Le mouvement des « gilets jaunes » et ses nombreux barrages ont causé une paralysie partielle de l’économie sur notre île d’au moins 11 jours. Durant cette période, la Chambre de commerce et d’industrie évalue les pertes pour l’ensemble des entreprises Réunionnaises entre 600 et 700 millions d’euros, avec près de 30 000 salariés impactés.
Les Tpe de moins de 10 salariés représentent 77% des entreprises ayant déclaré des pertes auprès de la CCIR suite au mouvement des « gilets jaunes ». Elles sont 2565 a avoir déjà déposé une demande d’aide d’urgence auprès de la CCIR, majoritairement dans le sud puis dans le nord de l’île, dont 1416 commerces.
« Les commerces dans les centres-villes ont été les plus impactés, puisque beaucoup d’entre eux ont carrément dû baisser le rideau pendant plusieurs jours lors des manifestations » explique Ibrahim Patel, président de la CCIR.
Les premières demandes d’aide d’urgence devaient être déposées avant le 1er mars dernier, mais de nouvelles sessions sont prévues suite à l’allongement de l’enveloppe accordée : 6 millions d’euro avaient d’abord été annoncés en janvier, mais la Région s’apprête à voter un allongement de 14 millions d’euros à la fin du mois pour une aide totale de 20 millions d’euros.
« Cette aide vient alléger la souffrance des petites entreprises réunionnaises, […] mais 2019 va être une année difficile » selon la CCIR.
C’est en tout cas ce qu’indiquent les résultats de l’enquête menée par la CCIR sur près de 650 entreprises. Le sondage révèle que 70% de ces entreprises déclarent être pessimiste pour l’année 2019. D’autant que pour une majorité d’entre elles (93%) les soldes du début d’année n’ont pas permis une reprise de l’activité.
Les principales difficultés pour ces entreprises en ce début d’année concernent surtout les paiements des dettes sociales et fiscales, les dettes aux fournisseurs et enfin le paiement des salaires.
« Le mouvement des gilets jaunes reste un événement traumatisant pour les entreprises, puisque 90% d’entre elles déclarent craindre une nouvelle mobilisation ».
La Chambre note également une perte de vitalité importante sur la période de novembre 2018 à février 2019, avec 76% de nouvelles entreprises en moins par rapport à l’année dernière : « dans un tel climat, ceux qui avaient pour projet d’ouvrir une entreprise ont probablement reporté le lancement de celle-ci » estime Ibrahim Patel.
« On ne pourra pas parler de sortie de crise avant deux ou trois ans, parce que les 700 Millions d’euros de chiffre d’affaires perdus sur un laps de temps si court, ne seront jamais rattrapés », affirme le président de la CCIR, « dans trois ou quatre mois, on aura une idée plus précise du nombre d’entreprises qui n’ont pas pu résister, et qui devront mettre la clé sous la porte ».