Quatre mois après le mariage Assedic/ANPE, on aurait pu penser que l'union soit bénie et que le parfait amour allait perdurer longtemps... A peine consommé, voilà que le mariage bat de l'aile avec des dysfonctionnements importants au sein du couple.
Personnel en sous-effectifs
La situation est qualifiée de "catastrophique" par l'intersyndicale du Pôle Emploi Réunion-Mayotte. Le manque d'effectifs est d'au moins 200 personnes sur le département réunionnais. A l'heure actuelle, 130 demandeurs d'emploi sont gérés par un seul conseiller. Ce dernier devrait, avant septembre de cette année, devenir ce qu'on appelle un "référent unique", sauf que, par manque de formation, le conseiller est surchargé de travail et accumule les retards dans les dossiers d'indemnisation notamment.
La Direction générale et le gouvernement vise l'objectif de 50 à 60 demandeurs d'emploi par conseiller. Autant dire que cela est illusoire sans augmentation des effectifs, réaffirment les syndicats. Un renfort du personnel est prévu selon la direction régionale : 46 postes devraient être ouverts d'ici peu.
"Tout est fait dans l'urgence"
La fusion s'est faite dans la "désorganisation la plus totale" lance un syndicaliste, "c'est un sketch" poursuit un autre. Le découragement semble pointer le bout de son nez dans les rangs. A la question des futures actions à mener comme le lancement d'une grève, les interlocuteurs avancent que les salariés sont "fatigués" et n'ont plus la force de se battre.
Les modules de formation qui étaient prévus avant la fusion ne sont pas respectés en terme de délai. Il devait y avoir une "culture commune" avec cette fusion, les cloisons devaient tomber, finalement le cloisonnement est renforcé. "Le mariage ne fait qu'empirer les choses". "Tout est fait dans l'urgence", souligne Thierry Leroux de la CFDT.
Le traitement des dossiers prend du retard, les demandeurs d'emploi s'inscrivent par exemple le 9 avril, et obtiennent un rendez-vous à la fin du mois, le 30. Seulement après 5 jours, l'institution envoie systématiquement une lettre de "menace" de radiation car le demandeur d'emploi ne s'est pas présenté dans la semaine qui suit le premier contact.
Demandeurs d'emploi excédés
Avant la fusion, ces organismes fonctionnaient déjà en mode "dégradé". Aujourd'hui, les agressions verbales et physiques sont nombreuses. "Nous ne sommes pas au point d'en arriver au suicide des conseillers comme en métropole, mais ils sont inquiets".
Les allocations d'indemnisation des chômeurs sont très souvent versées après un délai d'attente d'un mois. Les usagers manifestent leur mécontentement, mais l'intersyndicale s'étonne que les demandeurs d'emploi ne "réagissent pas plus" puisqu'ils sont peu ou quasiment pas suivis et les moyens mis en place sont insuffisants.
Par ailleurs, les demandeurs qui s'inscrivent via le 3949, numéro simple et unique... rencontre les pires difficultés à obtenir quelqu'un au bout du fil. 30 % des appels ont abouti en février 2009. Ce numéro, facturé 11 centimes d'euros l'appel plus une surtaxe de l'opérateur, revient assez cher quand un demandeur d'emploi se voit obliger de refaire le numéro plusieurs fois "en espérant tomber sur un agent -déjà formé- qui est à même de répondre aux questions".
Un hold Up financier
Une fusion qui laisse les partenaires sociaux sans rôle réellement identifié dans le nouvel ensemble, ajoute le représentant de Force ouvrière. Le syndicat déplore la fusion telle qu'elle est aujourd'hui et indique, par la voix de son délégué syndical supplémentaire, Expédit Moutanin, qu'elle tourne à "l’étatisation" du dispositif. La fusion est un "hold up financier". Les explications d'Expédit Moutanin dans la vidéo.
Personnel en sous-effectifs
La situation est qualifiée de "catastrophique" par l'intersyndicale du Pôle Emploi Réunion-Mayotte. Le manque d'effectifs est d'au moins 200 personnes sur le département réunionnais. A l'heure actuelle, 130 demandeurs d'emploi sont gérés par un seul conseiller. Ce dernier devrait, avant septembre de cette année, devenir ce qu'on appelle un "référent unique", sauf que, par manque de formation, le conseiller est surchargé de travail et accumule les retards dans les dossiers d'indemnisation notamment.
La Direction générale et le gouvernement vise l'objectif de 50 à 60 demandeurs d'emploi par conseiller. Autant dire que cela est illusoire sans augmentation des effectifs, réaffirment les syndicats. Un renfort du personnel est prévu selon la direction régionale : 46 postes devraient être ouverts d'ici peu.
"Tout est fait dans l'urgence"
La fusion s'est faite dans la "désorganisation la plus totale" lance un syndicaliste, "c'est un sketch" poursuit un autre. Le découragement semble pointer le bout de son nez dans les rangs. A la question des futures actions à mener comme le lancement d'une grève, les interlocuteurs avancent que les salariés sont "fatigués" et n'ont plus la force de se battre.
Les modules de formation qui étaient prévus avant la fusion ne sont pas respectés en terme de délai. Il devait y avoir une "culture commune" avec cette fusion, les cloisons devaient tomber, finalement le cloisonnement est renforcé. "Le mariage ne fait qu'empirer les choses". "Tout est fait dans l'urgence", souligne Thierry Leroux de la CFDT.
Le traitement des dossiers prend du retard, les demandeurs d'emploi s'inscrivent par exemple le 9 avril, et obtiennent un rendez-vous à la fin du mois, le 30. Seulement après 5 jours, l'institution envoie systématiquement une lettre de "menace" de radiation car le demandeur d'emploi ne s'est pas présenté dans la semaine qui suit le premier contact.
Demandeurs d'emploi excédés
Avant la fusion, ces organismes fonctionnaient déjà en mode "dégradé". Aujourd'hui, les agressions verbales et physiques sont nombreuses. "Nous ne sommes pas au point d'en arriver au suicide des conseillers comme en métropole, mais ils sont inquiets".
Les allocations d'indemnisation des chômeurs sont très souvent versées après un délai d'attente d'un mois. Les usagers manifestent leur mécontentement, mais l'intersyndicale s'étonne que les demandeurs d'emploi ne "réagissent pas plus" puisqu'ils sont peu ou quasiment pas suivis et les moyens mis en place sont insuffisants.
Par ailleurs, les demandeurs qui s'inscrivent via le 3949, numéro simple et unique... rencontre les pires difficultés à obtenir quelqu'un au bout du fil. 30 % des appels ont abouti en février 2009. Ce numéro, facturé 11 centimes d'euros l'appel plus une surtaxe de l'opérateur, revient assez cher quand un demandeur d'emploi se voit obliger de refaire le numéro plusieurs fois "en espérant tomber sur un agent -déjà formé- qui est à même de répondre aux questions".
Un hold Up financier
Une fusion qui laisse les partenaires sociaux sans rôle réellement identifié dans le nouvel ensemble, ajoute le représentant de Force ouvrière. Le syndicat déplore la fusion telle qu'elle est aujourd'hui et indique, par la voix de son délégué syndical supplémentaire, Expédit Moutanin, qu'elle tourne à "l’étatisation" du dispositif. La fusion est un "hold up financier". Les explications d'Expédit Moutanin dans la vidéo.