Le vice-président du Fongecif a-t-il abusé de voyages vers la métropole ? Le directeur d’Opcalia/Fongecif a-t-il bénéficié d’un parachute doré ? Ces questions sont parties pour plomber l’ordre du jour d’un CA qui s’annonçait déjà explosif au vu du contentieux entre mandataires Medef et syndicats de salariés depuis le recrutement osé et contesté du directeur du Fongecif Réunion, qui n’est autre que le fils du président.
Sur l’année 2015, Norbert Tacoun, trésorier puis vice-président du Fongecif, a effectué 7 déplacements hors département. Faits de formations et d’ateliers à suivre en métropole, ces déplacements sont habituels dans le cadre des missions confiées aux administrateurs du Fongecif. Ce qui l’est moins, c’est que le Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels (FPSPP) en vienne à refuser au Fongecif Réunion la prise en charge des billets pour les missions suivies par ses administrateurs. En mai dernier, le FPSPP a refusé à l’instance locale de payer les quatre déplacements effectués en métropole (dans le cadre du chantier C) par Norbert Tacoun, vice-président (collège du Medef) du fonds social, instance collégiale par excellence composée à parts égales de syndicats de salariés et du patronat. Il reviendra donc au Fongecif d’en supporter seul le coût : 17.000 euros.

Clairement visé par ces attaques, Norbert Tacoun et à travers lui le Medef, n’est pas le seul à avoir effectué de nombreux déplacements vers la métropole. Le président du Fongecif, Jean-Claude Sornom (représentant des salariés - collège CFTC), en comptabilise 11 sur l’année 2015. Tous cependant pris en charge en partie par le FPSPP, mais avec des dates de départ très rapprochées entre elles, preuve selon certains que le président n’était décidément pas regardant sur les dépenses, "normal, l’argent ne venait pas de sa poche". Autre reproche fait à Jean-Claude Sornom, le fait de n’avoir pas ventilé la possibilité de remboursement des billets d’avion par le FPSPP à ses collègues administrateurs dont Norbert Tacoun fait partie.

Ces éléments à charge dirigés contre les mandataires du collège Medef au sein du Fongecif ne pourraient être qu’un leurre pour repousser les questions qui fâchent à l’adresse du président Jean-Claude Sornom. En interne, plus rien n’est comme avant depuis l’annonce du recrutement de son fils au poste de directeur.
L’instant de vérité se jouera entre quatre murs, ce jeudi 22 septembre au siège du fond social à Saint-Denis.

En face, le collège du Medef attend également des réponses aux questions qui fâchent. Mis au défi par le collège des représentants du patronat, le président du Fongecif a été contraint d’inscrire au menu du CA des questions embarrassantes : "l’annulation du recrutement de Pascal Sornom au poste de directeur" et tout bonnement "la révocation du président en raison de ses abus de pouvoir."
La tenue des débats cet après-midi révélera peut-être au grand jour les tentatives de diversion échafaudées pour que le recrutement du fils du président soit relégué au second plan.