François Hollande débarque ce matin à Gillot pour une visite de deux jours.
Ce sera son quatrième voyage à la Réunion. Il était déjà venu chez nous en avril 2007 en tant que premier secrétaire du parti socialiste, puis en mars 2012 en tant que candidat à la présidentielle, puis en août 2014 en tant que président de la République.
Cette fois-ci, ce sera en tant qu’ex-président mais aussi et surtout en tant qu’auteur à succès puisque son livre « Les leçons du pouvoir » s’est déjà vendu à plus de 100.000 exemplaires.
Accessoirement, il revêtira également sa casquette de président de la fondation « La France s’engage » puisqu’il dit être à la recherche de projets dans la lutte contre l’exclusion, projets que sa fondation se fait forte de financer à hauteur de 100.000€. Ce n’est pas rien et à l’heure où l’Etat diminue drastiquement ses budgets, ça peut être un bon moyen pour certaines associations de faire aboutir leurs projets.
Mais difficile de croire que François Hollande ne vient pas aussi chez nous avec une petite idée derrière la tête, celle de conserver un lien avec un électorat dans l’espoir d’un hypothétique retour en politique si d’aventure Emmanuel Macron devait continuer à descendre dans les sondages.
L’ancien chef de l’Etat n’a sans doute pas oublié qu’il avait obtenu plus de 71% des suffrages au deuxième tour des présidentielles de 2012 dans notre département. Un de ses meilleurs scores nationaux.
Cependant, la situation a beaucoup évolué en six ans. En 2012, le parti socialiste était tout puissant à la Réunion et s’inscrivait dans une gauche incontournable. Aujourd’hui, le PS n’est plus que l’ombre de lui-même. Son premier secrétaire Gilbert Annette continue à se déclarer macroniste, contre vents et marées. Et les candidats qui se présentent sous l’étiquette socialiste n’arrêtent pas de prendre déculottée sur déculottée au fil des élections.
Dernier exemple en date, les élections législatives partielles dans la 7ème circonscription où le PS, sans doute par peur du ridicule, a préféré ne pas présenter de candidat et apporter son soutien à Emmanuel Séraphin, avec le succès que l’on sait…
Quant à la Gauche, elle est explosée en une multitude de petites chapelles, chaque « leader », ou supposé tel, créant son propre mouvement. Appliquant sans doute la devise : « Mieux vaut être petit chez soi que grand chez les autres ».
Sauf que la désunion fait fuir les électeurs et explique en grande partie les défaites à répétition.
La Droite a gagné toutes les dernières élections parce qu’elle a su constituer « la plateforme de la Droite et du Centre ».
Cette explosion du PS est sans doute aussi la conséquence d’une trop grande mainmise de Gilbert Annette sur la fédération. Ses méthodes autoritaires, sa façon de toujours privilégier ses proches, ont fini par faire s’éloigner même les plus fidèles.
C’est dans ce contexte que François Hollande va atterrir. Il sera intéressant de regarder s’il y aura beaucoup de monde à Gillot…