Le député de La Réunion, Thierry Robert, est revenu à la charge contre le projet de nouvelle route du littoral.
Prenant la parole lors de la séance des questions au Gouvernement ce mercredi 16 avril à l’Assemblée nationale, Thierry Robert a rappelé que pour lui, ce projet est « une hérésie financière, un non-sens économique, une folie dont le coût ne pourra pas être supporté par les Réunionnais. Ce coût, sans même un vrai raccordement à la ville de Saint-Denis, est déjà de 1,6 milliard d’euros, dont 780 millions financés par l’État. Avec les inévitables surcoûts d’un chantier en mer, il pourrait atteindre près de 3 milliards d’euros. Cela induirait un remboursement pour la région de près de 50 millions d’euros par an pendant quarante ans. C’est la Caisse des dépôts qui le dit, pas moi ! »
S’il concède que la route du littoral doit être sécurisée, il n’oublie pas que « plusieurs architectes ont présenté des alternatives à ce projet, qui, à tout point de vue, n’est pas abouti, notamment sur le plan environnemental ». Alors qu’il prend date en promettant une pression fiscale intolérable pour les Réunionnais pour les quarante prochaines années, Thierry Robert a insisté sur le fait que « contrairement à ce que laisse croire le Conseil régional, il est encore temps de le modifier ».
« Extrêmement onéreux » mais « impossible de revenir en arrière«
La réponse du Gouvernement est venue de la ministre des outre-mer, George Pau-Langevin. « Je sais bien que, en d’autres temps, d’autres options avaient pu être envisagées mais, aujourd’hui, il ne s’agit plus d’un projet : c’est déjà un chantier, qui est largement engagé. Vous savez que cette route revêt un caractère particulièrement structurant pour l’île de La Réunion, pour son économie locale et pour la cohérence de son aménagement. Il s’agit de permettre aux Réunionnais de disposer d’un axe routier sécurisé, moderne, et gratuit », a affirmé la ministre.
Après avoir concédé que ce chantier « est extrêmement onéreux », la ministre a rappelé que l’État a engagé d’importants moyens financiers aux côtés de la Région. Elle se porte garante des enjeux économiques et environnementaux qui s’y attachent. « Nous veillerons à ce que les impacts environnementaux soient limités au maximum. Nous allons aussi accompagner la Région dans son rôle de maître d’ouvrage. Nous ferons en sorte que l’information du public et la participation des parties prenantes soient respectées – je pense notamment aux débats et aux enquêtes publiques. Aujourd’hui, nous devons surtout faire en sorte qu’il y ait des instances de suivi du chantier, mais revenir en arrière ne me semble pas possible », a-t-elle conclu son intervention.