondu un membre du Parquet.
Pour rappel, les avocats n’expriment pas de demande de renvoi des dossiers dans les cas urgents ou lorsque les contraintes procédurales ne le permettent pas. Ce matin en chambre d’instruction, une demande de mise en liberté d’un détenu a d’ailleurs été jugée sans avocat, certes, mais sans encombre. C’est l’affaire suivante qui a réveillé leur colère: un dossier qu’ils ne jugeaient pas urgent a été retenu par la chambre d’instruction malgré la grève.
Il est également reproché aux avocats de ralentir les procédures judiciaires. Des procédures qui selon les robes noires, étaient trop lentes bien avant la grève.