Comme je le pressentais dans mon article d’hier, Samuel Mouen s’enfonce dans une radicalisation de son mouvement et les hommes et femmes politiques qui pensaient récupérer son action à bon compte sont désormais [pris à leur propre piège]urlblank:http://www.zinfos974.com/Greve-de-la-faim-de-Samuel-Mouen-Les-elus-de-l-UMP-et-de-l-UDI-pris-a-leur-propre-piege_a59688.html . Ce n’est pas faute de les avoir prévenus…
Il sera intéressant de voir comment ils vont s’en sortir maintenant. Suivre le gréviste de la faim dans son jusqu’au-boutisme et mobiliser des milliers de personnes dimanche après-midi, dans l’espoir qu’enfin il se réalimente? Ou l’abandonner en rase campagne, et se ridiculiser encore un peu plus?
Samuel Mouen n’a pas 20 ans. Il en a même 67. A cet âge, une grève de la faim de plus de 10 jours laisse des séquelles irrépérables et chaque jour qui passe entraine de nouvelles détériorations catastrophiques.
[Dans notre article d’hier]urlblank:http://www.zinfos974.com/J-espere-que-ceux-qui-jouent-avec-la-vie-de-Samuel-Mouen-n-auront-pas-a-le-regretter_a59659.html , nous mettions en garde ces élus qui jouent avec la vie de cet exalté en le soutenant pour certains, en le poussant pour d’autres. Et en le finançant pour les derniers. Ils portent et porteront tous une lourde responsabilité au cas où l’état de santé de celui qui s’est auto-proclamé représentant des « Indignés péï » venait à se dégrader sérieusement.
Samuel Mouen, à son corps défendant, en est réduit à donner de lui l’image d’une marionnette dont Thierry Robert, Nassimah Dindar et Michel Fontaine tirent -ou essaient de tirer- les ficelles.
Et la tragi-comédie qui se déroule sur le Barachois en directe, sous les yeux des milliers d’automobilistes qui passent devant les tentes plantées dans l’herbe tous les jours, est une nouvelle preuve de ce dont nos hommes politiques sont capables.
Les élus socialistes, qui défilaient dans la rue hier aux côtés des syndicats et de Jean-Hugues Ratenon pour réclamer le maintien du RSTA, sont aujourd’hui aux abonnés absents. Où sont passés les Gilbert Annette, Ericka Bareigts ou encore Monique Orphé? Prisonniers de leur appartenance à la majorité présidentielle et solidaires à leurs corps défendants de mesures gouvernementales dont ils savent pourtant qu’elles vont leur coûter excessivement cher électoralement dans quelques mois…
Où sont passés les Patrick Lebreton, Jean-Jacques Vlody ou encore Jean-Claude Fruteau du Progrès? Eux aussi donnent la détestable image d’élus aux ordres de Paris, à faire aujourd’hui ce qu’ils reprochaient aux élus de Droite hier…
Où est passée Huguette Bello? Elle s’est contentée d’un banal communiqué réclamant le maintien du RSTA… et puis c’est tout.
Où est passé le PCR? Gêné aux entournures, et conscient que leur absence finissait par devenir pesante et trop visible, ils se sont résolus à tenir une conférence de presse pour demander le prolongement du RSTA jusqu’à la fin de l’année et leur soutien à Samuel Mouen. Sauf que cette conférence de presse se tenait au Roland Garros, à 100m de la tente de Samuel Mouen, et que nos quatre dirigeants PCR n’ont pas poussé le soutien jusqu’à aller lui serrer la main…
Derniers absents, les syndicats. Le RSTA aurait dû être leur combat. Pourtant, depuis le début de la grève de la faim, on n’entend pas parler d’eux. Mieux encore, personne ne s’étonne de cette absence. Où est Yvan Hoareau, le charismatique patron de la CGTR? Les bénéficiaires du RSTA étaient pourtant les salariés les plus défavorisés, les plus pauvres… Comment se fait-il que les syndicats, et la CGTR en particulier, aient toujours été hostiles à s’engager dans ce combat. Mieux, ils ont tout fait pour entraver l’action des associations qui militaient en faveur de son maintien? Est-ce par crainte de se voir doubler par les réseaux associatifs, eux qui ont fait de la défense des salariés leur fond de commerce, qui fait vivre, et bien vivre, nombre d’aparatchiks dans les organes dirigeants de nombre de syndicats?
Et dernière pitrerie que l’on ne peut manquer de souligner : Ceux qui soutiennent activement aujourd’hui l’action de Samuel Mouen, histoire de mettre le gouvernement socialiste dans l’embarras, sont les mêmes qui ont tué le RSTA. Les Réunionnais qui ont encore un peu de mémoire n’ont pas oublié que c’est René-Paul Victoria, le même qui se pavane aux côtés de Samuel Mouen aujourd’hui, qui a proposé au gouvernement de supprimer le RSTA, de le remplacer par le RSA outremer, et de le proroger jusqu’à février 2012.
Avouez qu’il faut avoir un sacré culot quand même, après ça, pour venir faire le guignol devant les caméras…