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Gayar souvnans’ dan’ la kour tabisman de Stella Matutina

Cette semaine empruntant l’ancien chemin, jadis appelé  « somin Karmon », longeant l’un des plus anciens temples tamouls de la commune de St-Leu. A l’époque la piste était en « galets » et poussiéreuse, alors qu’aujourd’hui bitumée, désormais baptisée « allée des flamboyants », qui mène tout droit à l’ancienne usine sucrière de Stella Matutina où notre père et bien d’autres […]

Ecrit par Jean Claude Comorassamy – le vendredi 18 décembre 2020 à 08H46

Cette semaine empruntant l’ancien chemin, jadis appelé  « somin Karmon », longeant l’un des plus anciens temples tamouls de la commune de St-Leu. A l’époque la piste était en « galets » et poussiéreuse, alors qu’aujourd’hui bitumée, désormais baptisée « allée des flamboyants », qui mène tout droit à l’ancienne usine sucrière de Stella Matutina où notre père et bien d’autres ont longuement travaillé durant des années. C’est là que se dresse le lieu dit « pavillon Martin » construit de pierres et de mortier de chaux. Un lieu rempli de souvenirs et d’émotions.
 
Dès lors face à ce « pavillon Martin » (maison d’hôte du directeur) qui a servi au bon docteur Gabriel Martin dans les années 1950. Ce bâtiment était aussi utilisé par la suite comme une infirmerie pour les « travayers tabisman », et sur sa grande place, c’est là que se déroulaient des projections cinématographiques, organisées toujours par la direction pour toute la population, particulièrement les ouvriers et leurs enfants. Des privilégiés disaient certains.
 
C’est avec un brin nostalgique, que je me remémore une fois de plus, d’une image à l’autre, ce « tabisman » lieu de mon enfance, qui s’était arrêté de fonctionner en 1978 et par la suite devenu Musée en 1991. Ainsi, mes souvenirs de gamin des années 1960, m’envahissent encore aujourd’hui, alors qu’à cette période j’étais à peine âgé de huit ans.
 
Ces moments magiques qui ont rempli nos vies de petits plaisirs
 
Dès cet instant me voilà replonger dans  mes « souvnans’ de marmay lontan », moment où se manifestent actuellement les fêtes du 20 décembre et de Noël.
 
Sur cette grande place au devant du  « pavillon Martin », chaque année au moment de célébrer Noël, des jeux étaient organisés pour les petits et grands, des jouets (ballon plastique, poupée, animaux en peluche, toupie, petite voiture, soldat en plomb, la grande toupie carrousel…..), ballon, friandises sont offerts gratuitement à tous les « marmay tabisman » dont les parents travaillaient à l’usine.
 
A ce même endroit, une fois par mois un film était projeté sur grand écran. Du même coup on se sentait fiers et vraiment privilégiés de vivre ces moments magiques, à comparer à d’autres gamins. Un bus scolaire appelé « car tabisman » transportaient tous les enfants scolarisés aux écoles du Piton, le matin, midi et soir (l’usine a été le précurseur dans ce domaine). Ce même bus, était affecté tous les dimanches aux familles pour se rendre à la première messe à l’église de St-Leu à 4 h du matin. Le temple tamoul qui se trouvait à quelques encablures de l’usine, avait aussi droit pour sa marche sur le feu du 2 janvier, des tonnes de filaos et du charbon. En contrepartie une estrade était fabriquée et réservée au personnel de direction et de leurs familles pour une meilleure visibilité sur cette marche sur le feu.
 
Du coup, toujours immergé de mes souvenirs d’enfance, je revois encore les quelques empreintes de l’emplacement de notre calbanon, où mes sœurs, frères, les « marmay la kour », des voisins proches, l’endroit même où nous avons grandi ensemble dans la « kour tabisman ». En tout cas, ce sont de très bons souvenirs qui me sont restés impérissables à jamais, et les décennies passées n’ont rien effacé les valeurs de cette tradition, solidarité et partage. C’était le bon vieux temps.
 
Finalement, le travail à usine de Stella nous a toujours renvoyé aujourd’hui encore, une image d’activité aux conditions pénibles. C’était bien une réalité de l’époque. Malgré tout, nous garderons en mémoire toute la fierté et le privilège affiché de nos anciens d’avoir fait partie de cette grande aventure. Par contre, des petits avantages aux enfants, eux ont pu bénéficier les quelques plaisirs délicieux. C’est bien le côté merveilleux de cette belle histoire de l’ancienne usine sucrière de Stella Matutina.

 

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