Depuis que le projet de Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, la trop célèbre MCUR, a été balayé par les électeurs aux élections régionales de 2010, et qu’elle ait dû quitter la présidence du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage en 2013, Françoise Vergès est à la recherche désespérée d’une situation.
Ce n’est pas faute d’avoir fait le siège des différents ministères, avec l’appui de son père, jouant de tous les leviers pour imposer sa fille depuis près de deux ans sur tous les postes possibles et imaginables : déléguée ministérielle, inspection générale, présidence d’un de ces fromages dont la République regorge : chargée de mission, experte, transversale ou non, rien n’y fit.
Françoise Vergès, dont personne n’a jamais réussi à voir le CV, aux compétences aussi changeantes qu’exotiques, aux publications dont le rythme suit l’arrivée de son père aux responsabilités au Conseil régional et à l’ancienneté professionnelle inconnue, avant d’être bombardée par son président de père à la direction de la MCUR, était incasable, malgré toute la bonne volonté du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault qui souhaitait faire plaisir à Paul Vergès.
Et bien grâce à Mohamed Rochdi, Président de l’Université de la Réunion, l’horizon de Françoise Vergès s’éclaircit enfin. Mohamed Rochdi qui, depuis la loi sur l’autonomie des universités a notamment la haute main sur les recrutements, a décidé de recruter Françoise Vergès comme maître de conférence en Histoire. Françoise Vergés sera donc recrutée sur le poste laissé vacant suite à la disparition tragique de Sudel Fuma, son poste de professeur ayant été recalibré en celui de maître de conférence.
En principe, pour pourvoir un emploi d’universitaire, ce sont les équipes concernées par le recrutement qui élaborent le profil en fonction des besoins, qui le font adopter ensuite par les responsables de la faculté qui transmettent en dernière instance au Président pour lancer la campagne de recrutement. C’est ce qui a été fait dans le cas d’espèce, sauf que Mohamed Rochdi a décidé de jeter à la poubelle le profil arrêté par les enseignants et les responsables de la Faculté pour en concocter un, sur mesure, intitulé « Esclavage et Engagisme ». Reste maintenant à connaître la composition du Comité de sélection qui auditionnera les candidats et les classera. Mais Françoise Vergès ne court plus aucun risque car c’est le Président qui compose la commission et, si d’aventure le classement fourni ne lui convenait pas, qui a le dernier mot.
Françoise Vergès, qui aura 63 ans en janvier prochain, pourra enfin disposer d’un statut stable et s’afficher comme universitaire. Dans l’année qui suit, elle sera titularisée. En 2016, elle pourra se présenter à la présidence de l’Université, et pourquoi pas avec Mohamed Rochdi comme premier vice-président ?
Beau cadeau de Noël avant l’heure pour Paul Vergès qui voit enfin sa fille casée et jubilation pour Carpanin Marimoutou qui était à la manœuvre dès le départ avec Mohamed Rochdi.