Georges-André Hoarau peut revêtir sa robe d’avocat en toute quiétude. Souvenez-vous, la salle du Tribunal de Grande Instance de Saint-Pierre était bondée à l’occasion du procès du bâtonnier Georges André Hoarau contre lequel la Garde des Sceaux a porté plainte pour diffamation. Le 15 mai dernier, il expliquait dans une plaidoirie qu’ « on poursuit des gens qui produisent des faux pour des allocations, mais un procès qui n’aura jamais lieu, c’est celui de notre grande chef à tous, Madame Rachida Dati qui utilise un faux, un MBA… » Georges-André Hoarau comparaissait pour avoir « diffamé à raison de ses fonctions et de sa qualité de ministre du gouvernement, en l’espèce ministre de la justice, Mme Rachida Dati publiquement au cours d’une plaidoirie en défense« . L’affaire a provoqué la colère des avocats, qui invoquent la liberté de parole à l’audience. Selon l’article 41 de la loi de 1881, « ne donneront lieu à aucune action en diffamation, injure ou outrage, ni le compte rendu fidèle fait de bonne foi des débats judiciaires, ni les discours prononcés ou les écrits produits devant les tribunaux« . La Conférence des bâtonniers rappelait dans un communiqué que la mission de l’avocat « implique, dans les seules limites de la préservation de l’ordre public, un droit d’expression absolu indépendant de toute soumission ». Pour les bâtonniers, ces poursuites « sont de nature à réguler ce droit et par conséquent à porter atteinte à une liberté à laquelle les avocats n’entendent pas renoncer« . Le bâtonnier se félicite de ce jugement et il nous le confirme dans l’interview ci-dessous.