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Francis Collomp, ex-otage : « Je m’en suis toujours sorti »

A l'image des éoliennes qu'il sème sur son passage, l'ex-otage Francis Collomp déborde d'énergie lorsqu'il s'agit de raconter ses chantiers. Toujours en Afrique, malgré le dur souvenir d'une captivité. Et à la Réunion, forcément, où deux projets sont bien avancés. Au Nigéria, ce sont 36 éoliennes qui sont prêtent à pousser sur les conseils qu'il prodigue à distance. A La Réunion, le vent souffle encore sur des projets à Saint-Leu et Sainte-Rose malgré un engrenage financier grippé. Après un retour dans l'anonymat qu'il espérait de tout coeur , il devra se forcer dans quelques mois où l'actualité, son actualité, fera de nouveau le tour des médias nationaux. Un livre sur son histoire sort le 16 novembre, date anniversaire de son "auto-libération". Quant au film d'Elie Chouraqui qui lui est consacré, ses premières séquences seront tournées en mars 2015. Echange avec Francis Collomp, ingénieur ambitieux pour ses pays d'adoption.

Ecrit par LG – le vendredi 22 août 2014 à 06H21

Zinfos974 : Où en êtes-vous dans vos projets ?
Francis Collomp : On a 36 éoliennes à mettre en route ! Le Nigéria nous a envoyé des ingénieurs à former. Je rentre en métropole samedi déjà et on va finir de former ces gens-là. Ensuite, lorsqu’ils vont aller sur le site, je vais les suivre mais par Skype…

Il n’y a donc plus de Français qui intervient sur place ?
Il n’y a plus aucun Français. On apprend aux gens qui sont sur place à faire la réalisation. Ce serait dommage de laisser 36 éoliennes par terre alors que dans cette région, ça serait vraiment un plus. Ça va permettre aux personnes d’être plus autonomes au niveau des congélateurs etc…Ils adorent aussi une chose : c’est pouvoir regarder les matches de League anglaise le samedi et le dimanche. Une télé sert pour tout le quartier (sourire). Le Nigéria est ainsi fait que les autorités ne donnent pas d’électricité à la population locale, mais elles la vendent au Niger ou aux autres pays limitrophes. Actuellement via l’EDF local, il y a à peine 1h d’électricité par jour. Voilà pourquoi je suis très content d’aller jusqu’au bout de ce projet.  

Vous êtes constamment partagé entre la Réunion et la métropole…
Je suis plus en métropole qu’à la Réunion. Mais là je suis venu passer un mois de vacances ainsi que 5 jours à Maurice.

La métropole pour le boulot, encore et toujours ?
Je rentre en métropole car je vais finir d’écrire mon livre. Disons qu’il est fini, il y a plus que la correction et après je vais au moins suivre le déroulé du film d’Elie Chouraqui. Malheureusement, celui qui doit jouer mon personnage est pris jusqu’au 15 mars 2015. Par contre, on a déjà trouvé les endroits où on va le tourner. Ce sera Djibouti pour des raisons sécuritaires. Et côté éolien, on tournera en Ethiopie parce qu’on ne peut pas aller au Nigéria.

Que deviennent les projets que vous portiez dans l’éolien, mais cette fois-ci à la Réunion ?
Ici pour être très franc, ce n’est pas une question de permis de construire ou de frein par des écologistes ou autre mais c’est surtout financier. Il faut savoir qu’une éolienne hydraulique ça coûte 2,4 millions d’euros. Vous en mettez dix et vous voyez ce que ça fait. Il y a effectivement deux projets bien avancés, l’un à Saint-Leu, l’autre à Sainte-Rose. Les éoliennes que l’on va mettre sont de dernière génération, elles font 1MW à 50 mètres de haut elles sont rabattables en cas de cyclone.

Êtes-vous toujours en lien avec la société qui vous employait en Afrique ?
J’ai ma petite société : AMCEN pour Anne-Marie Collomp Energie Nouvelle, une petite société. En théorie je suis retraité mais je suis consultant chez Vergnet quand ils me le proposent.

Des images de votre prise d’otage et de votre captivité vous hantent-elles ? Y repensez-vous ?
Je vais être très franc. J’ai un caractère qui se prêtait à ce genre de malheur on va dire et j’estime que ma femme est beaucoup plus touchée que moi parce qu’elle a encore des problèmes qui lui reviennent en tête. Elle ne peut pas, par exemple, regarder les images du journaliste américain qui s’est fait décapiter.
On sait très bien qu’elle est encore très marquée. Moi, écoutez, j’ai fait 26 pays différents. Vous le lirez dans le livre mais quand ça m’est arrivé ça a été mon 6e braquage donc je ne vais pas dire que j’ai l’habitude mais on est préparé à ça. J’ai toujours travaillé dans des pays plus ou moins dangereux et je m’en suis toujours sorti, je touche du bois. Là ç’a été très chaud et puis c’est tout, j’oublie.

 

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