Zinfos : Quand avez-vous pris votre décision ?
Gilbert Técher : Déjà en 2010 les médias commençaient à évoquer les noms de Paulet Payet et de moi-même pour reprendre la succession de Didier Robert, sans pourtant que je sois candidat. Aujourd’hui, beaucoup de Tamponnais me disent qu’il faudrait que je me présente. Ils ne veulent pas de la gauche au Tampon. Quant aux candidats à droite, les gens que je rencontre me disent qu’ils ne leur font pas confiance pour aller au bout. Ils me disent : on sait ce que tu fais, il y a aussi ta permanence le samedi. On a le sentiment que tu peux mener une liste à la victoire. Quand j’ai eu une personne qui me le disait, je le prenais avec le sourire. Après, quand il y a de plus en plus de personnes qui vous en parlent, j’ai commencé à y réfléchir sérieusement.
Faisiez-vous partie des élus dissidents qui sont montés au créneau en 2012 ?
Je faisais partie du groupe des 28 et étais parmi les plus actifs.
Quelles sont les raisons pour lesquelles vous ne soutenez pas une candidature de Paulet Payet ? On parle souvent de prime accordée au sortant ?
Je ne veux pas attaquer Paulet Payet et ce n’est pas un désaccord avec ce qu’a fait Paulet Payet. Mais maintenant, le constat des gens fait état du fait que Paulet Payet ne passera pas. On a vu ce qui s’est passé aux législatives. C’est la population qui le sent. Il ne veulent pas faire perdre le Tampon à la droite.
Vous êtes vous entretenu avec Nathalie Bassire qui semble être la candidate soutenue par Didier Robert ?
On n’en a pas parlé entre nous. Mais je pense qu’elle le sait implicitement. Nathalie c’est une fille que j’estime. Mais là encore, les gens pensent que Nathalie n’arrivera pas au bout.
Les candidatures se multiplient à droite ? Pire, au sein même de la majorité actuelle…
Je suis prêt à travailler avec toutes les forces de droite mais j’ai le sentiment que c’est moi qu’ils veulent voir candidat, celui qui a le plus de chance…
Une primaire peut-elle intervenir pour départager toutes ces candidatures ?
Rien n’a encore été décidé. J’appelle tous les gens de droite, et ceux qui veulent que le Tampon reste de droite, à me rejoindre. Je m’attacherai à faire aucune attaque contre qui que ce soit à droite. Je me réserverai le droit de dire ce qui va et ce qui ne va pas, mais sans attaquer la personne.
En avez-vous parlé à Didier Robert ?
Un dirigeant politique se doit de donner les chances à la personne susceptible de rassembler le plus de suffrages. Didier Robert ? J’étais dans sa majorité. Ce n’est pas du tout contre Didier Robert mais bien dans sa continuité que j’envisage ma candidature. J’ai véritablement beaucoup d’admiration pour Didier Robert et ce qu’il a fait. J’ai très peu de points sur lesquels je suis en désaccord avec lui.
Primaires ou pas primaires : c’est la population qui décide. Vox populi vox dei. Pour moi, la politique c’est bâtir la cité, ce n’est pas donner des feuilles de tôle. Il faut que le Tampon devienne une ville dynamique. La ville ronronne. Je veux remettre le Tampon en l’air. Il y a trois ans, la commune signait encore 1.200 permis de construire, aujourd’hui ce nombre est tombé à 800 : c’est un signe. Il faut travailler en confiance entre élus et administratifs. Il faut une parole libérée. Moi, je veux remettre au goût du jour cette confiance. Remettre sur pied la démocratie participative. Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit. Il y a moult chantiers à réaliser mais si la confiance n’est pas là, les choses ne marchent pas. Dans ses choix, il faut être équitable et non pas partisan. C’est l’intérêt collectif qui prime.
En égrenant tous ces points perfectibles, c’est comme si vous faisiez les propres reproches de la majorité à laquelle vous appartenez ?
J’ai dit ce que je voulais faire. Nuance.
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Gilbert Técher en bref :
Ancien professeur de mathématiques avant d’être chef d’établissement depuis 1991. Syndicaliste dans le corps enseignant puis du personnel de direction. Gilbert Técher, c’est aussi une implication importante dans le monde du sport : à la ligue de boxe française, au CROSS. Il a été également été chef de délégation durant les Jeux des Iles. Sur le plan social, il fût vice-président de l’ARAST ou encore assesseur pendant 10 ans au tribunal pour enfants. Enfin, en 2011, il était candidat suppléant de Béatrice Morel aux cantonales (Tampon 4 centre ville).