En surface, la nature vivante est d’une complexité telle que l’on commence seulement à entrapercevoir ses mille et un mystères. Et il est temps de le faire avant de tout détruire.
En profondeur, même si les recherches de charbon, eau, gaz, pétrole et autres richesses souterraines, nous ont beaucoup appris, on en connait encore moins.
Dans les années 1970, j’ai eu la chance de participer à la grande aventure de la géothermie française « basse énergie » qui alimente aujourd’hui en chauffage des milliers d’immeubles de la région parisienne et de bien d’autres régions dans le Monde. J’ai donc suivi avec beaucoup d’attention, l’évolution de cette technologie. Il faut savoir qu’à partir de 10m de profondeur, la température de la couche terrestre augmente en moyenne, partout dans le Monde, de 3°C par 100m. Il est donc assez facile de prévoir quelle sera la température de l’eau, quelle que soit la profondeur du forage. Encore faut-il tomber sur une couche poreuse (comme celle du Dogger en région parisienne) pour exploiter l’eau chaude ou la chaleur qu’elle contient. Ce que l’on ignore souvent, c’est qu’à grande profondeur, les roches poreuses (ou réservoir) contiennent peu d’eau. Même si le puit est artésien, la pression de l’eau diminue très rapidement car le réservoir s’assèche très rapidement. Et c’est une société française qui a résolu ce problème en réinjectant l’eau refroidie à une distance judicieusement calculée pour maintenir la pression initiale dans le puit de production, sans toutefois refroidir l’eau extraite. Il s’agit de la technique du « doublet », brevet déposé à l’époque par la Sté Technique de Géothermie, mais combattu par une autre société française (le BRGM) ! Cette technique est aujourd’hui parfaitement maîtrisée grâce, en particulier, à l’effort de ces pionniers.
Pour ce qui est de la géothermie haute énergie, principalement dans les régions volcaniques, il en va tout autrement. La structure des sols étant fortement chahutée par les éruptions volcaniques et les nombreux tremblements de terre qui les accompagnent, on ne retrouve plus ces structures homogènes du sous-sol qui permettent de prévoir quasiment à coup sûr, l’intérêt ou pas de l’exploitation. On est pris dans la contradiction suivante : Il n’y a quasiment pas, dans ces régions de roches poreuses « réservoir » mais seulement des fissures de la roche dans lesquelles l’eau, s’il y en a, peut atteindre des températures très élevées. Retrouver ces fissures et exploiter cette eau, c’est, à mon avis, chercher une aiguille dans une botte de foin. Avis aux amateurs.
François-Michel MAUGIS – La Réunion.
Ex directeur adjoint de la Sté Technique de Géothermie – Paris.
En profondeur, même si les recherches de charbon, eau, gaz, pétrole et autres richesses souterraines, nous ont beaucoup appris, on en connait encore moins.
Dans les années 1970, j’ai eu la chance de participer à la grande aventure de la géothermie française « basse énergie » qui alimente aujourd’hui en chauffage des milliers d’immeubles de la région parisienne et de bien d’autres régions dans le Monde. J’ai donc suivi avec beaucoup d’attention, l’évolution de cette technologie. Il faut savoir qu’à partir de 10m de profondeur, la température de la couche terrestre augmente en moyenne, partout dans le Monde, de 3°C par 100m. Il est donc assez facile de prévoir quelle sera la température de l’eau, quelle que soit la profondeur du forage. Encore faut-il tomber sur une couche poreuse (comme celle du Dogger en région parisienne) pour exploiter l’eau chaude ou la chaleur qu’elle contient. Ce que l’on ignore souvent, c’est qu’à grande profondeur, les roches poreuses (ou réservoir) contiennent peu d’eau. Même si le puit est artésien, la pression de l’eau diminue très rapidement car le réservoir s’assèche très rapidement. Et c’est une société française qui a résolu ce problème en réinjectant l’eau refroidie à une distance judicieusement calculée pour maintenir la pression initiale dans le puit de production, sans toutefois refroidir l’eau extraite. Il s’agit de la technique du « doublet », brevet déposé à l’époque par la Sté Technique de Géothermie, mais combattu par une autre société française (le BRGM) ! Cette technique est aujourd’hui parfaitement maîtrisée grâce, en particulier, à l’effort de ces pionniers.
Pour ce qui est de la géothermie haute énergie, principalement dans les régions volcaniques, il en va tout autrement. La structure des sols étant fortement chahutée par les éruptions volcaniques et les nombreux tremblements de terre qui les accompagnent, on ne retrouve plus ces structures homogènes du sous-sol qui permettent de prévoir quasiment à coup sûr, l’intérêt ou pas de l’exploitation. On est pris dans la contradiction suivante : Il n’y a quasiment pas, dans ces régions de roches poreuses « réservoir » mais seulement des fissures de la roche dans lesquelles l’eau, s’il y en a, peut atteindre des températures très élevées. Retrouver ces fissures et exploiter cette eau, c’est, à mon avis, chercher une aiguille dans une botte de foin. Avis aux amateurs.
François-Michel MAUGIS – La Réunion.
Ex directeur adjoint de la Sté Technique de Géothermie – Paris.