Il y a dans la voix des journalistes de Témoignages, beaucoup de déception, un peu de dépit mais aussi de la détermination.
La nomination du nouveau rédacteur en Chef et le retour à une méthode de travail où “on choisit le sujet ou la conférence de presse pour nous, puis on nous donne les questions à poser”, ont fait déborder le vase, déjà à ras bord après le licenciement de l’ancien responsable de rédaction.
Les journalistes n’avaient pas accepté cette première décision. Un préavis de grève avait même été déposé, comme Zinfos974 l’avait à l’époque révélé, mais il n’avait pas été suivi d’effet. Jean-Max Hoarau, directeur du journal, avait réussi à apaiser la colère de ses rédacteurs.
Mais depuis, cette colère est revenue. Car, les journalistes disent avoir perdu tout droit de regard sur leur travail. Le contenu a totalement changé en un mois depuis le départ de l’ancien rédacteur en Chef. “Il y a un retour de sept ans en arrière”.
Quand c’était le parti communiste qui choisissait les sujets et l’angle des articles.
“Témoignages est un quotidien communiste, c’est normal que le parti ait un droit de regard. Mais nous sommes journalistes, nous avons aussi notre mot à dire”.
“Nous avons la même ambition que “Loran” Vergès pour Témoignages. “Loran” a toujours revendiqué son appartenance au parti communiste, mais il voulait avant tout ouvrir Témoignages et donner la parole au plus grand nombre. Nous voulons faire le journal qu’aurait fait “Loran” Vergès”.
Selon les journalistes, l’ancien rédacteur en chef travaillait en ce sens. “On ne veut pas d’un retour en arrière. C’est pour cela que nous avons débuté cette grève de 24 heures, reconductible”.
Les journalistes sont prêts à aller au bout de leur mouvement. “Nous sommes prêts à partir. Nous ferons alors jouer la clause de conscience”, indiquent les cinq rédacteurs et le pigiste.
Pour ce personnel qualifié, “tous Bac + 4 et payé autour de 1 100 euros”, c’est une question de principe.
“Chaque jour dans Témoignages, nous dénonçons au nom du PCR et des syndicats, la précarité, les bas salaires, les difficiles conditions de travail, le manque de respect envers les travailleurs…”
“C’est dommage que ce ne soit pas appliqué en interne, à Témoignages, quotidien du PCR”.