Revenir à la rubrique : Courrier des lecteurs

Grève au CHU : Ce n’est pas la tête de l’hôpital qu’il faut couper, mais celle de l’ARS OI

Les difficultés financières du CHU sont bien connues, le déficit s’est creusé pour atteindre 50 millions d’euros aujourd’hui. Ce sont là des chiffres impressionnants. Cependant ces chiffres ne disent pas ce qu’ils cachent. L’ARS OI autorité de tutelle du CHU est censée contrôler ce qui s’y passe, tant en terme de soins, que de fonctionnement […]

Ecrit par . – le mercredi 01 mars 2017 à 22H47

Les difficultés financières du CHU sont bien connues, le déficit s’est creusé pour atteindre 50 millions d’euros aujourd’hui.

Ce sont là des chiffres impressionnants. Cependant ces chiffres ne disent pas ce qu’ils cachent. L’ARS OI autorité de tutelle du CHU est censée contrôler ce qui s’y passe, tant en terme de soins, que de fonctionnement ou d’investissement.

Or aujourd’hui le directeur de l’ARS, responsable de cette situation, nie toute implication et renvoie dos à dos les employés du CHU, pointant son viseur contre le directeur général du CHU en exigeant sa mise à l’écart près du cabinet de Marisol Touraine.

Dès le départ, François Maury s’était opposé à la nomination de Lionel Calenge. En effet, il avait soutenu la candidature d’un autre directeur. L’objectif était simple, si le candidat qu’il soutenait était nommé, celui-ci redevable de ce nouveau poste, enviable et prestigieux sous les cieux ensoleillés de l’océan Indien, deviendrait son obligé, prêt à avaler toutes les couleuvres pour continuer de masquer encore quelque temps les difficultés du CHU, difficultés nées de l’incompétence de l’ARS à exercer un véritable contrôle et sans véritable lien avec le travail réel des uns et des autres à l’hôpital.

Or la nomination de Lionel Calenge a marqué le désaveu du ministère de la santé à l’égard de François Maury. Celui-ci s’attache depuis à obtenir la tête de Calenge.

La gestion de M. Calenge n’est pas exemplaire, ne nous y méprenons pas. Cette gestion compose avec des équations impossibles. Il fait ce qu’il peut avec ce qu’il a pour satisfaire le plus grand nombre possible d’exigences parfois contraires.

Mais cette gestion n’est autre que le fruit d’une pratique ancienne. Celle d’une autorité de contrôle qui détourne les yeux, incapable de la moindre efficience mais déterminée à masquer son incompétence par tous les moyens en se protégeant toujours. Imagine-t-on un glouton se mettre au régime pour nourrir sa progéniture famélique ? Non, le glouton s’empiffre accordant de temps à autre quelques miettes à ceux qui à ses pieds lui implorent la pitié.

Le CHU est né dans la douleur. Il a fallu désamorcer l’opposition entre le Nord et le Sud, chaque territoire exigeant son propre CHU, chacun dans SA ville.

Il est né en 2012 dans la misère. Paris n’allait tout de même pas s’amputer de postes hospitaliers dans un contexte d’élection présidentielle où c’est bien la métropole qu’il faut ménager.

Malgré cette douleur, au-delà de cette misère, à La Réunion, les agents de toutes catégories ont consenti à faire des efforts, à se serrer la ceinture. Ils ont fait au mieux pour soigner la population. Ils ont fait au mieux pour masquer les erreurs de gestion de l’ARS OI ayant abouti à la catastrophique situation de l’hôpital de St Benoit, à la cataclysmique situation sanitaire de Mayotte. Oui le CHU absorbe aussi les difficultés du GHER et celles de l’hôpital de Mayotte. Le CHU y doit barre la mer !

Le CHU a absorbé tout cela. Et il continuera de le faire.

Des agents, les plus vulnérables, seront remerciés. Oui évidemment en temps de crise ce ne sont pas les effectifs de cadres, de directeurs, de médecins, de chefs pourtant si onéreux que l’on vire. Ce sont les petites mains qui sautent.

En temps d’économie, ce ne sont pas les maisons ou les voitures de fonction que l’on supprime, ni les missions en première classe à répétition vers Paris, ce sont les primes, les formations, les maigres avantages de ceux qui triment tous les jours que l’on élimine.

Pendant ce temps, le DG de l’Agence régionale de Santé continuera de se gaver dans le contexte insulaire qu’il abhorre, il continuera d’écraser La Réunion, les Réunionnais avec l’aide indéfectible de son fantasque et débile directeur d’île. Tous deux s’en iront après les élections présidentielles vers de métropolitaines contrées où leurs rémunérations seront encore bonifiées, où ils couleront des jours heureux à continuer de se gaver, se moquant de l’incurie des îles. La crise continuera de s’abattre sur les Réunionnais et les Mahorais, sans qu’ils n’en soient jamais inquiétés.

Alors il nous reste simplement à espérer que cette grève s’attaque au vrai cancer de l’hôpital : l’incompétence à la tête de l’administration sanitaire.

Un lecteur bien informé

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires