
Suite du conflit à la Séchilienne et EDF… Ce matin, les représentants syndicaux ont fait le point sur la situation en rappelant d'abord qu'ils sont toujours en grève.
Ils attendent la tenue d'une table ronde au niveau national, qui pourrait bien avoir lieu le 4 février. Et s'ils sont satisfaits d'avoir obtenu confirmation de la présence d'un représentant du ministère de l'Industrie à cette table ronde, les syndicalistes déplorent l'absence du dernier acteur nécessaire pour ces négociations, la direction nationale d'EDF. Afin d'"inciter EDF à prendre ses responsabilités", ont-il affirmé, un préavis de grève pour l'ensemble des DOM a été déposé ce matin. Des actions sont mêmes envisagées...
Que "la population qui se sent en otage comprenne notre lutte"
En grève depuis le 2 janvier, les grévistes de la Séchilienne et d'EDF réclament toujours une prime de vie chère de 53%. Et parce qu'ils sont bien conscients que jusqu'ici leur mouvement a été impopulaire "car mal compris de la population", les représentants de la CGTR ont exposé, face à la presse, plusieurs points afin que "la population qui se sent en otage comprenne notre lutte".
L'occasion, par exemple, pour le syndicaliste Max Banon de clarifier la situation des salaires : "On dit que nous sommes surpayés. De fausses informations ont été diffusées dans la presse. Sachez qu'à EDF Réunion, sur une population de 669 agents, 49% d'entre eux sont en-dessous de 1,6 SMIC, soit en-deçà de 2.150 euros. Dans le même temps, et je sais que cette question est délicate, des collègues cadres venus à la Réunion pour une mission de quatre ans, touchent de façon déguisée les 53%, voire plus", a-t-il lâché.
Paul Vergès soutient les grévistes
Les représentants syndicaux sont aujourd'hui satisfaits de voir que "plus ça va, plus les citoyens nous soutiennent et des élus politiques se prononcent en notre faveur", a ajouté Max Banon. Paul Vergès, l'ex-président de la Région Réunion, s'est effectivement officiellement positionné aux côtés des grévistes.
Pour tous les Réunionnais qui craignent le retour d'une paralysie de la production électrique, pour les jours à venir, pas d'inquiétude. Par contre, si la table ronde ne se passait pas comme les grévistes l'espèrent, les représentants syndicaux l'ont annoncé ce matin : "Lorsque nous prendrons la décision d'arrêter la production d'électricité, nous ne cesserons pas tant que les négociations n'auront pas été bouclées", a affirmé Patrick Hoarau.
Ce dernier regrette enfin que ce conflit soit récupéré à des fins politiques. "Il y a des documents administratifs qui naissent, et une articulation politique qui se met en place. Il est hors de question que nous fassions les frais de cela, a-t-il expliqué, le problème politique qui touche la surrémunération des fonctionnaires en Outre-mer est un débat qui nous dépasse". RSPEAK_STOP