Les débuts de Gérald Darmanin en tant que ministre de l’Intérieur ne sont probablement pas tels qu’il l’imaginait. Depuis sa nomination Place Beauvau, le maire de Tourcoing ne cesse d’être sous le feu des critiques. Actuellement visé par une accusation de viol, le ministre de l’Intérieur ne peut plus se déplacer sans faire l’objet d’insultes d’opposants politiques ou de militantes féministes. En fin de semaine dernière, l’hostilité est montée d’un cran avec une lettre de menaces envoyée au ministère de l’Intérieur.
« Darmanin, l’ordure, le violeur. On va s’ocupées de toi. Tu va mettre des heure a crevée . On te laisse devinées. Pouriture. Les bougnoules et les nègres on va tous vous crevée (sic) », peut-on lire dans une lettre signée « les Français, les vrais », qui ne savent visiblement pas écrire parfaitement le français, le vrai. Son cabinet confirme la saisine de la justice et de la police afin de découvrir l’auteur de ce courrier. Peu après sa nomination, un rôdeur avait été interpellé alors qu’il rodait autour du domicile du ministre à Tourcoing. Les autorités ne cachent pas leurs inquiétudes avec le déferlement de haine autour du ministre sur les réseaux sociaux.
Pour rappel, Gérald Darmanin fait l’objet d’une plainte pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance déposée par une ancienne escort-girl. Celle-ci l’avait sollicité en 2009, alors qu’il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP, afin de faire disparaître une condamnation de 2004. La jeune femme avait été jugée coupable de « chantage », « trouble à la tranquillité d’autrui par appels téléphoniques malveillants réitérés » et « menace de crime » pour avoir persécuté, intimidé et soutiré des sommes d’argent à son ancien compagnon. Elle accuse le ministre d’avoir profité de sa position pour obtenir des faveurs sexuelles, que Gérald Darmanin affirme consenties.
En 2018, l’enquête préliminaire avait classé l’affaire sans suite. L’accusatrice avait alors déposé une plainte avec constitution de partie civile, dans le but d’obtenir la désignation d’un magistrat instructeur. Le juge avait alors statué une ordonnance de non-lieu. En novembre 2019, la Cour de cassation a imposé à la cour d’appel de Paris de réexaminer le dossier.