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Santé

Gabriel Martin: Une erreur médicale étouffée qui pourrait changer le visage de l'Hôpital public


Par Ludovic Grondin - Publié le Jeudi 20 Novembre 2014 à 06:51

Gabriel Martin: Une erreur médicale étouffée qui pourrait changer le visage de l'Hôpital public
L'hôpital Gabriel Martin est le théâtre d'une affaire dont l'issue pourrait rejaillir sur l'ensemble des hôpitaux publics de France. En suivant, comme le prévoit la procédure, la voie hiérarchique à la suite d'une erreur médicale intervenue dans son service chirurgical en 2002, le docteur Hubert Lhote ne pouvait présager de l'incroyable cabale qui allait se liguer contre lui.

Le 7 janvier 2002, en revenant de congés, le Docteur Hubert Lhote, spécialiste de chirurgie viscérale, apprend le contexte du décès d’une femme de 49 ans hospitalisée dans l’Unité Fonctionnelle de chirurgie viscérale du CHGM dont il est le responsable.

Le chirurgien de la patiente (le Dr S.), ainsi que le personnel du bloc opératoire, avaient oublié un morceau de textile médical de 50 cm sur 50 cm dans l'abdomen de la patiente.

Comme le veut la procédure, le Dr Hubert Lhote se voit dans l'obligation de produire un rapport retraçant les dysfonctionnements apparus dans son service et ayant amené à la mort de cet usager. Son rapport sera rédigé le 22 mars 2002 et attesté de réception le 26 mars 2002 par son chef de service (le Dr V.), unique destinataire du rapport. La précision est d'importance.

"Le dossier médical de la patiente a été nettoyé"

Au lieu de déclencher une série de procédures en interne pour tenter de comprendre l'enchaînement de cette erreur lourde de conséquence pour une famille, le docteur "alerteur" comprendra plus tard que son rapport ne fera pas l'objet d'une enquête interne. Ce rapport sera tout simplement "nettoyé" des éléments gênants.

Qui a eu intérêt à couvrir la faute médicale intervenue dans le service ? Et pourquoi le signalement de cette faute par le Dr Lhote n'a produit aucun effet après transmission à son responsable de service ?
Qui a eu intérêt à couvrir la faute médicale intervenue dans le service ? Et pourquoi le signalement de cette faute par le Dr Lhote n'a produit aucun effet après transmission à son responsable de service ?
Outre les enquêtes officielles de la DRASS et du ministère de tutelle, le témoignage d'un personnel assermenté du service où a eu lieu le décès de l’usager est accablant pour le directeur du CHGM. Ce témoignage, transmis au Parquet, vient attester d'une falsification du dossier médical de l'usager décédé.

Selon ce secrétaire médical, le directeur du CHGM lui a ordonné le 29 août 2002 de saisir un second compte rendu opératoire, soit six mois après le décès de cet usager, totalement différent du premier. Ce témoignage capital n'est venu que plus tard, en mai 2013, ce que le secrétaire médical explique par "la crainte pour ma carrière", en ajoutant que "j'ai dû garder au fond de moi cette histoire".

Dans cette même volonté de tirer au plus vite un trait sur cette affaire embarrassante pour l'institution, la direction du CHGM négocie la démission du chirurgien de la patiente décédée. Une démission qui s'est réglée à l'amiable comme a pu le retracer le rapport de la DRASS en 2004.

Cette autorité avait été sollicitée en octobre 2003 par le maire de Saint-Paul, qui préside par ailleurs le conseil d'administration du CHGM, sur demande du Dr Lhote, lequel s'étonne que les droits des usagers n’ont pas été respectés.

Quant à Christian Abonnel, directeur de l'hôpital Gabriel Martin à l'époque, il sera muté en catimini dans le réseau de la coopération étrangère, au Burkina Faso, pour mieux se faire oublier.

S'en suit pour le docteur Lhote une série de décisions prises par le CHGM pour le déstabiliser. La direction du CHGM procède au retrait du tableau de liste de gardes de Gabriel Martin du Dr Lhote en cautionnant le refus des anesthésistes d'endormir les patients du docteur. Il est ensuite placé en congé maladie sans le moindre motif médical, un fait étonnant que relèvera la DRASS dans ses conclusions d'enquête du 18 février 2004. "Après mon placement en congé maladie, j’ai perçu mon traitement sans pouvoir travailler". Il perd ensuite l’ensemble de ses droits (travail, traitement, congés), ce qui l’amène à déposer plainte contre X pour harcèlement moral.
 

Tous les ministres de la Santé de ces dernières années ont dilligenté des enquêtes sur cette affaire trouble. La dernière enquête en date a été demandée par Marisol Touraine, fin 2012
Tous les ministres de la Santé de ces dernières années ont dilligenté des enquêtes sur cette affaire trouble. La dernière enquête en date a été demandée par Marisol Touraine, fin 2012
Le docteur "non solidaire du corps médical" sera maintenu pendant cinq années hors de tout cadre légal dans un établissement hospitalier de l'Est de l'île, alors qu'interdiction lui était faite d'opérer à...Saint-Paul. Une bizarrerie parfaitement tracée dans les conclusions d'enquêtes de la DRASS et de l'Inspection générale des affaires sociales (l'IGAS), à son tour diligentée par le ministère de la Santé.

L’ARS Océan Indien est venue confirmer le 15 novembre 2011 que ce placement en congé ne correspondait à "aucun motif médical", ce que l'employeur est pourtant dans l'obligation de justifier.

"Comment a-t-on pu aboutir à la tentative de destruction d’un médecin plutôt qu’à la vérification de la bonne transmission des informations de ce dernier ?", s'étonne encore aujourd'hui le chirurgien. "Quel pouvoir occulte et malsain en son sein a pu conduire le Centre Hospitalier Gabriel Martin à s’opposer violemment au ministère de la Santé ?", retient ce dernier.

Le 18 septembre 2011, le Parquet finit par demander le renvoi devant le tribunal correctionnel de la personne morale du CHGM pour "harcèlement moral" qui fait suite à la plainte contre X du Dr Lhote.

Le 6 décembre 2013, le CHGM est condamné à une amende de 50.000 euros. Le principal est ailleurs. Le tribunal correctionnel confirme que le Docteur Lhote a été harcelé "pour le seul et unique fait d'avoir tracé dans l'intérêt des malades, des dysfonctionnements dans les suites du décès d'un usager". L’autorité judiciaire faisait bon de rappeler que ces dysfonctionnements avaient été validés par pas moins de deux missions de la DRASS et de l’IGAS. Trois jours plus tard, le CHGM fera tout de même appel de ce jugement.

Les derniers développements

Le 23 octobre 2014 devant la Cour d'appel, l'avocat général, dans son réquisitoire, confirme en audience publique qu'"une affaire liée à la mort d'un usager de l'hôpital a été cachée". "Malheur à celui qui dit la vérité ", ajoutera-t-il laconiquement, avant de demander la...relaxe du Centre Hospitalier Gabriel Martin du simple fait que l'on ne peut condamner une personne morale. Un précédent juridictionnel au niveau national prouve le contraire ! L’affaire a été mise en délibéré à ce 20 novembre 2014.

Pour le Dr Lhote et son avocat, Me Djalil Gangate, si cette décision venait à être confirmée, c'est la validation pure et simple d'un mode opératoire pour étouffer de telles erreurs médicales qui sera offerte aux 1.600 directeurs d'établissements hospitaliers de France. "La jurisprudence fera que la force de la loi autorisera n'importe quel hôpital public à se comporter comme le CHGM", met en garde le Dr Lhote qui n'a cessé, durant ces dix ans de procédure, de prouver qu'en alertant des dysfonctionnements par le canal naturel de sa hiérarchie de service, il n'y a trouvé qu'un blocage incompréhensible, si ce n'est sous l'interprétation des réseaux d'influence.
 

Le chirurgien devenu indésirable à Saint-Paul a eu la bénédiction du directeur du CHGM pour opérer...dans l'Est de l'île, dans la plus parfaite illégalité
Le chirurgien devenu indésirable à Saint-Paul a eu la bénédiction du directeur du CHGM pour opérer...dans l'Est de l'île, dans la plus parfaite illégalité

"Les directeurs des hôpitaux publics français, représentants de ces personnes morales que sont les hôpitaux, auront ou non les mains libres (selon ce que décideront les juges de la Cour d'appel). Les médecins hospitaliers qui doivent en toutes circonstances répondre à leurs obligations sont en danger", avise-t-il.

La cour d'appel s'apprête à signer un blanc-seing à tous les directeurs d'hôpitaux publics

Cette affaire est sur le point de créer une première nationale. Si malgré de multiples enquêtes administratives et sanitaires qui débouchent aux mêmes conclusions de volonté de faire courir le délai de prescription suite à mort d'homme, l'avocat général ne retient que celle de la personne morale du CHGM, quelle valeur accorder à la loi HPST (hôpital, patients, santé, territoire) qui en son article 10 confirme que le chef d'établissement représentant la personne morale est au final le seul responsable devant la loi ?

Sans paraître, le délibéré de ce 20 novembre 2014 peut marquer un tournant dans le monde hospitalier public et représenter un grave précédent national pour ce qui est du devoir d'un médecin d'alerter en cas de besoin et dans un second temps, représente une menace pour les ayants droits de l’usager décédé.

Que reste-t-il du droit à la vérité pour la famille de la patiente ?

"il est inacceptable qu'un établissement hospitalier en entier se retrouve dans cette situation alors que dès le début des faits, le chef de service de chirurgie a été informé de faits graves", explique le Dr Lhote. Lequel chef de service a été reconnu, dès la première mission d’enquête de la DRASS en 2004, d'abus de pouvoir contre le Docteur Lhote.

Les juges sont dans une position délicate suite au réquisitoire de l'avocat général concluant à la relaxe alors que le jugement du tribunal correctionnel de 2013 confirme que les dysfonctionnements tracés par le chirurgien Lhote ont été validés par deux missions d’enquête précédentes de la DRASS et de l’IGAS.

Pour ce qui concerne l'information des proches de la patiente décédée, les faits sont donc désormais prescrits, sans qu'aucune certitude ne vienne étayer le fait que les ayants-droits de la patiente n'aient été alertés des ratés de l'acte chirurgical, du seul fait de l'intérêt d'occulter ce fait par la direction du CHGM.

Le témoignage édifiant d'un secrétaire médical qui, sur ordre, a dû effacer la première version du compte-rendu opératoire de la patiente décédée :





1.Posté par nrj le 20/11/2014 07:54

Punaise !
J'apprends des choses horribles !
Comme qui le mot "égalité" n'est que bobard ... les "puissants se protègent bien au dépens de la sécurité des autres ... Ici oublier une serviette de 50 cm sur 50 dans le ventre d'une opérée , il faut l'avoir fait exprès !
Mais heureusement qu'il y aura tj un jour qui s'appelle "demain" , n'est-ce pas ?
La vraie justice sera tj là pour chercher la vérité et punir les coupables ...

2.Posté par noe le 20/11/2014 07:57

Conseils : si on doit à l'avenir , se faire opérer , mieux vaut demander le "bulletin n° 3 du chirurgien !

Ne pas oublier que pour ces "docteurs" , nous ne sommes que des clients et non des patients ! questions de frics avant tout ....

3.Posté par biloute le 20/11/2014 08:50

Pas étonnant et j'en suis sur que ce n'est pas la première fois.

4.Posté par Papapio, ni macro ni géniteur payeur le 20/11/2014 09:01

GRAVISSIME, tout a fait a l'image de ce qu'on peut vivre face a des Juges peut scrupuleux, quand ils ont décidé de vous faire payer toute votre vie pour leur corruption, leurs erreurs ou leur sadisme....

et après, c'est CA:
"blocage incompréhensible, si ce n'est sous l'interprétation des réseaux d'influence."

Les conclusions du Tribunal sont INACCEPTABLES pour la Famille, comme pour la Profession.
"Jouer" de la Prescription est bien a l'image de ce que nous vivons des "réseaux d'Influence" Impunitaires, au dessus des Lois et de toutes les règles morales et étiques...

La République c'est, Chacun pour soit avec l'argent de tous....

5.Posté par DR ANONYME le 20/11/2014 09:21

Pour aller au véritable départ de cette affaire embrouillée probablement par le personnel du bloc opératoire puis par des administratifs hospitaliers qui croient bien faire en dissimulant des manquements et par des juges sans expertises, il faut que le public sache que le comptage des compresses opératoires est réalisé par deux personnes.

Mais pas par le chirurgien pourtant responsable devant la justice. C’est un compte inexact et du tissu ‘oublié’ qui provoque, ici, la dispute.

Procédure habituelle. L'IDE qui aide le chirurgien fait, en fin d'intervention abdomen non encore refermé, le compte des compresses non utilisées. La panseuse non stérile compte de son côté les compresses utilisées et mises aux baquets. Le total des deux comptes doit être identique au total des compresses données à la table opératoire par la panseuse. Le chirurgien ne compte pas les compresses lui-même. Il partira à la recherche d'une compresse si on lui dit qu'il en manque une.

Depuis de nombreuses années les chirurgiens n'ont plus la maîtrise de leur personnel opératoire, ni celle des anesthésistes pas même souvent celle du programme opératoire. Parfois la clef du bloc opératoire est donnée à l’anesthésiste.

Le seul moyen de mettre ses aides devant leurs responsabilités consiste à cacher une compresse.

C’est vache ; mais il est essentiel pour son avenir de chirurgien de vérifier la conscience professionnelle de ses aides-opératoires.

A part cela, un rapport de dysfonctionnement doit être rédigé pour améliorer le service, pas pour cacher les imperfections qui déplaisent à certains.

6.Posté par Femme Saint-Pauloise debout et indignée le 20/11/2014 09:57

QUELLE HONTE POUR LA REUNION !!!

POURQUOI nos 7 Député-e-s qui ont appelé à voter François Hollande, parait-il, homme de gauche défenseur des faibles et des opprimés, ne s'insurgent-ils pas devant un tel scandale ???

POURQUOI la Députée de la circonscription madame Huguette Bello, par ailleurs défenderesse de la cause féminine avec l'UFR, qui durant les 6 ans de son mandat de Maire de Saint-Paul alors qu'elle était Présidente de l'hôpital Gabriel Martin n'a-t-elle pas réglé DEFINITIVEMENT cette douloureuse affaire où une femme est décédée à la suite de négligences, qu' un chirurgien compétent et honnête le Docteur Lhote, aujourd'hui mis à l'index par une mafia locale qui fait régner l'Omerta , a osé dénoncer afin que plus jamais des familles Réunionnaises aient à subir ce type de tragédie ???

7.Posté par DR ANONYME le 20/11/2014 11:45

Madame, tout cela n'est pas politique. Cela résulte uniquement du mauvais fonctionnement des cadres du Ministère de la santé incapables de gérer les hôpitaux lorsqu'ils sont en difficultés et pourvus de trop de pouvoirs.

Quand je pense qu'en plus on veut refaire un nouveau GABRIEL MARTIN quand les deux pôles de CHU sont eux-mêmes en difficultés de recrutement et de fonctionnement. Non faut arrêter les c........ .

8.Posté par VOULOIR POUR POUVOIR le 20/11/2014 13:11

7.Posté par DR ANONYME

Je ne suis pas d'accord avec vous car les Hôpitaux publics en particulier dans les DOM et plus précisément à La Réunion sont contrôlés par les Politiques... qui le font plus ou moins bien, d'abord selon leurs affinités avec les responsables d'Etablissements et surtout selon leurs propres compétences voir celles de leurs collaborateurs chargés de les représenter au sein de ces Instances.

Le constat que vous évoquez de la construction du nouvel Hôpital du pôle Ouest, initié bien avant l'arrivée de Madame Huguette Bello à la tête de la Mairie de Saint-Paul, son implication durant son mandat pour le faire aboutir avec les responsables actuels et ceux mutés sous d'autres cieux lointains parce que divergence d'opinion, démontre que Madame la Députée qui à la haute main sur sa circonscription, à condition qu'elle le veuille vraiment en s'affranchissant des clans ou clubs ou "Milieu" (...)
peut interpeller à l'Assemblée Nationale, le ou la Ministre en charge d'un dossier afin de le faire avancer voir de le régler définitivement !!!

9.Posté par Choupette le 20/11/2014 13:20

"S'en suit ..."

S'ensuit en un seul mot.

10.Posté par Sitarane le 20/11/2014 13:45

Oh punaise!!!!

"Le docteur "non solidaire du corps médical" sera maintenu pendant cinq années hors de tout cadre légal dans un établissement hospitalier de l'Est de l'île"

11.Posté par Gloubigoulag. le 20/11/2014 14:28

Horrible On se croirait en union soviétique sous la surveillance du KGB.

12.Posté par DR ANONYME le 20/11/2014 15:59

@8

Je ne crois pas, pour en avoir opéré plusieurs, que les hommes politiques, de gauche comme de droite, et même du FN, soient au courant du mode de comptage des compresses lors des interventions ni non plus des conflits qui règnent dans les blocs opératoires, voyez-vous.

A part cela, un rapport de dysfonctionnement au bloc doit être rédigé pour améliorer le service chirurgical et Hubert LHOTE a eu raison de rédiger son rapport non pas pour cacher les imperfections qui déplaisent à certains administratifs, voire à des personnes qui travaillent au bloc opératoire.

De la part d'un médecin expert des tribunaux

13.Posté par la lutte finale le 20/11/2014 17:35

bon..Ce n'est qu'un cas révélé..combien d'autres ? quid du taux de morbidité et leurs explications?

14.Posté par DR ANONYME le 20/11/2014 17:51

A quoi servent les hôpitaux ? Franchement. Posez-vous la question.

Réponse d’Henri LABORIT. A tenter de réussir un contrat, passé avec la mort, pour essayer de la reporter le plus loin possible au prix d’un sacrifice, d’une cicatrice ! Pas plus !

Et cessez donc de considérer les établissements hospitaliers comme des espèces de garages spéciaux sans les pièces de rechange, ni les garanties des réparations.

15.Posté par KLD le 20/11/2014 18:40

c'était quoi le serment encore , j'ai la mémoire qui flanche !!

16.Posté par L'Ardéchoise le 20/11/2014 20:20

T'bib anonyme, comme la plupart d'entre nous : déjà, si vous êtes le chirurgien que vous dites, cela m'étonne de voir quelqu'un comme vous aussi souvent sur ce site.
Ne pourriez-vous pas consacrer votre temps libre à vos patients, comme d'autres le font, j'en connais, que même leur secrétaire doit booster pour aller sur leur boîte mél, vu qu'il l'oublient au profit des malades dont ils ont la charge ?
Vos propos sont rageant. Un chirurgien n'a-t-il pas en charge une intervention du début jusqu'à la fin ? N'est-il pas responsable du personnel adjoint à son intervention ? N'est-il pas capable de récuser des gens inaptes à ces gestes qui peuvent redonner la vie ou provoquer la mort ?
Désolée, je ne vous trouve pas crédible.
J'ai plus que cela, je doute parce que vous n'êtes pas même capable à ce niveau de ne pas faire de fautes.
Les fautes de français ou d'orthographe ne présagent en rien d'un excellent médecin, mais bon, "allo quoi", le niveau requis n'est plus ce qu'il était ?
Billevesées, vous dites ?
.../

17.Posté par DR ANONYME le 20/11/2014 20:53

Vous cherchez le serment d'Hippocrate à appliquer dans une affaire entre des personnes qui exercent au bloc opératoire et qui ne sont pas toutes et tous des médecins. Voilà :

Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions.

J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission.

Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences.

Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.

Vous êtes content ?

18.Posté par DR ANONYME le 20/11/2014 21:00

Je suis en retraite après 55 ans d'exercice.

Q : « Un chirurgien n'a-t-il pas en charge une intervention du début jusqu'à la fin ? »

R : Non il ne le peut plus dans les blocs opératoires je l'ai bien expliqué pourquoi relisez !

Q : « N'est-il pas responsable du personnel adjoint à son intervention ? »

Non depuis la réforme des hôpitaux, vous ne le croyez pas c'est ainsi pourtant !

Q : « N'est-il pas capable de récuser des gens inaptes à ces gestes qui peuvent redonner la vie ou provoquer la mort ? »

Justement non s'il veut mettre en dehors de son bloc opératoire une IDE, il ne le pourra pas ! Je vous l'apprends sans doute comme à beaucoup ici !

19.Posté par jyves974 le 21/11/2014 01:21

Heureusement que c'est un service public. Et qui disait que l'euthanasie est illegal en France ?

20.Posté par L'Ardéchoise le 21/11/2014 01:59

A quoi sert-il donc d'être, ce que vous étiez?
En tant que responsable d'un acte majeur, ne peut-on pas se moquer des réformes et se conduire en responsable de la vie d'un autre?
Juste une question d'éthique de quelqu'un qui sait et s'est battu pour que les couilles poussent à ceux qui n'en n'ont pas!!!
./.

21.Posté par Citoyen normal le 21/11/2014 08:11

@ DR ANONYME

La justesse de vos commentaires d'homme de l'art met clairement en évidence le traumatisme que subit le docteur Lhote depuis la rédaction de son rapport le 22 mars 2002 et des difficultés quotidiennes qui doivent-être les siennes depuis près de 15 ans !!!

QUESTION:

Si ce chirurgien était un créole, ne croyez-vous pas que ce scandale aurait été mis immédiatement sur la place publique par toute les élu-e-s Réunionnais et qu'en plus ce docteur aurait été promu chef de service avec tous les lauriers et breloques et tout et tout, pour avoir oser se battre contre cette loi du silence indigne d'une démocratie qui nous menace tous en tant que futur malade ???

22.Posté par DR ANONYME le 21/11/2014 10:34

Q : « N'est-il pas capable de récuser des gens inaptes à ces gestes qui peuvent redonner la vie ou provoquer la mort ? »

A l'Ardéchoise qui pose en plus une quatrième question pertinente : "En tant que responsable d'un acte majeur, ne peut-on pas se moquer des réformes et se conduire en responsable de la vie d'un autre?"

Justement non s'il veut mettre en dehors de son bloc opératoire une IDE pas assez consciencieuse, il ne le pourra pas à cause des syndicats ! Je vous l'apprends sans doute comme à beaucoup ici !

Se moquer, des fonctionnaires qui éditent des protocoles, des références, des recommandations médicales opposables, voilà une bonne question de philosophie pour le bac ?

Ben non madame ; en chirurgie, il vous en coûte des interdictions d'exercer de plusieurs mois, voire de plusieurs années, voyez HUBERT LHOTE si vous ne me croyez pas, voire même une interdiction définitive d’exercer, soit pour une erreur commise par d’autres, soit pour un choix contraire à la LOI, mais revendiqué par les femmes.

Exemple l’IVG interdit en 70, mais légalisé en 74. J’en connais deux qui n’ont pas fait appel tellement fatigués de toutes ces polémiques. Tiens demandez à des anciens le procès du Dr LADJAD de St-Benoit et ses 4 ans de prison pour avortements !

A citoyen ordinaire : un chirurgien créole qui aurait perdu une compresse (en fait ses aides opératoires) promu par des zélus ? Non voyez-vous ils sont peu nombreux.

Un créole qui aurait fait un rapport de dysfonctionnement de son UF, promu ? Cela m'étonnerait. En fait les hommes politiques ne sont au courant de rien de ce qui se passe dans nos métiers chirurgicaux, il y en a douze !

Dans le mien dans les années 60 nous étions 2400. Actuellement il en reste 800 ! Est-ce que cela les inquiète ? Non !

23.Posté par W le 21/11/2014 13:51

Avant d'accuser les médecins, n'oubliez pas qui commande dans un hôpital, ce sont les administrations, et les soignants n'ont aucun pouvoir, pas même le chef de service!
L'éthique est justement le propre du corps médical et paramédical pas des administratifs... Et ils n'ont que faire de tout ce que le personnel a à leur apprendre sur le soin aux patients.

24.Posté par Erreur et errances... le 22/11/2014 11:30

Dans cette affaire:

- on finit par oublier un peu la véritable victime qui est cette patiente de 49 ans décédée parce que "Le chirurgien de la patiente (le Dr S.), ainsi que le personnel du bloc opératoire, avaient oublié un morceau de textile médical de 50 cm sur 50 cm " dans son abdomen. Ce qui est inadmissible et involontairement criminel.

- les aides soignants et le personnel qui sont aussi peut-être responsables d'avoir oublié le "morceau de textile" sont-ils inquiétés dans cette affaire ? Ont-ils la conscience "tranquille"?

Voir extrait d'un précédent article de zinfos à ce sujet qui montre, à l'en croire, que dans l'état d'esprit général, le personnel avaient peut-être tendance à couvrir les erreursa :

http://www.zinfos974.com/Pour-avoir-denonce-une-bavure-medicale-le-chirurgien-devient-un-pestifere_a63824.html://

"A partir de 2002, le chirurgien de Saint-Paul a vu ses conditions de travail se dégrader. Une véritable coalition s'est soudée contre lui. Les anesthésistes refusaient d'endormir ses patients, le personnel hospitalier l'isolait, jusqu'à ce que le directeur de l'époque, M. Abodel le désinscrive du tableau des gardes."

- le CHGM, qui a truqué le rapport du Dr LHOTE, a perdu de l'argent (il ne reçoit pas des subventions et aides?)à cause de cette affaire (le Dr LHOTE payé quelques mois sans travailler, puis règlement à l'amiable du "départ" du Dr S) et a dû en faire perdre aux contribuables via la CGSS (arrêt maladie du secrétaire médical de plusieurs mois).

Une dramatique affaire survenu dans un lieu (hôpital) où on est sensé guérir et non mourir, et être soignés par des gens faisant TOUS très attention à la santé des patients.

25.Posté par DR ANONYME le 22/11/2014 13:02

@24

Rappel judicieux. Encore que la famille de la personne décédée doit avoir eu des indemnités.

Comment faire afin que les chirurgiens puissent choisir leurs aides-opératoires comme autrefois sans l'intervention des administratifs, des politiques, et autres syndicats ?

26.Posté par DR ANONYME le 22/11/2014 13:22

@24

Rappel judicieux. Encore que la famille de la personne décédée doit avoir eu des indemnités.

Comment faire afin que les chirurgiens puissent choisir leurs aides-opératoires comme autrefois sans l'intervention des administratifs, des politiques, et autres syndicats ?

27.Posté par Qualitiges le 22/11/2014 22:17

Quelle a été la position de la tutelle dans cette affaire (ARH devenue ARS) ?
L'article ne parle que de DRASS et IGAS.

28.Posté par DR ANONYME le 23/11/2014 08:39

Les ARH existaient-elles à cette époque ?

29.Posté par Qualitiges le 23/11/2014 12:08

Mises en place lors de la réforme dite « Juppé » de l'assurance-maladie par l'ordonnance du 24 avril 1996et devenues opérationnelles au cours du premier trimestre 1997, les ARH ont laissé la place le 1er avril 2010 aux agences régionales de santé voulues par la loi Hôpital, patients, santé et territoire.

Par ailleurs il serait intéressant de reprendre les rapports de certification V1 et V2 (ce que je vais faire). S'il n'était pas fait mention de l'affaire et des rapports de DRASS et IGAS établissant des faits cela poserait une véritable question sur la fiabilité de la procédure de certification pour garantir les droits et la sécurité du patient...

30.Posté par DR ANONYME le 23/11/2014 15:13

Merci et bien vu sur la fiabilité des certifications.

31.Posté par lhote le 05/12/2014 17:19

Serait-ce faire preuve de "paranoïa" de rappeler que le directeur du CHGM s'est fait muté dans la coopération étrangère juste après l'enquête de la DRASS, que le médecin inspecteur régional de la DRASS a été suspendu de ses fonctions juste après l'enquête de l'IGAS, et que le directeur de la veille et la sécurité sanitaire de l'ARS s'est fait muté au Sénégal quelques jours après la publication de cet article?

Le ministre de la santé a demandé à en fin 2012 à l'ARS de BIEN VOULOIR (notez la porte de sortie ouverte à la tutelle de santé) diligenter une nouvelle enquête au sein du centre hospitalier Gabriel Martin. Il faut souhaiter qu'elle monte d'un ton et cette fois-ci la demande sans détour. Je viens de l'enjoindre à le faire.

Quant aux rapports de certification V1 et V2 de la Haute Autorité de Santé, ces derniers (pour répondre à l'un de vous) n'ont pas pris en compte les inspections de la DRASS et de l'IGAS alors qu'il ont été rédigés et signés en pleine information judiciaire. Nous pourrons tous nous considérer en situation potentielle de danger si le clair n'est pas fait dans cette affaire. Deux questions ne sont pas résolues : qui dans cette affaire les services de l'Etat ont protégé? Et quelle est la définition exacte de la prescription des faits?

32.Posté par DR ANONYME le 05/12/2014 19:35

Nous sommes nous corvéables et punissables à volonté. Même quand c'est l'IBODE ou la PANSEUSE qui a mal compté les compresses.

Même quand il est de notre responsabilité de chef de pôle de faire un rapport de non-conformité ou que sais-je encore et que ces rapports ne servent qu'à cacher des erreurs, ne servent qu'à protéger tel ou tel, ne rencontrent que l'hostilité des personnes présentes dans le bloc opératoire y compris les anesthésistes qui se liguent tous contre un !

33.Posté par Femme Saint-Pauloise debout et indignée le 06/12/2014 10:27

31.Posté par lhote

Docteur, vos propos ne peuvent que conforter ceux que j'ai tenu en poste 6,

A savoir qu'il est honteux que nos 7 Député-e-s Réunionnais dont l'ancienne Mairesse de Saint-Paul par ailleurs présidente de l'UFR qui durant les 6 ans de son mandat a été Présidente du Conseil de surveillance de cet hôpital dans lequel figurait un certain nombre de ses adjoints dont certains Conseillers Généraux, tous tenus au courant de ce scandale, n'aient pas exigé de la Ministre en charge de la santé, de régler DEFINITIVEMENT cette douloureuse affaire, en vous apportant un soutien sans faille pour faire aboutir vos demandes afin que plus jamais de tels faits ne se reproduisent à Saint-Paul !!!

Vous dites avoir écrit récemment à la Ministre de la santé pour l'enjoindre de demander une nouvelle VRAIE enquête au sein de l'hôpital Gabriel Martin,...

J'ose espérer que cette fois nos 7 Député-e-s au service de la population Réunionnaise qui les a porté au pouvoir, feront bloc auprès du chirurgien talentueux que vous êtes, qui mérite notre estime et notre respect pour le juste combat que vous menez seul depuis trop longtemps dans l'intérêt supérieur des patients hospitalisés.

ERRARE HUMANUM EST ... PERSEVERARE DIABOLICUM !!!

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