Greenpeace voulait marquer le coup ce samedi. Dans des supermarchés Carrefour et Jumbo, les militants ont vidé les rayons des boîtes de thon Petit Navire. Cette action s’inscrit dans le cadre de leur campagne contre la surpêche. « Le but est de montrer comment ce sera quand on atteindra le point de non-retour », affirme Maxime Silbertstein, coordinateur de l’antenne réunionnaise de Greenpeace. Car il le rappelle, la surpêche qui a lieu dans l’océan Indien « est en train de menacer 90% du stock de poissons ». « La surpêche, c’est pêcher toujours plus rapidement dans un stock qui n’est pas renouvelable avec des méthodes destructrices pour d’autres espèces et sans vérification de la provenance des poissons, explique-t-il, un quart des poissons de l’océan Indien sont donc pêchés illégalement ».
Greenpeace attaque les DCP (dispositif de concentration de poisson) à la dérive – à la différence des DCP fixes au large de La Réunion qui seraient gérés durablement – qui prélèvent, « comme une énorme épuisette », des requins, requins baleines, tortues, dauphins, baleines… Des méthodes utilisées par bon nombre de compagnies de thon, dont Petit Navire, le leader du marché. « Petit Navire appartient au groupe Thai Union, précise Maxime Silberstein, et une boîte de thon sur cinq vient de ce groupe. Si l’on arrive à changer leurs méthodes, les autres suivront ».
Des flyers ont aussi été distribués afin de sensibiliser à la fois les consommateurs et les responsables de supermarchés. « Les gens partagent notre sensibilité à l’environnement mais ce sont les producteurs qui n’ont pas franchi le cap; les consommateurs manquent donc de choix », explique-t-il.
Comment consommer plus durablement? Aller voir son pêcheur et acheter du poisson frais, selon les militants de Greenpeace. « C’est bon pour l’emploi, la qualité du poisson est meilleure et c’est plus durable », termine-t-il.