
Hier s'est tenue une nouvelle journée de médiation à l'inspection du travail qui a abouti sur un échec. Pour l'intersyndicale, le journée de vendredi "aurait pu être celle de la sortie de crise car de réelles avancées avait été faites de chaque côté" explique Yannick Bernardeau, porte parole de l'intersyndicale, "sur des bases de calculs enfin partagées, et donc vérifiables, de réelles négociations auraient pu être menées". Les médiateurs de l'inspection ont tenté jusqu'au dernier moment de mener à bien les négociations, mais pour l'intersyndicale "la direction n'avait pas la volonté d'arriver à un compromis acceptable par tous".
Des négociations dans l'impasse ?
L'intersyndicale était venue à la table des négociations avec plusieurs revendications, une augmentation de 140€ des salaires entre 1 et 1,4 Smic et une prime exceptionnelle pour les hauts salaires de 1300€ net pour un montant total chiffré de 205.000€. La Direction quant à elle était arrivée avec une proposition chiffrée à 55.000€, comprenant une augmentation indiciaire de 1,5% pour les plus bas salaires et 0,7% d'augmentation pour les autres salaires accompagnée d'une prime exceptionnelle de 500€.
Après plusieurs heures de négociations, les deux parties s'étaient mises d'accord sur une enveloppe médiane de 130.000€, restant à trouver la répartition. L'intersyndicale avait choisi, en assemblée générale, de faire des "efforts et des concessions" pour trouver une issue à cette crise.
Qui tire les ficelles ?
Selon l'intersyndicale, la direction a fait "mine" d'accepter les propositions mais "la suite des événements a montré qu'elle ne servait que de relais à un interlocuteur resté à distance". Chiffre à l'appui, la proposition de la direction était en fait de 111.000€, faisant comprendre aux salariés du Quotidien "qu'il fallait modérer leurs prétentions car elles seraient forcément étendues aux deux autres sociétés qui sont Run Press et la Safi". Malgré l'acceptation de l'intersyndicale sur ce point, celle-ci a soulevé le fait que "si les bénéfices du conflit devaient être étendus à ceux qui n'ont pas fait grève, ceux qui l'ont faite ne peuvent pas recevoir moins qu'eux, donc tous les jours de grève doivent être payés." et c'est à ce moment, selon l'intersyndicale que "le masque est tombé, une situation inacceptable pour le Medef". Selon l'intersyndicale, "le conflit a pris une tournure idéologique, celle de ne pas plier face aux syndicats".
Malgré de nouvelles propositions de sorties de crise de la part des grévistes, la direction a répondu par la négative en rappelant que "c'était la proposition patronale ou rien". Résultat, le journal ne paraît pas pour la treizième journée consécutive et cela devrait durer au moins jusqu'à mercredi, jour où la Commission Régionale de Conciliation doit se réunir pour trouver une sortie de crise à ce conflit qui s'enlise de plus en plus chaque jour.
A noter ce soir l'organisation d'un kabar sur le barachois organisé par les grévistes pour expliquer le bien fondé de leur action au public réunionnais. L'occasion pour l'intersyndicale de diffuser un journal petit format au nom du Kotidien qui retrace la création du journal et explique le mouvement de grève, une pétition ainsi qu'une souscription, en créant un fond d'aide, pour venir en aide aux salariés les plus modestes.