Cela faisait presque trois ans que le jeu avait été annoncé à la Paris Games Week. Depuis cette première démo époustouflante, l’impatience des fans ne faisait que croître, jusqu’à ce vendredi matin. Cette fois ça y est Ghost of Tsushima est bien là et il tient ses promesses.
En l’an 1274, en plein Japon féodal, vous incarnez un samouraï nommé Jin Sakai, ou plus précisément un ronin, un samouraï sans maître qui a choisi d’adopter la « voie du Fantôme ». Afin d’aller bouter Khotun Khan (le petit fillot de Gengis) et sa horde Mongole hors des îles de Tsushima, il vous faudra vous armer de courage, de ténacité, mais aussi… d’un sabre, bien entendu, sinon ça ne sert à rien.
Côté gameplay, nous avons affaire à un monde ouvert, dont la cohérence, qu’elle soit historique ou simplement narrative, n’a rien à envier à un Assassin’s Creed ou à un bon The Witcher, et vous l’aurez compris, la voie du Fantôme vous permettra non seulement de terrasser vos ennemis de la plus impitoyable des façons, mais aussi de vous infiltrer sournoisement pour les neutraliser en toute discrétion. On saluera un système de changement de posture de combat, caractéristique des différents styles martiaux du samouraï aguerri, mais aussi la possibilité de rechercher des haïkus, ces petits poèmes japonais de trois vers visant à dire et célébrer l’évanescence des choses. De la diversité, donc, et de la belle émotion.
Graphiquement, le jeu est tout simplement magnifique. C’est d’ailleurs le premier aspect qui a séduit la majorité des fans. Rien qu’à voir la façon dont les herbages ploient gracieusement au gré du vent, nous savons qu’une attention toute particulière a été apportée pour créer une ambiance harmonieuse et une expérience fluide, au-delà du simple réalisme d’un jeu qui recherche la cohérence historique. Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que le jeu est un hommage vibrant au cinéma classique des films de samouraï, tout particulièrement ceux d’Akira Kurosawa, qu’il peut être avisé de revoir, en parallèle de cette expérience de jeu.
Sous l’égide de Sony, Sucker Punch est un studio qui ne déçoit pas. Déjà solidement implantés dans l’industrie du jeu vidéo avec des licences à succès comme Sly et Infamous, les développeurs parachèvent cette fois le contrat de confiance qui les unit aux joueurs. Ghost of Tsushima est un succès et une proposition globale fort attrayante malgré la concurrence. En effet, en à peine un an, il y a eu Sekiro (élu jeu de l’année 2019), puis Nioh 2 très récemment, deux autres jeux donc, capitalisant eux aussi sur l’exportation de l’action aventure médiévale vers l’Orient. Là où Ghost of Tsushima se détache de ces deux autres jeux, c’est essentiellement par son niveau de difficulté, bien plus abordable.
Pour résumer, Ghost of Tsushima est un jeu d’action, d’aventure, mais aussi d’exploration et d’infiltration, qui pour la première fois depuis fort longtemps s’adresse aux joueurs aguerris comme à ceux qui souhaitent simplement s’immerger dans un beau jeu à composante historique. Petit conseil tout de même. Pour plus de confort et une expérience de jeu plus immersive, il est possible, et largement préférable de personnaliser les réglages afin de minimiser l’interface d’utilisateur. Ainsi, la seule différence avec les films d’époque, ce sera vous, et la façon dont vous choisirez de vivre cette belle aventure.