Le mouvement des gilets jaunes, c’était déjà il y a presque un an. Si le souvenir est encore frais, il l’est d’autant plus pour la justice qui juge encore aujourd’hui les actes de ceux qui ont bloqué, détruit et embrasé l’île pendant plusieurs semaines.
Devant le tribunal correctionnel de Champ-Fleuri ce mardi, trois jeunes ont été jugés pour les vols et dégâts au sein du Score de Saint-Benoît le 18 novembre dernier. Toujours fermé aujourd’hui, le supermarché compte plus d’un million d’euros de dommages, dont 452.000 euros de nourriture jetée, ainsi que ce qu’a coûté près d’un an de fermeture. 80% du Score ont été dégradés.
« Il a été pris dans le mouvement, comme tant d’autres »
L’un d’eux, à seulement 20 ans, a déjà un casier judiciaire chargé. La prison, il connaît ça et compte plusieurs condamnations pour vols et violences. Incarcéré en ce moment même pour des vols entre le 17 et 20 novembre, il repart en prison et ajoute huit mois de détention à sa peine. Le second, également âgé de 20 ans, déjà condamné par le passé, mais qui suit les obligations imposées par la justice, écope de 12 mois de prison avec sursis. Le troisième, 27 ans, le seul avec un casier judiciaire vierge et un emploi, est malheureusement celui qui a mis le feu. Un acte bien plus grave que les vols. Pour son avocat, « il a été pris dans le mouvement, comme tant d’autres qui étaient inconnus de la justice auparavant à cause de l’effet de groupe ». Il a été condamné à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Une peine aménageable pour lui permettre de maintenir son emploi.
Relaxés pour menaces sur les gérants de Saint-Gilles
Une deuxième affaire de « gilets jaunes » a aussi été jugée ce mardi. Deux hommes, tous deux la quarantaine, comparaissaient pour menaces. J.H, leader d’un barrage de Saint-Gilles et membre d’une association de quartier défavorisé aurait menacé les gérants de boutiques de représailles s’ils ne fermaient pas par solidarité. Il ne peut s’empêcher de critiquer les politiques et « les taxes imposées aux plus faibles » devant le tribunal, mais ne reconnaît pas les faits. Son casier étant vierge et les preuves manquantes, J.H a été relaxé.
Son camarade, F. M-F souhaitait « participer au mouvement national » et était aussi jugé pour menaces. Son casier comporte deux condamnations : l’une pour violences en boîte de nuit, l’autre pour l’incident dit du « Tupic » sur le barrage de Saint-Gilles où un automobiliste, exaspéré, avait aspergé un gilet jaune de Tupic. F. M-F a lui aussi été relaxé pour les mêmes raisons.