
Qu’ils se soient rendus à la Foire de Paris par l’intermédiaire de la CCI, ou venus de leur propre chef, les exposants tirent un bilan de ces 10 jours de vente globalement satisfaisant. Côté visiteurs en revanche, même s’ils ont su profiter de ce qu’il leur était proposé, c’est la déception qui domine.
Et pour cause : quand on vient de la Réunion, on ne peut que se sentir mal représenté au Salon Terres des Tropiques. Principaux reproches : peu de produits typiquement réunionnais et une confusion savamment entretenue entre spécialités antillaises et spécialités réunionnaises. Le nombre de représentants se limite en effet à une dizaine, et le rougail saucisses côtoie d’un peu trop près les plats des Antilles. Quand ce n’est pas "la" rougail "de" saucisses !
Et pour cause : quand on vient de la Réunion, on ne peut que se sentir mal représenté au Salon Terres des Tropiques. Principaux reproches : peu de produits typiquement réunionnais et une confusion savamment entretenue entre spécialités antillaises et spécialités réunionnaises. Le nombre de représentants se limite en effet à une dizaine, et le rougail saucisses côtoie d’un peu trop près les plats des Antilles. Quand ce n’est pas "la" rougail "de" saucisses !
Le modeste accompagnement de la CCI
"Ce n’est pas comme cela qu’ils vont faire de la publicité pour la Réunion", regrette amèrement une Saint-Suzannienne installée depuis 9 ans à Saint-Ouen. "Ils", ce sont les responsables qui gèrent ce genre de manifestation, c’est-à-dire l’IRT et la Chambre de Commerce et d’Industrie. La Chambre des Métiers quant à elle est systématiquement absente.
"Ce n’est pas comme cela qu’ils vont faire de la publicité pour la Réunion", regrette amèrement une Saint-Suzannienne installée depuis 9 ans à Saint-Ouen. "Ils", ce sont les responsables qui gèrent ce genre de manifestation, c’est-à-dire l’IRT et la Chambre de Commerce et d’Industrie. La Chambre des Métiers quant à elle est systématiquement absente.

Les observations des exposants résument bien le problème. Chez Sunkaz, agence immobilière spécialisée dans la défiscalisation, les résultats sont positifs et on prévoit de venir une deuxième fois en 2011. Mais pas forcément avec la CCI. "Il n’y a pas de véritable intérêt à venir avec la CCI si ce n’est pour faire partie du groupe Réunion". Une remarque qui soulève l’épineuse question de l’accompagnement de la CCI.
Paul Caro, le vice-président de la CCI, aime à mettre en avant "l’assistance, la surface et le marquage des stands". Éléments qu’il présente comme autant d’avantages à intégrer l’îlot Réunion (l’ensemble IRT-CCI), mais sur lesquels on pourrait débattre longuement. Aux dires des exposants, l’assistance n’est pas forcément au rendez-vous, ni le marquage nécessairement saisissant. "Si encore c’était moins cher avec la CCI !", rajoutent-ils même.
Une exposition souvent ruineuse
Geoffrey Leduc, chargé de Mission de la Commission "Tourisme et Loisirs" de la CCI, avance un tarif d’environ 450 euros/m² pour les vendeurs de denrées alimentaires ou de créations artisanales. Tarif intéressant il est vrai, comparé aux 9m² à 5.000 euros de Mémé Rivière. Mais avec l’électricité et les autres frais, la facture totale s’avère souvent moins avantageuse par rapport à celle de la Foire.
Geoffrey Leduc, chargé de Mission de la Commission "Tourisme et Loisirs" de la CCI, avance un tarif d’environ 450 euros/m² pour les vendeurs de denrées alimentaires ou de créations artisanales. Tarif intéressant il est vrai, comparé aux 9m² à 5.000 euros de Mémé Rivière. Mais avec l’électricité et les autres frais, la facture totale s’avère souvent moins avantageuse par rapport à celle de la Foire.
Aussi, en 2008, pour les bijoutiers Nicole Payet et M. Aline Imanache, le mètre carré serait revenu à 136 euros de plus avec la CCI qu’avec la Foire. Désormais, ils agissent en toute indépendance, loin de l’îlot Réunion. Nicole a réclamé à la CCI la tenue d'une réunion pour en discuter et anticiper l'année prochaine.

Autre difficulté et non des moindres : le fret, le logement, les billets d’avion, tout doit être supporté par la comptabilité de chacun des commerçants, artisans et restaurateurs. Sans tomber dans l'assistanat, ils apprécieraient un coup de pouce. L’entreprise de bijoux Isabel Créations n’envisage un retour l’année prochaine qu’à cette condition.
"Je suis contre les subventions", a pourtant affirmé Paul Caro avec fermeté. La Réunion risque donc de rester l’une des seules régions de France à ne pas contribuer financièrement à son rayonnement. Si ce n’est la seule. Les régions de la Guadeloupe, de la Martinique ou encore le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, mais aussi la Corse, l'Auvergne, aident sans rechigner leurs ambassadeurs.
"Je suis contre les subventions", a pourtant affirmé Paul Caro avec fermeté. La Réunion risque donc de rester l’une des seules régions de France à ne pas contribuer financièrement à son rayonnement. Si ce n’est la seule. Les régions de la Guadeloupe, de la Martinique ou encore le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, mais aussi la Corse, l'Auvergne, aident sans rechigner leurs ambassadeurs.
Peu de produits et peu de produits vraiment représentatifs
Ces inconvénients amènent à la situation qu’on connait actuellement. Seuls quelques-uns résistent et les nouveaux sont peu nombreux. Sans parler de la particularité de cette année avec la mise à l’écart de "La Maison du curcuma" et de "Ti Planterre" (voir article précédent). De plus, sur l’îlot Réunion, tous les produits n’étalent pas d’origine réunionnaise certaine.
Ces inconvénients amènent à la situation qu’on connait actuellement. Seuls quelques-uns résistent et les nouveaux sont peu nombreux. Sans parler de la particularité de cette année avec la mise à l’écart de "La Maison du curcuma" et de "Ti Planterre" (voir article précédent). De plus, sur l’îlot Réunion, tous les produits n’étalent pas d’origine réunionnaise certaine.

Stand de M.Jaquet avec le «marquage» de la CCI (lambrequins)
Pour exemple, le cas de Roger Jaquet, métropolitain installé depuis 25 ans dans l’ouest de l’île, et vendeur de Vanille Bourbon. Il se murmure dans les allées du pavillon que sa vanille proviendrait de Madagascar. Même s’il s’en défend, accusant ses détracteurs de le jalouser, sur ses sachets de gousses aucune étiquette n’est apposée, qui permettrait de démentir ou de valider ses propos. En tout cas, à 9 euros les 50 grammes, le salon lui a été bénéfique et il répondra présent l’année prochaine.
Il n’existe pas de critères définissant un "bon" représentant. Aucune obligation de présenter un produit-phare, ni vérification de son authenticité. La CCI se contente de passer une annonce dans les journaux et chacun est libre de tenter l’aventure ou non. Ailleurs, le recrutement se veut plus strict. Certains exposants antillais, par exemple, doivent passer devant une commission examinant l’adéquation de leurs produits avec l'image à donner aux visiteurs.

Des rondelles de saucisses et de poivrons, baignant dans un jus de tomates, et vendues sous l'appellation «rougail saucisses»