Le boycott du conseil communautaire qui devait se tenir hier à la Cinor par les élus de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne ne passe pas, pour le président de l’intercommunalité, Gérald Maillot. Ce dernier « déplore » que les intérêts du territoire Nord « ne soient pas la priorité de tous ».
Pour rappel, les élus de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne [ont boycotté ce conseil communautaire]urlblank:http://www.zinfos974.com/CINOR-Nous-ne-cederons-pas–previennent-Lagourgue-et-Gironcel_a98104.html afin de protester contre la volonté de Gérald Maillot de garder la présidence de la Cinor jusqu’en 2020, faisant fi de l’accord signé entre les maires de trois communes (Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne) sur la présidence tournante.
Dans un communiqué, Gérald Maillot indique « qu’il souhaitait effectivement aller jusqu’au bout de son mandat, en 2020, mais qu’il ne voulait pas ouvrir ce débat maintenant ». « J’ai toujours été transparent vis-à-vis des maires, mon discours n’a pas changé. Nous aurons cette discussion une fois le projet de territoire adopté. Mais l’enjeu maintenant, c’est bien l’avenir du territoire, pas l’avenir de la présidence tournante », a déclaré le président de l’intercommunalité.
Un « projet de territoire » mis à mal selon Gérald Maillot par une baisse de la DGF (de 10 millions d’euros entre 2013 et 2017), « ce qui entraîne une quasi-stagnation de nos ressources ». « L’augmentation globale des charges de fonctionnement a été limitée à 1%, mais de nouvelles charges sont apparues, liées au développement de nouveaux services pour les administrés. Qu’il s’agisse de l’amélioration de l’offre de transport avec la Sodiparc (plus de trois millions d’euros), ou encore de la mise en place de SYDNE, le syndicat mixte de traitement des déchets du Nord et de l’Est, pour la réalisation d’un centre de gestion multi filières », poursuit Gérald Maillot.
Ce dernier ajoute que la CINOR est aujourd’hui confrontée à des enjeux majeurs, notamment « en termes de logements, de déplacements, d’emplois » : « Elle doit par exemple, assurer la production de 30.000 nouveaux logements pour faire face à la pression démographique, alors même que 20.000 logements sont à réhabiliter dans les quartiers historiques de Sainte-Suzanne et de Saint-Denis, soit près de 25% du parc existant ».
Gérald Maillot reconnaît que le développement « harmonieux » du territoire Nord, afin d’éviter « la congestion » sur le chef-lieu, passe par un étalement des projets vers l’Est, « comme le développement de la zone aéroportuaire, du port de Sainte-Marie ou encore le développement d’une zone économique à l’Est ». « Si nous restons le premier pôle d’emploi à la Réunion avec presque 80.000 emplois, nous avons un taux de création d’entreprises en nette diminution depuis 2010. Or, le territoire compte près de 30.000 demandeurs d’emplois aujourd’hui. Il y a urgence à réagir, pour donner un nouveau souffle à notre territoire », ajoute-t-il.
« C’est le sens du travail entrepris depuis plusieurs mois, avec les services et l’ensemble des élus communautaires, dont les maires de Sainte-Marie et Sainte-Suzanne », reprend Gérald Maillot, qui martèle que son objectif est d’élaborer « un projet de territoire, qui sera la feuille de route pour les 15/20 ans à venir ». Et pour réaliser ce projet de territoire, « la CINOR doit disposer de finances saines », prévient le président de l’intercommunalité du Nord de La Réunion.
« Ces ressources sont également essentielles pour assurer la solidarité communautaire. Un effort important a été fait pour conserver la DSC cette année. Pour rappel, la CIREST l’a complètement supprimée, au TCO elle passe de quatre à deux millions d’euros, et tous prévoient de la supprimer définitivement en 2017. Ce n’est pas le souhait de l’exécutif, mais rien n’est acquis« , ajoute-t-il.
« Enfin, la CINOR doit aussi aller à la recherche des sources de financement complémentaires. C’est pourquoi elle s’intéresse au Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC). Elle contribue actuellement à nourrir ce fonds, mais n’en bénéficie pas parce qu’une disposition particulière s’applique aux DOM. Ce qui ne paraît pas légitime. Cette question sera étudiée notamment avec la Secrétaire d’Etat à l’égalité réelle », termine Gérald Maillot.
Confiant malgré tout, il donne rendez-vous aux élus le 4 mars prochain, lors du prochain conseil communautaire.