La grève de la SRPP s’est donc achevée ce soir vers 20h, après que la direction a accepté de verser aux grévistes une prime exceptionnelle équivalent à un mois de salaire, soit en moyenne 2.200€.
J’ai envie de dire : « Tout ça pour 2.200€ !!! »
Voila 30 énergumènes qui ont bloqué toute la Réunion pendant 6 jours, qui ont foutu en l’air l’économie de l’île, qui ont fait perdre des centaines d’euros à des petits salariés qui ne touchent que le SMIC, et non pas 2.200€, plus les primes, plus le 13ème mois…
Tout ça pour 2.200€ !!!
J’espère que le cari de langoustes qu’ils mangeront pour fêter leur victoire (ils ont les moyens maintenant) leur restera en travers de la gorge !
Et que feraient-ils si demain, nous allions tous au Port et que nous bloquions nous aussi la SRPP ? Le pire, c’est qu’ils s’en moqueraient éperdument. Ils exigeraient d’être payés quand même, et la direction cèderait de peur d’une nouvelle grève.
Et puisqu’on en est à parler de la direction… Ils étaient heureux dans leurs fauteuils en cuir d’assister à la paralysie de l’île, pour une prime ridicule de 2.200€ ? On nous dit que les grévistes étaient une trentaine. 2.200€ x 30 = 66.000€.
Les grands patrons de Total et Shell n’étaient pas gênés? Avoir fait perdre des millions à l’économie de l’île pour 66.000€ ??? Ils n’ont pas honte ???
Pour mémoire, Total a réalisé l’an dernier un bénéfice net après impôts de 12 milliards d’euros. Oui, vous avez bien lu, 12 milliards d’euros.
Quant à la SRPP, entre 2005 et 2008 (dernier chiffre disponible), elle a réalisé un bénéfice net moyen après impôt de 12,5 millions d’euros !!! C’est quoi 66.000€ par rapport à plus de 12 millions d’euros de bénéfice ???
Conclusion de tout ça : cette grève a été menée par deux catégories d’immenses égoïstes. Les patrons d’un côté, et les salariés qui n’ont pensé qu’à leur gueule de l’autre, sans avoir une seule pensée pour les Réunionnais qui souffraient à cause d’eux.
Et c’est volontairement que je place les deux, patrons et salariés, sur un même pied de responsabilité.
Reste un troisième interlocuteur qui s’est fait très discret : le préfet. Y a longtemps qu’à sa place, j’aurais envoyé les gendarmes mobiles dégager ces 30 pingouins qui emmerdaient tout le monde. Le droit de grève est un principe constitutionnel, certes. Mais encadré par la loi. Et ce n’est pas une raison pour prendre 830.000 habitants en otage.
Enfin, dernier point : si un accord a été trouvé ce soir, c’est aussi et surtout parce que toutes les parties prenantes, et le préfet en premier lieu, avaient eu vent de menaces de troubles très graves susceptibles de se produire cette nuit au Chaudron, au Port et dans d’autres coins de l’île. Il était donc vital pour tout le monde de conclure cette grève qui n’avait que trop duré. Des jeunes du Port avaient notamment menacé de venir s’occuper des grévistes si les stations n’étaient pas ouvertes demain matin.
Courageux mais pas téméraires, les grévistes. Ils ont vite compris où était leur intérêt et c’est la raison pour laquelle ils ont accepté une prime d’un mois de salaire, alors qu’ils demandaient beaucoup plus…