Dans son courrier adressé le 29 mai au ministre de l’Économie, Michel Dennemont annonce d’entrée le poids du Groupe Bernard Hayot (GBH) à La Réunion. « Pour rappel, les actifs de Vindemia représentent 850 millions d’euros de chiffre d’affaires et comprennent notamment 7 hypermarchés, 14 supermarchés, 4 magasins Score franchisés, 110 magasins de proximité, ainsi que des activités de grossiste/importateur » présente le sénateur.
Le sénateur souhaite que Bruno Le Maire use de son « autorité pour demander dans les plus brefs délais le passage en phase 2 de la procédure ; la loi vous le permet dans un délai de cinq jours à compter de la notification par l’Autorité de la concurrence (26 mai 2020) ». Il souligne que « ce dossier prend naturellement aujourd’hui une tournure très politique et aura des conséquences désastreuses, quasi irréversibles sur l’opinion réunionnaise et donc sur les prochaines échéances électorales ».
Michel Dennemont prévient que malgré la rétrocession de 7 magasins à deux repreneurs. « Je pense que l’on se trouvera après l’opération dans une situation plaçant le groupe dans une position dominante inadmissible pour notre territoire », ajoute-t-il. Selon lui, cette opération de concentration du secteur de la distribution va indéniablement porter préjudice à l’économie de l’île et à son développement, notamment concernant la production locale.
Michel Dennemont estime que l’ADLC n’a pas évalué l’impact et le poids considérable du groupe BGH au-delà du simple secteur alimentaire concentré dans les GMS. Il affirme qu’avec cette opération, « le groupe GBH détiendrait une position dominante sur le marché de la distribution généraliste avec 37 à 40 % de parts de marché et formerait avec le groupe Leclerc un duopole qui totaliserait alors 70 % du marché ! Au total, GBH atteindrait ainsi un chiffre d’affaires global à La Réunion de l’ordre de 1,7 milliard d’euros, totalisant environ 45 % des dépenses de consommation courante des ménages réunionnais ».
Pour ces raisons, il demande à Bruno Le Maire de « politiquement reprendre la main et montrer aux Réunionnais que nous respectons la parole du Président de la République qui s’est engagé en octobre 2019 à lutter contre les monopoles et autres concentrations économiques et financières ».