Attendez vous à patienter si vous avez des amis ou de la famille à récupérer à l’aéroport Roland-Garros. Depuis ce matin, une fil d’attente s’amoncèle en amont des postes de contrôle des douaniers. En temps normal, une bonne part des passagers échappe au contrôle, ce n’est plus le cas depuis ce matin. Les douaniers usent d’une grève du zèle.
Deux représentants syndicaux (qui souhaitent par ailleurs rester anonyme car « le mouvement est global et n’est pas que syndical » selon eux) apportent leur version des faits. « Il y a un an, un contrôleur des douanes a eu un conflit avec un supérieur qui était alors en état de commandement, affirme le syndicaliste de Solidaires. L’altercation s’est terminée par un coup de poing adressé au contrôleur pour des raisons qui leurs sont propres, il ne nous appartient pas de dévoiler le dossier ». Trois jours d’ITT seront requis pour le contrôleur blessé.
Par la suite, le subordonné porte plainte au pénal (une procédure par ailleurs en cours). Dans le même temps, la direction centrale parisienne est saisie. Sa décision tombe hier : « le supérieur n’obtient qu’un blâme », ironise le représentant syndical Solidaires.
« C’est une décision non proportionnée par rapport à ce qui s’est passé, insiste-t-il. Quelle aurait été la décision en cas inverse : un contrôleur frappe un supérieur ? », questionne-t-il tout en devinant la réponse administrative en interne.
Gros embouteillage en vue samedi
« En tout état de cause, un supérieur en état de commandement doit se maîtriser ». Depuis cet événement, les deux protagonistes ont quitté leur poste de Gillot. Le contrôleur a tout simplement pris sa retraite, le supérieur « boxeur » a, lui, été affecté ailleurs dans l’île.
Une réunion avec le numéro un de la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects (Alexis Lopes) a bien eu lieu hier mais n’a pas satisfait l’intersyndicale (Solidaires, FO, CGT). « Nous attendons qu’il y ait une réponse de l’autorité centrale ».
Ce qui attend les usagers demain matin est sans commune mesure à la fil d’attente qu’il y a en ce moment (14h) où seuls des vols de la zone océan Indien arrivent. Samedi matin, entre 6h et 12h, ce ne sont pas moins de sept gros porteurs qui sont attendus…