

"Ces événements sont liés à une carence criante en personnel". Pierrick Ollivier, secrétaire départemental de la CGTR Finances Publiques ne mâche pas ces mots. Selon lui, l'État a une responsabilité majeure dans l'agression par arme à feu des agents du Trésor Public du Tampon, perpétrée il y a dix jours.
"Cela fait des années que nous dénonçons les suppressions d'emploi. Cette année encore, les emplois de sept agents de catégorie C ont été supprimés dans l'administration fiscale. A côté de ça, on est face à des personnes démunies, que l'on n'a même plus le temps d'écouter".
Baisse des effectifs, moindre disponibilité des agents chargés de l'accueil, impossibilité d'un traitement social et personnalisé des dossiers, pour Pierrick Ollivier, "ce qui devait arriver est arrivé".
Fracture sociale
"A la Réunion, et c'est une spécificité locale, des personnes qui ont des revenus à 400 ou 500 euros par mois accèdent à la propriété. Elles se retrouvent à devoir payer des taxes foncières sans en avoir les moyens. Il y a des solutions fiscales à cela et des demandes de remises gracieuses peuvent aussi être envisagées mais les moyens humains ne suivent pas", peste-t-il.
Autre grief du syndicaliste, les inégalités économiques, qui favoriseraient l'émergence de situations dramatiques telle la fusillade du Trésor.
Les revendications syndicales
La CGTR Finances Publiques annonce une liste de revendication dans l'espoir de voir s'améliorer le service rendu aux usagers et d'ainsi protéger les fonctionnaires, dont il rappelle qu'ils "ne font pas les lois".
"Nous souhaitons la mise en place d'un cellule de crise à destination des particuliers en difficultés, comme il en existe pour les entreprises, mais sur la base de créations d'emplois. Également, nous militons pour plus d'égalité via un impôt plus juste, avec une baisse de la TVA, taxe inéquitable par excellence, et sa suppression pour les produits de première nécessité, une augmentation de l'impôt sur le revenu, ou encore en indexant la taxe d'habitation sur le revenu".
Par ailleurs, le syndicat se positionne contre la solution "ultra-sécuritaire" qui consisterait à contrôler les entrées du service publique pour éviter les dérives d'usagers en colère. Au contraire, "il faut apporter de la convivialité".